dimanche 21 juillet 2019

Autobiographie d'une Courgette de Gilles Paris

Des années que ce roman traînait dans ma wish-list suite à la lecture de chroniques élogieuses, et à la sortie de l'adaptation ciné (que je n'ai pas vue). Eh bien il aura fallu pas moins... d'un book-club sur le thème des fruits et légumes pour que je le lise enfin. Comme quoi, tout peut arriver !

Année d'édition : 2016
Nombre de pages : 224 pages
Genre : drame, contemporaine
Edition : Plon







Synopsis :
Icare dit "Courgette", petit garçon de 9 ans, est né du mauvais côté de la vie.
Depuis tout petit, il veut tuer le ciel, à cause de sa mère qui dit souvent : "Le ciel, ma Courgette, c'est grand pour nous rappeler que dans la vie on n'est pas grand chose".
Depuis son accident, la mère d'Icare ne travaille plus, boit de la bière en regardant la télévision et ne s'occupe pas de son fils.
Un jour Courgette, à défaut de tuer le ciel, va tuer accidentellement sa mère. Le juge le déclare "incapable mineur".
Placé en maison d'accueil, Courgette découvre enfin l'Amitié, les fous rires, les larmes, les émotions et l'Amour...
Un petit chef-d'oeuvre d'humour et d'émotions. L'apprentissage d'une vie...

Mon avis :
Une fois de plus, je ressors d'un livre qui fait la quasi-unanimité avec un sentiment en demi-teinte. C'est frustrant ! Je vois bien ce que les gens ont adoré, ayant moi aussi trouvé pas mal d'attraits à ce roman, mais en même temps, je lui trouve un gros défaut qui m'a quelque peu refroidie...

Les bons côtés, d'abord !

Pas le temps de s'endormir avec ce court texte, puisque d'entrée de jeu le jeune Courgette tue accidentellement sa mère avec un pistolet qu'elle gardait (mal) caché à la maison. Il faut dire que l'alcool n'aide pas à être des plus perspicace.
Ni une ni deux, son paternel ayant décidé il y a quelques années d'aller découvrir le monde avec une poule, le garçon se retrouve catapulté en foyer d'accueil.
Dès lors, on suit son quotidien dans ce nouvel environnement, et surtout dans cette collectivité, ce qui fait une grande différence avec la vie d'avant. Plus question de regarder discrètement et avec envie le voisin qui peut à loisir se baigner dans la mare à cochons, ici tout le monde se retrouve face à face à un moment ou à un autre.

C'est une belle galerie de personnages que nous offre Gilles Paris. Du caïd au pleurnichard, du mutique à l'enfant qui semble ne rien ressentir... chacun traîne derrière lui son histoire, son vécu, ses espoirs et ses déceptions. Un passé qui n'est jamais anodin, on l'imagine bien, pour se retrouver dans un tel lieu si jeune. Les relations qui se tissent entre les uns et les autres sont assez similaires, finalement, à celles qu'on pourrait retrouver dans un groupe d'adultes. Les plus faibles sont rapidement identifiés pour servir de souffre-douleur et être la cible de violence autant physique que morale.
Pourtant, quelque chose contraste énormément avec la noirceur qu'on pourrait s'attendre à voir se répandre de page en page : la candeur, la naïveté, l'optimisme... Même en ayant connu, pour certain·e·s, les pires horreurs, le positivisme reste de mise, c'est une véritable leçon.

Le récit a lieu du point de vue de Courgette, avec son langage propre. Cela donne lieu à des passages attendrissants dans lesquels on se rend compte que beaucoup de nos expressions sont susceptibles de ne pas être reçues au bon degré par les enfants (le père qui part avec une poule, par exemple, on se demande bien pourquoi il s'encombre et si ça n'aurait pas été plus simple d'acheter des œufs sur place). C'en est aussi, de mon point de vue, la faiblesse, puisque 200 pages dans la tête et avec les mots d'un enfant, c'est long.

J'ai déploré aussi quelques incohérences. Une pensée, d'abord, pour le policier qui a trouvé Courgette qui semble avoir beaucoup de mal à ne pas ramener son travail à la maison. La conclusion qui en résulte me parait peu réaliste.
Mais mon plus gros problème, c'est le décalage apparent entre l'âge du personnage principal (8-9 ans environ), sa façon de parler (qui conviendrait davantage à un enfant de 6 ans... je ne crois pas qu'en CE2-CM1 on soit encore tenté·e d'essayer de "tuer le ciel" avec un pistolet), et son amourette (plus en adéquation avec des jeunes collégiens de 10-11 ans). Rien ne collait, dans mon esprit. Alors on peut arguer que la violence familiale, le fait d'être livré à lui-même pendant que sa mère s'enivrait constamment en engueulant la télé, et l'abandon par le père n'ont pas contribué à un développement optimal. Je le concède. Mais là, quand même, trop de décalage.

Bien dommage que ce dernier point ait parasité ma lecture au point d'en être ce que j'en ai le plus retenu... histoire touchante, malgré tout, mais pas convaincante. Peut-être tenterai-je  le film d'animation qui en découle, bien que cette fois ce soit plus le style visuel qui me freine... Affaire à suivre !

lundi 1 juillet 2019

Juin 2019 en films !

Probablement le dernier mois de ciné au rythme habituel avant un grand changement dans notre vie, qui devrait nous tenir un peu plus à distance des salles obscures. Pour la bonne cause ! Et je partagerai toujours les films vus à la maison !


Au ciné en juin

* Le remake tant attendu que craint
Aladdin
C'est un de mes premiers Disney, quand j'étais minaude. J'avais la cassette vidéo, l'album Panini, le jeu sur Sega Mega Drive II... Alors forcément, j'appréhendais un peu cette nouvelle version en live action. Très bonne surprise finalement, puisque l'ensemble est fidèle et que les libertés prises par rapport à l'original n'ont fait que donner plus d'épaisseur et d'intérêt à la princesse. Difficile de se faire au visage des personnages au début, en particulier de Jafar ou du Sultan, mais ça finit par venir. Et le rôle du génie confié à Will Smith, ça lui va à merveille ! Bon bilan finalement. Bémol sur les deux chansons ajoutées qui n'ont pas remporté notre adhésion (puisqu'on ne les connaissait pas, donc qu'on ne pouvait pas les chanter !). Reste à voir ce qu'ils auront fait de mon cultissime Roi Lion !


* La bonne copine flippante...
Ma
J'avais repéré ce film pour deux raisons : il est réalisé par le mec qui a fait Get out, que j'ai adoré pour son ambiance, et Octavia Spencer est une actrice découverte ces dernières années et de plus en plus appréciée. Essai transformé avec ce nouveau thriller, qui prend le temps de poser les bases de la manipulation et de l'emprise psychologique. D'aucuns diront qu'il ne se passe rien pendant longtemps... Moi je trouve que c'est cette variation de rythme qui rend le tout si réaliste et flippant. Vraiment aimé ! Du coup, il va falloir que je me penche sur Happy birthdead, du même réalisateur et que je n'ai pas encore vu !

* X-trêmement long
X-Men : Dark Phoenix
Je ne suis pas une inconditionnelle des X-Men, je ne les connais pas tous par cœur, mais je vais toujours avec plaisir voir le petit dernier au ciné. Je me serais finalement bien passée de celui-là. Malgré l'émotion en début de film, malgré le plaisir de retrouver les ancien·ne·s (Raven, surtout), j'ai trouvé la dernière partie du film beaucoup trop longue, malgré une surenchère d'effets spéciaux pour rendre impressionnante la grosse bagarre. Bilan : je me suis endormie. Tant pis, je reprendrai la saga par les premiers, et réfléchirai avant d'aller voir les prochains !

* Woman in black
Men in Black International
Décidément, il semblerait que les années qui passent ne me réussissent pas sur les films d'action et les suites de sagas cultes ! Quelle déception que ce nouveau MIB. Alors certes, les acteurs principaux ont changé, mais j'ai trouvé qu'on avait perdu beaucoup en humour, en créatures un peu fun, et en visibilité du carlin. Oui, on a là encore des effets spéciaux qui envoient du pâté, mais je crois que je suis lassée de les voir tout casser, tout le temps. Au moins, on met en avant une demoiselle. C'est toujours ça de pris.

* Encore une meilleure amie flippante !
Greta
Et encore un film qui m'a conquise ! Isabelle Huppert tient parfaitement son rôle de veuve éplorée qui a besoin de compagnie, qu'elle recherche assidûment dans la population jeune et féminine new-yorkaise. On sent dès le début qu'il y a quelque chose de malaisant, mais là encore, le réalisateur prend le temps de mettre les choses en place, et y a pas à dire, ça fonctionne. Le thriller psychologique est mon genre du moment, il faut croire. Peut-être parce les frissons générés sont les seuls à pouvoir soulager la température infernale du moment (fallait bien que j'en parle, tout le monde en parle ^^) ?

* Nǐ hǎo Ping-Pong
Made in China
Qui a vu la bande-annonce de cette comédie n'attend pas le film du siècle, mais le divertissement est bon, les blagues bien que potaches assez drôles. Evidemment, ce genre de film a pour but de surfer sur les clichés et d'en rire, on sait ce qu'on va voir. Mais il y a quand même un fond sérieux, avec des relations difficiles voire rompues entre un père et son fils, et les interrogations que cela suscite quand le fiston va lui même avoir un enfant... On retrouve Frédéric Chau et Medi Sadoun, deux des gendres contestés croisés dans Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ? Ces deux-là fonctionnent bien ensemble !

* Radicalement intéressant
Le jeune Ahmed
Un film des frères Dardenne dont, honte à moi, je n'avais encore rien vu... Primé au festival de Cannes de cette année pour sa mise en scène, c'est un long-métrage poignant sur l'inéluctable évolution vers le radicalisme religieux d'un jeune musulman qui a fait une mauvaise rencontre, en la personne d'un imam extrémiste. On suit son parcours, mais aussi la réaction, le désespoir et l'impuissance de ses proches, au premier rang desquels sa maman. Et on s'interroge... Comment arrêter cette spirale infernale ? Comment empêcher les plus faibles de se faire embrigader ? Un film à voir. 


Et à la maison !

God save Queen
Bohemian Rhapsody
C'est rarissime que je revois aussi vite un film vu au ciné. Mais celui-là, j'étais déjà prête à retourner le voir en salle une deuxième fois, alors... Mon paternel fan du groupe étant à la maison, et n'ayant pas tenu à aller le voir sur grand écran parce que "ce n'était pas Freddy Mercury dedans" (désolée, le vrai était mort ^^), je lui ai plus ou moins imposé ce visionnage. J'ai pleuré, encore, à la fin. Et lui a apprécié ! Yay ! Il semblerait que ce brillant biopic ait trouvé grâce à ses yeux. Je suis joie ! :)

* La contrepartie au superbe biopic
Alibi.com
"On a mis un film à la télé". Ah cool, c'est quoi ? Alibi.com. Bon, soit. J'ai vu récemment Epouse-moi mon pote avec le même duo, et le même réalisateur. Ça cassait pas trois pattes à un canard mais ça passait le temps. Eeeeh, voilà. Film...facile, grossier, prévisible... Je m'en serais passée, mais bon, je pourrai au moins le cocher sur ma liste des films vus !