mardi 26 février 2013

Hate list de Jennifer Brown

Place aujourd'hui à un nouveau roman du baby jeunesse (et du baby drame, accessoirement). Un livre qui a fait pas mal de bruit, pour lequel les éloges se sont multipliés, et qui a même reçu de prix littéraires dans la catégorie young adult : Hate list, de Jennifer Brown.


Edition : Albin Michel
Année de parution : 2009
Nombre de pages : 289 pages
Genre : jeunesse, drame






Synopsis :
"C'est moi qui ai eu l'idée de la liste. Je n'ai jamais voulu que quelqu'un meure. Est-ce qu'un jour on me pardonneras ?"

C'est ce que pense Valérie, effondrée après un drame inexplicable survenu au lycée. Son petit ami, Nick, a ouvert le feu dans la cafétéria, visant un à un tous les élèves de la liste. Cette fameuse liste qu'ils ont écrite pour s'amuser et où figurent ceux qui étaient odieux, lâches, méprisants dans l'établissement. Maintenant, ils sont blessés ou morts. Et Nick s'est suicidé, emportant son secret pour toujours. Mais Valérie elle, est toujours là, enfermée dans une bulle de questions sans réponses? Jusqu'au matin, où elle se lève et quitte sa chambre pour retourner au lycée...

Mon avis :

Avec une moyenne de 17,5 sur 20 pour une centaine de votes sur sa fiche Livraddict, et des commentaires toujours plus élogieux, ce livre attisait ma curiosité depuis un moment. Le thème m'apparaissait prometteur : une fusillade dans un lycée vue de l'intérieur, façon Elephant, et du point de vue de la petite amie du tueur, 'celle qui reste', c'est peu commun, audacieux, bref, je voulais voir ça.

J'ai donc patiemment attendu qu'il revienne à la médiathèque, et me suis jetée dessus dès que je l'ai ramené à la maison.

Et c'est vrai qu'il est bien fait, ce roman. On alterne entre les moments qui ont précédé et ceux qui ont suivi le massacre, et quelques extraits du journal local viennent ponctuer tout ça, en nous parlant des différentes victimes.

Côté personnages, forcément, on rencontre les genres qui s'opposent, voire se déchirent dans les lycées : d'un côté, cheerleaders et sportifs ultrapopulaires, de l'autre, les bizuts, ceux sur qui tout le monde se défoule... On devine aisément de quel côté vont se placer notre héroïne, Valérie, et son défunt copain de tueur fou, Nick.

Le livre aborde des questions délicates et complexes. Ainsi, sont passés au crible le sentiment de culpabilité de ceux qui reste vis à vis de ceux qui sont partis, de ceux  celle qui n'a pas vu venir mais qui est forcément coupable puisque "copine de"... Le pardon, également, est un sujet omniprésent. Plus anecdotique mais non moins intéressant, le thème du rôle des médias dans la retranscription des événements et l'orientation des sentiments des gens aurait mérité d'être plus développé.

C'est une lecture intéressante, donc, mais je m'attendais à être beaucoup pus 'prise aux tripes' que ça... à devoir tourner les pages d'une main, et piocher dans ma boîte de mouchoirs de l'autre. C'est ce que les commentaires me laissaient présager en tous cas ! Moi qui ai la larme facile, en plus... Et pourtant, seule la fin a réussi à me faire monter les larmes aux yeux ! Peut-être n'ai-je pas réussi à m'identifier suffisamment à cette lycéenne... peut-être en attendais-je trop de ce livre si populaire !

En définitive, ce fut une lecture agréable mais moins poignante que ce que j'aurais voulu... J'attends de lire vos avis pour dire si c'est parce que je suis une vilaine sans-cœur ;)

dimanche 24 février 2013

Simple de Marie-Aude Murail

Après pas mal de temps sans poster, me voilà de retour avec un coup de coeur ! Une fois de plus, c'est grâce à un baby challenge (jeunesse) que j'ai mis la main dessus, et, une chose est sûre, je ne suis pas déçue ! Je mets fin au suspense insoutenable pour vous en donner le titre : il s'agit de Simple, de Marie-Aude Murail.


Edition : Ecole des loisirs
Année de parution : 2004
Nombre de pages : 206 pages
Genre : jeunesse






Synopsis :
Simple dit " oh, oh, vilain mot " quand Kléber, son frère, jure et peste.
Il dit " j'aime personne, ici " quand il n'aime personne, ici. Il sait compter à toute vitesse : 7, 9, 12, B, mille, cent. Il joue avec des Playmobil, et les beaud'hommes cachés dans les téphélones, les réveils et les feux rouges. Il a trois ans et vingt-deux ans. Vingt-deux d'âge civil. Trois d'âge mental. Kléber, lui, est en terminale, il est très très courageux et très très fatigué de s'occuper de Simple.
Simple a un autre ami que son frère. C'est Monsieur Pinpin, un lapin en peluche. Monsieur Pinpin est son allié, à la vie à la mort. Il va tuer Malicroix, l'institution pour débiles où le père de Simple a voulu l'enfermer, où Simple a failli mourir de chagrin. Monsieur Pinpin, dans ces cas-là, il pète la gueule. Rien n'est simple, non, dans la vie de Simple et Kléber. Mais le jour où Kléber a l'idée d'habiter en colocation avec des étudiants, trois garçons et une fille, pour sauver Simple de Malicroix, alors là, tout devient compliqué.
Mon avis :

L'histoire est celle de deux frères, livrés à eux-mêmes suite à la mort de leur mère et l'indifférence de leur père. Deux frères très liés, et que pourtant tout oppose, puisque le plus vieux, Simple, est déficient mental, et le plus jeune, Kléber, encore mineur et croulant déjà sous les responsabilités. On l'aura compris, dans cette fratrie, les rôles sont "légèrement" inversés.
Les deux frangins débarquent un jour dans une coloc de jeunes étudiants bien loin des préoccupations des petits nouveaux, et c'est là que tout commence vraiment.

Contrairement à ce qu'annonce le titre du roman, Simple, c'est Kléber qui en est le personnage principal. 17 ans, toujours lycéen, et déjà partagé entre son frère déficient mental, et les filles avec lesquelles il aimerait tant arriver à ses fins. Ajoutez à cela un père absent, mais qui pointe suffisamment le bout de son nez pour être désagréable et moralisateur, et les services sociaux, et vous aurez un tableau à peu près complet de ce que peut être la vie de l'ado. Pas ordinaire, hein ?

Mais ne nous y trompons pas, LE personnage, c'est quand même Barnabé, ou plutôt Simple. Lui, se dit i-di-ot. Pas débile. C'est un type auquel on s'attache férocement, même si parfois on voudrait qu'il se taise pour faciliter la vie de son frère. Son regard sur les relations humaines, puisque dénué de tout préjugé, est des plus aiguisé. Combiné à son franc-parler, ça fait parfois des étincelles ! Il subit une vraie transformation au cours des pages, passant des amis imaginaires à la découverte des vrais amis.

Les autres intervenants sont moins intéressants. Parmi les colocs, on trouve Corentin, complètement transparent, qui est le frère d'Aria, l'étudiante au cœur partagé (forcément ^^). Elle sort avec Emmanuel, trop bosseur, très chiant (oh oh, vilain mot), mais est convoitée par Enzo, protagoniste le plus travaillé des quatre. Citons aussi Mr Villededieu, voisin aigri, chieur-né, mais pas vraiment méchant, et "les filles", Béatrice et Zahra, qui ne pourraient pas être plus différentes !

Le style du roman est extrêmement fluide, même avec les mots mal prononcés par Simple. C'est frais, ça coule tout seul, ça se dévore. Des thèmes pourtant sérieux y sont abordés, sans pour autant plomber l'ambiance. Ainsi, le regard des autres, l'intolérance face à la différence, ou les jugements trop hâtifs sont passés sur le grill, sans pour autant provoquer la pitié chez le lecteur. S'ajoute à cela un thème secondaire plus léger : le passage à l'âge adulte !

En conclusion, ce roman a été pour moi une véritable bouffée de fraicheur ! L'innocence, la naïveté, et la spontanéité de Simple y sont pour beaucoup. Je comprends maintenant la présence de ce roman dans le top jeunesse, tout à fait légitime de mon point de vue. Jetez-y un œil, c'est un moment plein de sourires et d'attendrissement en perspective !

mardi 12 février 2013

Titepousse - Bilan de Janvier 2013

Mieux vaut tard que jamais voici mon bilan du mois de janvier !
L’année 2013 a plutôt bien commencé malgré un manque de temps à consacrer à la lecture. Je termine le mois avec un total de 3 romans et 11 BD à mon palmarès.

Coté roman, une déception tout d’abord, avec la rivière à l’envers T.1 Tomek de Mourlevat lu dans le cadre du baby jeunesse… Une histoire sympathique sans plus plombée par le fait que je n’ai absolument pas retrouvé le style du combat d’hiver qui m’avait plu. Ce roman n’avait absolument aucune chance car je venais de terminer des valeurs sûres juste avant ! En effet, j’avais débuté l’année sous la plume de Bottero avec le cycle d’Ellana T.1 et 2, un plaisir à (re)lire !

Coté BD, j’ai eu un programme plus chargé, avec là aussi de très belles découvertes, d’autres beaucoup moins belles…


Dans la catégorie à oublier : Blue de Pat Grant ! Un one-shot monochrome, des aliens comme représentation de l’étranger, ça aurait pu être fun… Une histoire sans intérêt, des propos au contenu plus que douteux, fuyez !

Heureusement la suite s’est arrangée avec, en vrac, la découverte d’une blondinette attachante avec Lou T.1 de Julien Neel, d’ados livrés à eux-mêmes dans Seuls T.1 de Bruno Gazotti, d’un démon au far-west dans Lune d’argent sur providence d’Eric Heringuel (offert par notre copinaute C'era, merci !). J'ai aussi fait la découverte d'un photographe parisien exilé en rase (et glaciale !) campagne dans Le retour à la terre de Manu Larcenet, ainsi que d’un jeune agent des douanes interplanétaires dans Babel T.1 d’Ange et Janolle.
Enfin j’en ai profité pour redécouvrir Persépolis de Marjan Satrapi : un sujet grave abordé avec humour ne peut jamais faire de mal !

Mention spéciale à Ma vie est tout à fait fascinante de Pénélope Bagieu dont je n’attendais pas grand-chose tant je m’étais ennuyée avec  Joséphine et qui m’aura finalement bien faite marrer tant ses portraits trouvent écho en moi !

Enfin je voudrais tout particulièrement mettre en lumière 3 découvertes :  
Championzé d’Aurélien Ducoudray, one shot monochrome retraçant la vie d’un immigré sénégalais du temps des colonies.  
Le labyrinthe de Gabella et Palombo, BD mêlant habilement présent et mythologie dans un voyage au cœur des noirceurs de l’homme.
Au pays des ombres (mon coup de cœur !) de Thierry Martin et à son univers glauque et déjanté que va devoir traverser Antoine 10 ans à la recherche de son frère mort-vivant.

Un mois de janvier riche en découvertes, surtout en BD planning chargé oblige :)


vendredi 1 février 2013

Bilan du mois de janvier 2013 - Solessor

L’heure du bilan de janvier est arrivée ! Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’heureusement que j’ai eu une petite semaine au début du mois pour lire, parce qu’avec les horaires de dingue que j’ai fait ce mois-ci, les romans ne se sont pas bousculés…

Les romans, donc, ne sont qu’au nombre de deux :
 
Divergent, que j’ai adoré, et Miss Charity, que j’ai aimé sans plus ! Très très petit bilan de ce côté-là !

Et côté manga, ce n’est pas mieux, puisque j’ai découvert une seule série : Une Sacrée Mamie. Une série gentillette, des personnages attachants, mais un petit côté lassant… Je ne sais pas ce que disent les tomes suivants, ni comment ils se renouvellent, il faut voir…

Ma plus grosse performance ce mois-ci (comme d’hab, me direz-vous !) est liée aux BD !
Avec de très belles découvertes, d’abord :

  • Blacksad, tome 3, toujours aussi efficace, tome 4 à prévoir au plus vite !
  • Persépolis, tomes 1 et 2, percutant et émouvant, qui aide à y voir plus clair dans la situation en Iran en nous montrant les choses de l’intérieur. Tomes 3 et 4 prévus sous peu !
  • Lune d’argent sur Providence, tome 1, mêlant fantastique, mystère, et époque des cow-boys et des shérifs ! Tome 2 pour bientôt (hein Titepousse ?) !
  • Ma vie est tout à fait fascinante, une belle surprise puisque je n’avais pas spécialement apprécié ma lecture précédente de l’auteur (Joséphine),
  • Championzé, une histoire de champion de boxe emprunté uniquement parce que c’était un coup de cœur des libraires… eh bien une fois de plus, je plussoie !
Des lectures que j’ai bien appréciées :
  • La grande évasion, T.2, le labyrinthe, un mélange de notre monde et de la légende du minotaure,
  • Seuls, tome 1, lecture du baby BD… eh bah maintenant je veux savoir ce qu’il se passe ensuite !
  • Lou, tome 1, pas un gros coup de cœur mais je pensais détester et ça m’a tiré quelques sourires,
  • Canardo, tomes 1 et 2 : Blacksad version brute de décoffrage !
  • Le retour à la terre, tome 1, un Larcenet que j’ai moins aimé que Le combat ordinaire.
Enfin, deux BD m’ont vraiment déplu (deux en un seul mois, pourtant il en faut pour me rebuter !) :
  •  Tintin au Congo, au scénario trop léger, et aux considérations humaines et animales dérangeantes,
  • Blue… Euh, Blue… Ben j’en ai pas saisi l’intérêt apparemment ! Peut-être plairait-il davantage aux surfeurs pré-pubères et boutonneux...

Miss Charity de Marie-Aude Murail

Nouvelle chronique ce mois-ci, avec Miss Charity de Marie-Aude Murail, une lecture du baby historique cette fois, de Livraddict !


Edition : Ecole des loisirs
Année de parution : 2008
Nombre de pages : 562 pages
Genre : jeunesse, historique






Synopsis :
Charity est une fille.
Une petite fille. Elle est comme tous les enfants : débordante de curiosité, assoiffée de contacts humains, de paroles et d'échanges, impatiente de créer et de participer à la vie du monde. Mais voilà, une petite fille de la bonne société anglaise des années 1880, ça doit se taire et ne pas trop se montrer, sauf à l'église, à la rigueur. Les adultes qui l'entourent ne font pas attention à elle, ses petites soeurs sont mortes.
Alors Charity se réfugie au troisième étage de sa maison en compagnie de Tabitha, sa bonne. Pour ne pas devenir folle d'ennui, ou folle tout court, elle élève des souris dans la nursery, dresse un lapin, étudie des champignons au microscope, apprend Shakespeare par coeur et dessine inlassablement des corbeaux par temps de neige, avec l'espoir qu'un jour quelque chose va lui arriver...
Mon avis :
J’avais bien lu un livre de cet auteur, il y a quelques de nombreuses années, au collège : Oh, boy ! Malheureusement, je n’en ai plus aucun souvenir à ce jour, je partais donc sans aucun a priori !

On suit dans ce roman la vie de Charity Tiddler, enfant délaissée par ses parents (ah, cette époque victorienne…), qui, de page en page, va grandir et apprendre la vie. Vu comme ça, rien d’original ni de bien palpitant ! C’est le personnage même de Charity qui apporte toute son originalité et son intérêt à l’histoire. Cette gamine solitaire est plutôt hors du commun, et à de lieues des filles de son âge. Elle s’occupe en montant une ménagerie d’animaux trouvés à droite et à gauche, en ramassant des champignons qu’elle passe des heures à dessiner… et provoque bien des moqueries voire du mépris dans son cercle de camarades.

Puis, Charity grandit, et se voit confrontée à d’autres problèmes : les conventions d’usage à l’époque victorienne, en Angleterre. Les femmes sont priées de ne pas gagner leur vie, et de se marier avec un homme qui ne travaille pas, signe de richesse, bien entendu… Fiou ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que contrairement à ses détestables cousines, notre héroïne a bien du mal à se conformer à cela, et fait brillamment fuir ses prétendants ! Elle va incessamment devoir faire face à sa famille : pourquoi ne peut-elle pas s’intéresser un minimum aux jeunes gens qu’on lui présente ? et pourquoi tient-elle absolument à gagner sa vie ?

Les personnages rencontrés au fil des chapitres sont très typés, et la variété de caractères est grande ! J’ai évoqué les détestables cousines, auxquelles j’ajouterais la mère… le père, quant à lui, est parfaitement transparent et soumis ! D’autres, comme Kenneth Ashley, Gladys ou Charity sont pleins d’humour et de panache, tandis que certains se distinguent par leur gentillesse (Herr Schmall, Blanche…). Enfin, n’oublions pas la gouvernante Tabitha, plutôt du genre flippant avec ses histoires morbides et son « léger » grain de folie !

Le style est original, puisque le livre est écrit comme une pièce de théâtre. Ce dernier est d’ailleurs fortement présent dans la seconde moitié du livre, avec de nombreuses références à des auteurs connus (Shakespeare, Shaw, Wilde). C’est fluide, agréable, un roman jeunesse réussi ! Le pavé est agrémenté d’illustrations pertinentes qui aèrent agréablement le récit.

En conclusion, bien que j’aie eu du mal à démarrer Miss Charity, c’est un roman que j’ai apprécié, sans pour autant qu’il soit pour moi un coup de cœur ! Je lirai prochainement un autre livre de l’auteur, Simple, qui est déjà dans ma PAL !