mardi 22 octobre 2013

Zombillenium d'Arthur de Pins

J’avais lorgné quelques fois sur cette BD, lors de mes différents passages en librairie. Il n’y a pas à dire, la couverture m’attirait comme un aimant ! Mais j’étais toujours un peu refroidie par le dessin intérieur. C’est de la voir figurer dans le baby challenge BD qui m’a finalement décidée…

Edition
Année de parution : 2010-2011
Nombre de pages : 48 par tome
Nombre de tomes : 2 à ce jour
Genre : BD, fantastique, humour






Je me suis décidée, donc, et quel plaisir !

Une fois passé ce premier ressenti vis-à-vis des dessins, je me suis plongée dans l’histoire qui ne pouvait que me plaire. L’humour, noir, y est décapant. Les répliques tombent toujours à pic, et sont véritablement la force de cette série. C'est cinglant, ça taille dur et c'est ce qui est drôle.

Cela vient, comme une cerise sur le gâteau, donner la dernière touche à des situations plus loufoques les unes que les autres. Ici, les morts et les vivants se côtoient, dans l’ignorance la plus totale des derniers, ce qui est à l’origine de malentendus cocasses toujours à leurs dépens. L’auteur nous livre à travers ces BD une nouvelle vision des zombies et autres morts-vivants, ce qui a quelque chose de rafraichissant. On découvre notamment qu’ils ont des préoccupations pas toujours très éloignées des nôtres, en particulier concernant les conditions de travail. Dans le contexte actuel, c’est très amusant !

Le personnage de Gretchen, sorcière stagiaire préposée à l’accompagnement du nouveau mort Aurélien, est irrésistible, et a fort à faire dans cette tâche qui lui est confiée… On n’apprend pas toutes les ficelles de la ‘non-vie’ en un jour !

Arthur de Pins dissémine également, au cours des pages, des petits clins d’œil à des références littéraires et cinématographiques connues de tous, à déguster ! Tout comme le nom du grand patron, illustre vampire et savamment nommé… Francis von Bloodt ! Il fallait oser ! L’auteur l’a fait, et il a bien fait. Soulignons aussi qu'il s'est lui-même chargé des dessins et du scénario.

Sur les deux tomes sortis, ma préférence va au premier, mais le deuxième est loin d’être mauvais. Il n’est pas la suite directe du premier, c’est sans doute ce qui m’a légèrement déçue. J’attends avec impatience de savoir ce que nous réserve la suite, en espérant un niveau égal au début qui nous est offert par Arthur de Pins.

Pour revenir sur les dessins, j’ai probablement été gênée par le côté totalement informatisé des graphismes, auquel je suis peu habituée. Mais il faut reconnaître qu’ils sont très bien réalisés, et que les planches et lignes d’horizon sont diablement efficaces !

En conclusion, il aurait été dommage de passer à côté de cette petite perle d’humour noir ! Foncez !

lundi 21 octobre 2013

Death Note de Tsugumi Ohba et Takeshi Obata

Edition : Kana
Année de parution : 2007 à 2009
Nombre de pages : environ 200 par tome
Nombre de tomes : 12 + 1 databook
Genre : fantastique, shonen






 Ah, ce que j’ai pu en entendre parler, de ce manga… Moi qui connais ce genre depuis peu, ma curiosité a été attisée, d’autant plus que Death Note a été loué par des copinautes dont les goûts se rapprochent beaucoup des miens ! Me voilà donc lancée dans l’aventure, avec cette saga qui présente l’avantage d’être déjà terminée, après 12 tomes (et un 13ème explicatif).

Death Note, c’est un manga doté d’une grosse composante fantastique, et ancré dans le Japon contemporain. Il y est question d’un carnet capable de donner la mort à tous ceux dont le nom s’y trouve inscrit, excusez du peu ! L’idée de départ est bonne, et en plus, elle est bien exploitée. Que demander de plus !

On assiste alors aux manœuvres machiavéliques de Light, possesseur du fameux carnet, pour échapper à la police lancée à ses trousses, et plus spécialement à L, enquêteur spécial et surdoué. L’un et l’autre se livrent alors à un duel sans merci, allant toujours plus loin pour mettre des bâtons dans les roues de l’ennemi ! Les coups se succèdent à un rythme effréné, tenant le lecteur en haleine. Fait rare, l’auteur a su anticiper toutes les questions que j’allais me poser, alors même qu’elles commençaient à peine à se formuler dans mon esprit…

Un bémol cependant dans cette saga, un fait marquant survient au milieu de l’histoire, et je préfère nettement la première partie à la deuxième, que j’ai quand même appréciée.

Les personnages principaux sont torturés et diablement intelligents (enfin plus spécialement Light et L, et d’autres dont je ne parlerai pas pour ne pas dévoiler l’intrigue) ! Les secondaires, eux, offrent une belle palette de caractères et d’attitudes, du fan écervelé et digne mouton au flic à l’esprit très critique… Sans oublier les dieux de la mort, qui ne manquent pas de piquant !

Le dessin est travaillé, aussi bien pour les scènes et les personnages, le tout formant un ensemble harmonieux et plaisant.

En conclusion, cette saga mérite amplement sa réputation, et les livres m’ont donné une terrible envie de découvrir l’anime !

mercredi 2 octobre 2013

Planète à louer de Yoss

Au programme du jour, un livre qui a marqué ma première (et j'espère pas dernière) expérience de livre voyageur, puisque c'est Nanet qui m'a donné l'occasion de le découvrir, merci donc à toi, copinaute !

Edition : Mnémos
Année de parution : 2010
Nombre de pages : 265 pages
Genre : science-fiction







Synopsis :
 « Toute ressemblance entre la Cuba des années 1990 et cette terre du XXIe siècle est purement intentionnelle »

Dans un futur indéterminé, une guerre nucléaire totale est sur le point d'éclater. Afin de sauver la Terre, des espèces extraterrestres en prennent possession, après avoir fait montre de leur force en annihilant l'Afrique. Ils y imposent des règles draconiennes visant à rétablir l'équilibre écologique. Un siècle plus tard, notre planète est redevenue un paradis, un « monde souvenir », où les riches xénoïdes viennent faire du tourisme. Mais derrière l'image d'Épinal, les conditions de vie des Terriens sont loin d'être idylliques. Buca, la prostituée, Moy, l'artiste métis ou Alex, le scientifique de génie, tous n'aspirent qu'à une seule chose : fuir... partir... s'exiler... quitter la Terre... par tous les moyens !

Mon avis :
Le moins qu'on puisse dire, c'est que cet auteur m'était parfaitement inconnu ! Mais un Cubain qui fait de la SF, c'est assez rare pour susciter mon intérêt. J'ai suivi de près l'avis de Nanet, qui m'a finalement convaincue de tenter l'expérience.

Cette histoire purement SF a la particularité de s'inspirer de Cuba, de façon à peine déguisée... Le livre dénonce clairement, officiellement, mais c'est tellement bien fait que ça ne ressort pas comme un ouvrage moralisateur pour le lecteur qui prend malgré tout conscience de beaucoup de choses. C'est là toute la force de Planète à louer.

Côté fond, tout y est : la misère, la corruption, la prostitution, l'argent, la drogue, et toutes les utilisations que peuvent faire les touristes extraterrestres des autochtones qui n'ont d'autre choix que de subir... Pas de doute, tout ça fait froid dans le dos ! Davantage encore à froid, maintenant que j'y repense, que je suis sortie de l'histoire et que je mesure l'importance des parallèles entre fiction et réalité.

Cela vient plus fortement à retardement pour moi, car je m'attendais à quelque chose de moins intensément SF : le moins qu'on puisse dire, c'est que Yoss ne manque pas d'imagination, et que les touristes sont pour certains franchement... monstrueux !

La galerie de personnages proposée par l'auteur est riche et permet d'explorer bien des aspects de la vie. Ainsi, on suit tantôt la "travailleuse sociale" (jolis mots pour dire prostituée...), tantôt l'artiste, tantôt le sportif... Tous sont différents, ont des problèmes bien à eux, mais ont en commun d'être très attachants. Certains sont résignés, et font leur possible pour "vivre mieux", d'autres sont prêts à tout pour s'enfuir, mais tous font preuve d'un courage impressionnant, et le lecteur tremble devant les manœuvres auxquelles ils doivent parfois s'adonner. Attention aux âmes sensibles, les scènes sont parfois violentes, voire un peu trash, ce qui ne rend les choses que plus réalistes...

Les amateurs d'idées foisonnantes trouveront ici leur bonheur, car Yoss est particulièrement prolifique. En moins de 300 pages, il crée :
- une galerie d'extraterrestres ayant chacun leur apparence, mode de vie, mode de reproduction et goûts,
- un sport inédit avec toutes ses règles (passablement plus complexe que le quidditch dans la réalisation ^^),
- un art nouveau, quelque peu... original !
Et j'en passe !

Du point de vue de la forme, elle est un peu particulière puisqu'il s'agit ici de sept nouvelles pouvant se lire indépendamment, mais dans lesquelles les personnages et les destins s'entrecroisent... Les formes sont elles aussi variées, puisqu'on navigue allègrement de récit pur en interview, de narrateur omniscient en narrateur interne.

En résumé, ce livre que j'attendais moins "foisonnant de monstres" a suscité mon intérêt et mes réflexions, sans que jamais l'ennui s'installe, grâce au style varié et à l'imagination de cet auteur qui gagnerait à être connu !

Merci encore à Nanet pour cet échange, vous pouvez retrouver sa chronique ici !