mercredi 18 décembre 2019

Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri de David Lelait-Helo

Il fallait bien un book-club dont le thème était "la musique" pour que tombe entre mes mains un roman avec un titre pareil... Merci Abra pour cette découverte d'un autre genre, un livre rare avec des vrais morceaux de Nana Mouskouri dedans.

Année d'édition : 2016
Nombre de pages : 208 pages
Genre : contemporaine
Edition : Pocket







Synopsis :
Dès l'enfance, Milou a des ambitions qui ont de quoi surprendre. Dans la cour de récréation, ce drôle de petit garçon aime jouer à la princesse, et faire de ses copines ses soldats. Il s'imaginera aussi un destin dans la peau d'un monstre orange, le Casimir de L'île aux enfants, avant de se mettre en tête qu'il est la plus puissante des reines d'Égypte.
Mais quand il a treize ans, une voix fait chavirer tous ses projets. Celle de Nana Mouskouri.
C'est décidé : il sera cette femme-là !
Que d'embûches... Car Milou n'est pas grec, il ne porte ni lunettes ni longue robe pailletée, il ne sait pas chanter et, pire que tout, il découvre, effaré, qu'il est un garçon.
Pourtant, Milou a plus d'un tour dans son sac...
Son truc à lui, au fil des années, jusqu'au soir de ses quarante ans, c'est de défier le réel pour suivre son rêve. Un rêve qui le mènera bien plus loin qu'il ne l'avait imaginé...

Mon avis :
Mon niveau en matière de Nana Mouskouri frôle le néant. On me ferait écouter un extrait de ses titres les plus connus, je répondrais sans doute "mais ouiiiiii, je connais !". Mais là, comme ça, je suis incapable de fredonner quoi que ce soit d'elle. 

Cette méconnaissance et, je le reconnais volontiers, cette absence d'attrait pour la chanteuse grecque m'ont valu le plus grand mal à me glisser dans l'histoire. On y suit un gosse qui la découvre par hasard sur un plateau de télé et, à partir de là, l'idolâtre. Au point de vouloir devenir elle. Pas comme elle, non non, mais elle. Cela tourne à l'obsession, dans ce que ça peut avoir de flippant : Milou, le protagoniste en question, fait tout pour ressembler trait pour trait à Nana. Il achète tous ses disques. Soit. Il revisionne en boucle tous ses passages télévisés. Passe encore. Mais il va aussi vouloir le même look (excusez du peu), et absorbe alors tous les détails de toutes ses tenues et peut les citer sans erreur... Voilà qui faisait beaucoup de Nana Mouskouri pour moi. J'ai eu du mal.

J'ai soufflé un peu et ai réussi à rentrer davantage dans le récit lorsque le "spectre" de la chanteuse s'éloigne. Manque de pot elle finit par revenir. Raté. Cependant, comme elle est plus "réelle", j'ai préféré cette partie.

Heureusement, là-dessous, il y a des considérations plus profondes. Des relations familiales particulières, notamment, avec un attachement très fort pour la grand-mère. Curieusement, presque rien sur les parents, qui accueillent pourtant avec tolérance la singularité du fiston. Il est question de la construction de soi, de son identité, surtout quand on est différent. Identité personnelle, identité de genre, identité sexuelle... tout se mêle un peu, ce qui n'est pas sans valoir violences verbales et physiques à Milou. Certains passages m'ont d'ailleurs rappelé En finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis, lot commun malheureusement des jeunes garçons/hommes estampillés "efféminés".

La forme m'a beaucoup plus convaincue, à partir de la seconde moitié du livre. J'y ai trouvé une fluidité, une poésie agréable. Une douceur, aussi. Je me suis rendue compte par moments que je devinais sans mal les mots exacts de la suite de la phrase, en tournant la page. Ce qui n'est peut-être pas bon signe, finalement... 
L'ouverture des chapitres par quelques extraits de chanson est intéressante, ça incite à aller écouter un titre ou deux. Je ne l'ai pas fait. Je vous avais dit, que je n'avais pas d'attrait pour la célébrité grecque.

Lecture mitigée, en somme. J'ai perçu le message sous-jacent sur la construction de soi, porté par une écriture qui peut s'avérer convaincante... mais le raz-de-marée Nana Mouskouri ne m'a pas permis d'en profiter vraiment. Curieuse de voir ce que pourrait donner la plume de l'auteur sur un roman moins... mono-maniaque ! 

6 commentaires:

  1. Nos ressentis sont finalement assez proches ! Et je suis ravie de trouver tes mots pour enfin pouvoir expliciter ce qui fait que la 2e partie est plus abordable que la première! Même si je note la précaution des guillemets autour de "réelle" ^^
    C'est un vrai plaisir de te voir repartie à fond dans les chroniques.

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    1. Oui, j'ai beaucoup soupiré au début de ce roman. L'inventaire des disques et des paires de chaussures m'a lassée très vite. Mais heureusement, ensuite, ça s'arrange !
      Merci ! :)

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  2. J'ai deux autres de ses romans, je te les prêterai si tu veux. L'un sur Dalida (que veux-tu, l'auteur aime la chanson française! ) et l'autre sur le deuil de son compagnon (très beau!). Belle chronique en tout cas, même si le livre ne t'as pas convaincue. Abra ;-)

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    1. Merci, anonyme Abra ! :)
      Pour la plume, je suis assez tentée par celui sur le deuil de son compagnon. Pour Dalida, je vais attendre de digérer Nana, déjà ! XD

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    2. J'avais bien aimé celui sur Dalida (mais j'ai aussi bien aimé celui-ci alors...). Faut aussi dire que moi la chanson française c'est ma came (même si je ne connais pas spécialement ces 2 artistes plus que ça). Tu me diras si/quand tu veux l'autre ;-)

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