vendredi 28 décembre 2012

Jérusalem de Gonçalo M. Tavares


Je vais moi aussi présenter un partenariat aujourd’hui, celui de Jérusalem ! Merci une fois de plus à Livraddict pour cette opportunité, et aux éditions Points !
 
Edition : Points
Nombre de pages : 263 pages
Genre : drame
Année de parution originale : 2004







Synopsis :
La folie rode dans la cité de Jérusalem. Une nuit de juin, six ombres errent dans les rues menaçantes. Un enfant parti à la recherche de son père, une jeune femme schizophrène, un ancien militaire angoissé, une prostituée défraîchie... Ces silhouettes vont se croiser et se rencontrer dans un drame complexe, où chacun cherche à assouvir une pulsion ou bien réparer une souffrance.

Mon avis :
J’ai beaucoup peiné à entrer dans ce roman. Le style, tout d’abord a été le premier à me gêner : phrases tantôt très courtes, tantôt à rallonge du fait de l’utilisation fréquente des deux points…
La succession de très courts chapitres mettant en scène des personnages qui reviennent régulièrement est intéressante, mais déstabilisante lorsqu’on n’a pas l’occasion de se poser longuement pour entrer tranquillement dans l’histoire ! Je me suis donc sentie un peu brinquebalée de l’un à l’autre, tout en sachant bien qu’ils allaient être liés d’une façon ou d’une autre !

Côté action, le premier tiers est assez pauvre, plutôt dédié à la mise en place du décor et des personnages. L’ambiance, lourde, glauque, malsaine m’a dérangée. Rappelons que tous les protagonistes ont ici un trouble psychiatrique, et il n’est pas aisé pour le lecteur d’entrer dans leurs pensées. Je me serais, par exemple, parfaitement bien passée de la description de la photo de femme reluquée dans un magazine porno par « l’obsédé sexuel » du lot. De ce fait, je ne me suis malheureusement attachée à aucun d’entre eux.

Malgré tout, j’ai trouvé du positif dans ce roman ! Passé les 150 premières pages, j’ai trouvé que les choses s’accéléraient enfin, que les destins se rejoignaient plus franchement ! L’auteur nous plonge également au cœur d’un asile, milieu qui m’est totalement inconnu, et que j’ai découvert avec effroi… Les recherches de l’un des protagonistes, sur les origines possibles de grands massacres et la possible prévision de grands maux à venir m’ont interpelée, et m’ont amenée à me poser des questions sur chacun des arguments avancés.
Enfin, le tout dernier chapitre est un très habile écho aux prémices de l’histoire, qui se trouvent exposées sous un jour nouveau !

En conclusion, je suis passée à côté de ce roman, dont les personnages m’ont laissée de marbre. Je sens pourtant que ce livre a quelque chose à dire… mais cela m’a échappé. Peut-être l’état d’esprit du moment n’était-il pas adéquat !

jeudi 27 décembre 2012

La dernière lame d'Estelle Faye

Commençons par remercier Livr@ddict et les éditions Le pré aux clercs qui, à l'occasion du lancement de la collection Pandore, m'offrent mon tout premier partenariat avec La dernière lame d'Estelle Faye !

Synopsis : 
Un monde qui ressemble à notre Renaissance, menacé par la montée des océans grouillant de créatures maléfiques, où règne la violence, la famine et la misère. L’Église des Cendres prospère sur tout ce désespoir, menée par la mystérieuse Marie aux yeux verts. Dans une des dernières villes émergées, Joad tente d’apaiser les souffrances et se prépare à affronter l’Armée des Cendres. Joad et Marie vont s’engager dans une course dont l’enjeu n’est rien de moins que le sort du monde.

Mon avis :
Le concept est assez intéressant, l'auteur revisite les guerres de religions sur fond de montée des eaux. En effet, l'Apocalypse étant proche, l'Église des Cendres misogyne au possible mais néanmoins menée par une femme (les voies du Seigneur sont impénétrables ^^), part en croisade pour conquérir le monde et éradiquer les autres cultes au passage... Toute ressemblance avec des faits passés ou existants me semble parfaitement volontaire ;)

Coté personnages, nous suivons successivement plusieurs figures qui seront rapidement amenées à se croiser. Je trouve mon bonheur avec des héros atypiques bien qu'ayant certains points communs. Nous suivons des Sans-mémoire ayant perdu une partie de leur personnalité d'origine en même temps que leur passé : un manchot-unijambiste et une demoiselle recouverte d'une étrange armure de cendres qui lui fait une seconde peau.
Par contre certains personnages secondaires on un goût de déjà vu pour moi, avec par exemple des mutants s'étant adaptés à la rapide montée des eaux qui me rappellent ceux que j'avais rencontrés dans le film Waterworld (de K. Reynolds avec K. Costner) sorti en 1995.

Le style est, quant à lui, efficace bien que quelques (rares) concordances de temps un peu hasardeuses et la brutalité des ellipses (7 et 50 ans) m'aient parfois un peu déstabilisée.

En bref, un roman bien sympathique, peut être à réserver à un public moins imbibé de fantasy ou un peu plus jeune que moi (sur le site de l'éditeur le roman est ciblé adolescents ou young adult, je me sens vieille ! ).


dimanche 23 décembre 2012

Les Salauds Gentilshommes T.1 : Les mensonges de Locke Lamora de Scott Lynch

Mieux vaut tard que jamais voici mon avis sur Les Salauds Gentilshommes T.1 : Les mensonges de Locke Lamora de Scott Lynch.

Synopsis :
On l'appelle la Ronce de Camorr. Un bretteur invincible, un maître voleur. La moitié de la ville le prend pour le héros des miséreux. L'autre moitié pense qu'il n'est qu'un mythe. Les deux moitiés n'ont pas tort. En effet, de corpulence modeste et sachant à peine manier l'épée, Locke Lamora est, à son grand dam, la fameuse Ronce. Les rumeurs sur ses exploits sont en fait des escroqueries de la pire espèce, et lorsque Locke vole aux riches, les pauvres n'en voient pas le moindre sou. Il garde tous ses gains pour lui et sa bande : les Salauds Gentilshommes. Mais voilà qu'une mystérieuse menace plane sur l'ancienne cité de Camorr. Une guerre clandestine risque de ravager les bas-fonds. Pris dans un jeu meurtrier, Locke et ses amis verront leur ruse et leur loyauté mises à rude épreuve. Rester en vie serait déjà une victoire...

Mon avis : 
 Encore une découverte faite grâce au Baby challenge Fatasy 2012 ! J'étais d'autant plus curieuse de découvrir ce livre après m'être faite alpaguer par un bibliothécaire enthousiaste surexcité et en quête d'avis sur le livre..

L'histoire se passe dans la magnifique cité de Camorr dont la description n'a rien à envier aux univers de Bottero ! Imaginez une cité digne des mille et une nuits, aux innombrables tours de verre élancées jusqu'à toucher le ciel et érigées par de mystérieux bâtisseurs disparus bien avant l'arrivée des humains... (Tiens j'ai déjà vu ça quelque part ! Qu'importe, j'adore ces univers.)

Le thème est assez classique pour le genre. Une bande de vils mais néanmoins sympathiques voleurs détrousse les riches à l'aide d'arnaques plus farfelues les unes que les autres. Bien entendu il fallait qu'ils tombent sur plus malins qu'eux et se retrouvent empêtrés dans les manigances de celui qui se fait appeler le Roi gris.

Paradoxalement, plus que l'intrigue en elle même, ce qui fait selon moi la force de ce roman sont la description des machinations et autres préparatifs des arnaques ainsi que les nombreux flashbacks concernant la formation des jeunes apprentis voleurs qui constitueront les Salauds Gentilshommes.

Le découpage du roman, alternant intrigue principale et flashbacks est plutôt agréable et permet de pallier les quelques longueurs au milieu du roman avant d'aboutir à un final très riche en suspense et rebondissements : on a du mal à lâcher le livre dans les derniers chapitres !

En bref, un roman très agréable qui aurait été un véritable coup de cœur s'il n'avait eu ces quelques regrettables longueurs.

lundi 17 décembre 2012

Les fils de la terre de Jimpachi Môri

Après une longue période de mutisme bloggesque et de disette littéraire à cause d'un emploi du temps chronophage, me voici de retour avec une fois n'est pas coutume une chronique manga !

Scénario : Jimpachi Môri
Dessin : Hideaki Hataji
Synopsis : 
Réformer l’agriculture japonaise : voici la tâche qui pèse sur les jeunes épaules de Shuntaro Natsumé, petit fonctionnaire débarqué dans un lycée agricole en tant qu’enseignant. Logé dans le village de Takazono, il y rencontre Kohei, un agriculteur de son âge, frustré par l’inefficacité des politiques agricoles de l’état. À son contact, le jeune Shuntaro prend peu à peu la vraie mesure de sa mission…

Mon avis : 
Si le dessin est particulièrement classique pour le genre, le thème abordé ne l'est pas ! En effet, on suit Shuntaro Natsumé, fonctionnaire aussi éloigné que possible des réalités du monde rural, à qui on a confié l'impossible mission d'enrayer l'exode rural et l'hémorragie des jeunes agriculteurs. Citadin convaincu, pétri de préjugés et d'une naïveté à toute épreuve, il se retrouve parachuté dans un lycée agricole où sont parqués tous les cancres de la région.

Les incompréhensions entre Natsume et les gens de la région permettent à l'auteur de mettre en lumière le problème complexe que pose l'agriculture à notre époque, ainsi que le regard que portent les citadins sur l'agriculture. Comment Natsumé pourrait-il convaincre tous ces jeunes de se lancer dans une voie qu'on leur a appris à mépriser ?

Le premier tome de la série met aussi l'accent sur les effets pervers de politiques agricoles dictées par des politiques déconnectés de la réalité du terrain, qui sous couvert de soutien à l'agriculture asphyxient les paysans. L'exemple pris ici est une sorte de système de quotas à la japonaise : pour maintenir le cours du riz à un niveau correct, le japon subventionne la destruction de jeunes pousses de riz, limitant du même coup les moyens de subsistance des familles.

Les tomes suivant apportent quant à eux une touche d'espoir. On accompagne d'un coté Natsumé dans un tour du Japon à la recherche de modèles agricoles alternatifs. En parallèle on suit les habitants de Takazono, petit village rural bientôt fantôme, qui décident de mettre en valeur leur production et promouvoir leur mode de vie auprès des citadins. Un village vert est en passe de naitre !

En bref, une chouette trouvaille que cette trilogie ! Foncez :)

dimanche 2 décembre 2012

Bilan du mois de novembre 2012 - Solessor

L'idée des copines m'a plu, je la leur pique donc et réalise ainsi mon premier bilan mensuel, pour novembre 2012 !

Ce mois a été assez riche, malgré des événements marquants qui ont ralenti mon rythme de lecture ! On voit ça en images !





Au bilan, donc 3 romans qui m'ont permis d'avancer dans deux baby challenges : L'assassin royal T.1 et Le château de Hurle en fantasy, deux très jolies découvertes ! Mais aussi La porte des enfers pour le baby contemporaine, qui m'a franchement changée de mes habitudes de lectures ! ;)

Deux autres romans, grâce aux partenariats : un livre culte, Dracula de Bram Stoker, que j'ai découvert pour la première fois avec plaisir, et Intruse, de Nicolas Jaillet, qui m'a laissée de marbre, voire m'a exaspérée... ça ne peut pas marcher à tous les coups !

En dessinée, les mangas ont pris le pas sur les BD classiques ce mois-ci, avec la poursuite de Bride Stories, découvert le mois précédent, et le début des Fils de la terre, très différent du précédent mais qui a été une agréable surprise ! Deux seinen (manga destiné aux jeunes adultes mâles), donc, mais que j'ai beaucoup aimé ! Comme quoi...

Enfin, deux BD, Elixirs T.1 choisie pour ses auteurs (Arleston et Varanda), des valeurs sûres qui ne m'ont pas déçue, et Joséphine l'intégrale, BD à succès du moment. Ce dernier m'a distraite, mais je pense que c'est à petites doses qu'on l'apprécie le plus !

Mon total se porte à  3150 pages, pas si mal ;)

J'espère que décembre sera aussi prolifique, malgré le travail qui se profile ! Et que les lectures seront tout aussi agréables !

vendredi 30 novembre 2012

Intruse de Nicolas Jaillet

Avant toute chose, je tiens à remercier Livraddict et les éditions Le Livre de Poche Jeunesse pour m'avoir donné l'occasion de lire un roman que je n'aurais probablement pas ouvert autrement, Intruse de Nicolas Jaillet.


Edition : Le Livre de Poche Jeunesse
Nombre de pages : 235 pages
Genre : romance, historique, jeunesse
Année de parution originale : 2010







Synopsis 
Vienne, Mars 1815. Toute l'Europe est réunie dans le palais du Hofburg. La nuit, entre les murs du palais, se décident les guerres et les alliances. Au centre de ce tourbillon, le jeune vicomte Frédéric de Waldaw qui cache son identité à son amante, Fanny, corsetière. Pour elle, il est censé être un domestique. Cependant, soupçonnant que son amant lui ment, Fanny s'est lancée à sa recherche. Son enquête la mène au palais, où elle s'introduit déguisée en homme, et attire l'attention de la police secrète. Poursuivie, Fanny se réfugie dans un petit salon où elle enfile une robe. Un homme entre, il est subjugué par la beauté de cette jeune inconnue et l'invite à ouvrir le bal avec lui. C'est le Tzar de toutes les Russies. Fanny bascule alors dans la folle valse des intérêts et des séductions de la politique, du pouvoir, et de l'amour.

Mon avis : 
A la lecture du synopsis, j'étais sceptique : c'était soit génial, soit très décevant. Mais fidèle à ma volonté d'enrichir mes connaissances littéraires, et d'ouvrir mes horizons, je me suis dit why not.
Eh bien, pour tout vous dire, ce livre, je ne l'ai pas trouvé génial.

L'histoire avait pourtant de quoi me séduire : des complots politiques, sur un fond d'histoire d'amour compliquée, et agrémentés de personnalités illustres, ça partait pas mal ! Le tout dans un contexte historique réel (Napoléon vient d'être exilé sur l'île d'Elbe), je m'attendais à quelque chose d'intéressant. Malheureusement, ce contexte est finalement survolé...

Les personnages, eux, ne m'ont pas franchement touchée. Les deux principaux, Frédéric, vicomte de son état, et Fanny, la corsetière, sont parait-il animés d'une passion débordante. Pourtant, je les ai trouvés bien volages, l'un et l'autre... La jeune femme se révèle être naïve et faiblement résistante devant l'appel de ses hormones. Le mâle, quant à lui, nous apparaît comme un héritier des plus écervelés ! Peut-être trouveront-ils grâce aux yeux des collégiens, à qui se destine ce livre ! En parlant de ces deux-là, d'ailleurs, je me demande bien comment ils ont pu se rencontrer : lui avoue qu'on ne regarde pas les domestiques, dans sa classe sociale... alors bon sang, qu'est-ce qu'il serait allé faire dans la boutique d'une corsetière ? A moins qu'ils se soient croisés au détour d'un bar mal famé où ils auraient partagé une bourrée endiablée ? J'en doute.

Soulignons quand même l'extraordinaire imagination de Fanny, qui lui permet de s'en sortir dans bien des situations ! Et sa chance, aussi...

Côté style, le début m'a fait un choc. Phrases courtes, lapidaires. A croire qu'on ne pense pas les jeunes lecteurs capables de comprendre des compléments circonstanciels ! Heureusement, ça s'arrange par la suite : les phrases s'étoffent, et la lecture devient plus agréable. Le roman est découpé en cinq parties, si ma mémoire est bonne, qui suivent le déroulement temporel de la soirée. Ces différents chapitres sont vite avalés.

Enfin, je me suis posée la question de l'âge du public. Après un tour sur le site de l'éditeur, il s'avère que ce roman est conseillé pour des 4ème/3ème... Je suis un peu dubitative devant une scène charnelle où le consentement n'est pas la règle d'or. Peut-être que je me pose trop de questions !

En résumé, ce livre aurait pu être une bonne surprise, mais ça n'a pas franchement été le cas. Heureusement, il n'est pas bien épais ! Mais avant la fin, j'avais déjà envie de passer à autre chose ! Le tome 2 se passera donc de moi !

jeudi 29 novembre 2012

L'Assassin Royal T.1 - L'apprenti assassin de Robin Hobb

Robin Hobb... Je n'avais jusque là jamais lu de livre de cet auteur, mais qu'est-ce que j'ai pu en entendre parler ! En bien, et pour de nombreuses sagas... J'avais donc naturellement très envie de découvrir ses écrits, et l'occasion s'est enfin présentée, avec le baby fantasy pour lequel je viens de terminer L'assassin Royal, T.1 : L'apprenti assassin.

Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 510 pages
Genre : fantasy
Année de parution originale : 1995







Synopsis 
Au royaume des six Duchés, le prince Chevalerie, de la famille régnante des Loinvoyant - par tradition, le nom des seigneurs doit modeler leur caractère- décide de renoncer à son ambition de devenir roi-servant en apprenant l'existence de Fitz, son fils illégitime. Le jeune bâtard grandit à Castelcerf, sous l'égide du maître d'écurie Burrich. Mais le roi Subtil impose bientôt que FITZ reçoive, malgré sa condition, une éducation princière. L' enfant découvrira vite que le véritable dessein du monarque est autre : faire de lui un assassin royal. Et tandis que les attaques des pirates rouges mettent en péril la contrée, Fitz va constater à chaque instant que sa vie ne tient qu'à un fil : celui de sa lame...
Mon avis : 
Je connaissais déjà un peu l'histoire et les personnages de ce premier tome, puisque j'avais lu les deux premiers tomes de l'adaptation en bande dessinée de Gaudin et Picaud. BD qui avait toute de suite capté mon attention !

Dans ce premier tome, le lecteur apprend à découvrir Fitz, le bâtard de celui qui doit devenir roi... On comprend d'ores et déjà que celui-là, il n'est pas bien parti dans la vie ! D'abord relégué aux écuries, où il va beaucoup apprendre sur lui-même, il est finalement remarqué et subitement projeté dans la vie de la cour. Ses enseignements, divers et variés, se succèdent alors. Le pauvre héros n'est pas franchement à la fête... voire carrément malmené par ses instructeurs, qui peuvent être d'une violence extrême. Malgré tout, il persévère, grandit, et devient un membre à part entière de la famille royale.

Ce personnage, on le comprend aisément, a reçu toute ma compassion dès les premières pages. J'ai été touchée, notamment, par sa force de caractère qui le pousse toujours à aller de l'avant, et par son lien avec les animaux (allez savoir pourquoi)... Les chiens, d'ailleurs, ont également su toucher une corde sensible chez moi, certes bien malgré eux, mais leur loyauté à toute épreuve devrait parfois nous servir de modèle ! Bref. 

Ce ne sont pas là mes personnages favoris. Non, mon préféré, c'est, et de loin, le fou. Un homme secret, discret, et assez peu présent dans ce premier opus. Mais ses interventions, toujours fort à propos, sont entourées d'humour, de mystère, et d'affection. Rien que pour le retrouver, pour me frotter à nouveau à ses énigmes, il me faut lire la suite !

Cette saga fantasy commence de façon assez classique sur le fond. On y retrouve une famille régnante confrontée à des tas de problèmes, en particulier, des attaques. Ça, c'est du déjà vu. Mais Robin Hobb apporte un renouveau, en donnant des capacités particulières à certains de ses personnages ! Leur apprentissage, leur mise en oeuvre, leur maîtrise, nous apparaissent progressivement, et sont loin d'être dénuées d'intérêt ! La relation de Fitz avec les animaux, évoquée plus tôt, est également une nouveauté par rapport aux autres romans fantasy que j'ai pu lire... Et ses personnages sont tellement riches, manipulateurs, et bien dépeints, qu'une fois que j'ai commencé à les suivre, il m'a été impossible de les abandonner ! De plus, un héros assassin au service du roi, ça ne court pas les rues !

Côté style, après un feuilletage rapide, il m'avait paru assez dense au premier abord, avec de longs paragraphes... Mais finalement, les chapitres, d'une vingtaine de pages en moyenne, s'enchaînent vite, et rendent la lecture fluide et agréable. Merci la plume de Robin Hobb !
On reproche souvent à ce premier tome quelques longueurs. Je n'ai pas eu ce ressenti ! Bien sûr, comme dans toute saga, il faut que les choses se mettent en place ! Le lecteur n'est donc pas projeté immédiatement dans l'action. Au contraire, il découvre, page après page, l'environnement du protagoniste, ainsi que les nombreuses personnalités qui l'entourent. Ce préliminaire, à mon sens indispensable, cède pourtant vite la place à l'intrigue en elle-même.

En résumé, ce premier tome s'inscrit parfaitement bien dans une saga fantasy. Mais elle présente des atouts indéniables, tant sur ses personnages, que sur l'histoire. La fonction même du héros, Fitz, est originale. On a rarement vu un adolescent de lignée royale être assassin au service du roi !
Le livre est bien servi par un style fluide et agréable, et le tout m'a incontestablement donné envie de lire la suite !

lundi 19 novembre 2012

La porte des enfers de Laurent Gaudé

Toujours dans la lignée des romans découverts dans les challenges, voilà maintenant un petit roman de littérature contemporaine : La porte des enfers, de Laurent Gaudé.
Cet auteur, dont j'ignore tout, a la particularité d'avoir deux romans dans le baby contemporaine !


Edition : Actes sud
Nombre de pages : 266 pages
Genre : littérature contemporaine, religion, fantastique
Année de parution originale : 2010






Synopsis 
2002, dans un restaurant de Naples, Filippo Scalfaro accomplit sa vengeance : il poignarde au ventre un client puis, le couteau sur la gorge, il le force à l’accompagner dehors, le fait monter dans une voiture, prend la direction du cimetière. Parvenu là, il le traîne jusqu’à une tombe et lui en fait déchiffrer l’inscription. Puis il lui tranche les doigts des mains et le laisse là, saignant et gémissant.
1980, dans les rues encombrées de Naples, Matteo tire par la main son fils et se hâte vers l’école. A un carrefour, soudain éclate une fusillade. Matteo s’est jeté à terre, couchant contre lui son petit garçon. Quand il se relève, il est baigné du sang de l’enfant, atteint par une balle perdue. 2002, après un dernière visite à “tante Grace”, prostituée et travesti qui l’a vu grandir, celui qui a accompli sa vengeance peut enfin quitter Naples et, roulant vers le Sud, partir à la recherche des siens, disparus depuis l’époque du grand tremblement de terre.
1980 : le deuil a édifié peu à peu un mur de silence entre Matteo et sa femme Giuliana. Matteo ne travaille plus. Toutes les nuits, il roule dans son taxi à travers les rues de Naples, sans presque jamais prendre de client. Il sait bien ce que Giuliana attend de lui : qu’il retrouve et punisse le responsable. Mais il en est incapable. Un soir, les circonstances le conduisent dans un minuscule café-bar, où il fait notamment la connaissance d’un Professeur qui tient d’étranges discours sur la réalité des Enfers et la possibilité d’y descendre…

Mon avis : 
Difficile au départ, de s'y retrouver, dans cette histoire ! J'ai même cru m'être plantée en lisant les repères temporels ! En effet, d'un chapitre à l'autre, et dès le début, on suit Mattheo, le papa d'un jeune garçon mort à 6 ans, en 1980... et ce même garçon, Pippo, en 2002. J'en étais arrivée à me demander si j'avais compris l'histoire de travers !

Mais petit à petit, les éléments se mettent en place, et le lecteur comprend le pourquoi d'une telle originalité dans l'alternance des points de vue, au premier abord aberrante !
D'un côté, il y a donc les parents de Pippo, qu'on découvre à travers leur ressenti, le grand chambardement de leur vie suite au drame qui leur pris leur fils. Toutes les étapes du deuil y passent, et il est poignant de voir ce couple perdre pied petit à petit. De les voir souffrir, réécrire l'histoire... dans une volonté inextinguible de faire revenir leur enfant...

De l'autre côté, Pippo, employé dans un café, qui poursuit apparemment un projet de vengeance bien préparé... Ce n'est pas le personnage auquel on s'attache le plus, mais il a quelque chose... Cette rage, au fond de lui...

Au cours de son épreuve, Mattheo croise la route d'une bande de personnages très typés, et très bien décrits : un curé que les pontes de la religion tentent contre vents et marées de mettre à la porte de son église... un professeur loufoque masochiste et passionné de mysticisme... un travesti qui se prostitue... et un cafetier qui a du génie ! Belle brochette pour redonner un nouvel élan au père en perdition !

Le rythme est soutenu, dans cet ouvrage, constitué d'un enchaînement de très courts chapitres passant d'un personnage à l'autre. La rencontre entre les deux points de vue est bien réalisée. Bien que ne versant pas trop dans la religion, j'ai trouvé plaisant de retrouver des images mythiques de la représentation des enfers, que je considère plus dans son caractère "culturel" que "religieux". Mais ce roman m'a dérangée, par la souffrance qu'il dégage, l'ambiance parfois malsaine ! Le dénouement m'a également paru un peu facile ! Mais c'est une découverte intéressante malgré tout ! J'aurai au moins appris à dire mozzarella au pluriel en italien : mozzarelle di bufala (bravissima ?) !

En résumé, un sentiment un peu mitigé sur ce roman, qui m'a tout de même permis, et ça c'est toujours bon à prendre, de lire autre chose ! Je ne le conseillerais pas en priorité parmi les lectures contemporaines qui font du bruit en ce moment !

vendredi 16 novembre 2012

Bride Stories T.1 à T.3 de Kaoru Mori

Pendant longtemps, j'ai tourné le dos aux mangas. Phénomène de mode, surmédiatisation, matraquage... J'en voyais partout, de toutes sortes, et, faute de quelqu'un capable de m'initier, j'ai boudé ce genre. C'est cette année, grâce à Livraddict, que j'ai enfin mis le nez dans ces petites BD à l'envers, pour mon plus grand plaisir. Mon entrée dans ce monde s'est en effet faite avec une jolie découverte : Bride Stories. A ce jour, quatre tomes sont sortis. J'en ai dévoré les trois premiers (et attends impatiemment que la médiathèque commande la suite !).


Edition : Ki-oon
Nombre de pages : environ 200 pages chacun
Genre : Manga, Seinen
Année de parution originale : 2011

Synopsis 
La vie d'Amir, 20 ans, est bouleversé le jour où elle est envoyée dans le clan voisin pour y être mariée. Elle y rencontre Karluk, son futur époux... un garçon de huit ans son cadet ! Autre village, autre mœurs... La jeune fille, chasseuse accomplie, découvre une existence différente, entre l'aïeule acariâtre, une ribambelle d'enfants et Smith, l'explorateur anglais venu étudier leurs traditions. Mais avant même que le jeune couple ait eu le temps de se faire à sa nouvelle vie, le couperet tombe : pour conclure une alliance plus avantageuse avec un puissant voisin, le clan d'Amir décide de récupérer la jeune femme coûte que coûte...

Mon avis : 
Une belle découverte, donc, que ce manga, qui a su me séduire par bien des aspects. Une chose est sûre, je comprends maintenant le succès qu'il rencontre...

Sur fond d'Asie centrale, l'auteur nous offre, avec cette histoire, une magnifique fresque de la vie courante dans une contrée dont nous ignorons finalement beaucoup.
A travers le destin des personnages principaux, nous apprenons les coutumes liées au mariage, (heureusement) bien différentes des nôtres. Là-bas, les jeunes gens sont considérés comme des placements, et les unions d'amour parfaitement inexistantes. Ainsi, des couples dépareillés sont formés, par la simple volonté des parents du père des jeunes mariés.

Amir, jeune fille d'une vingtaine d'années, se retrouve de cette façon offerte à Karluk, son futur mari, et de bien des années son cadet (et à cet âge-là, ça compte !). Ils vont apprendre à se connaître, à s'apprivoiser, et surtout à surmonter le sentiment de gêne qui s'est naturellement installé entre eux. Leur vie se déroule, comme dans beaucoup de cultures orientales, dans la famille du marié. Les personnages rencontrés, réunis sur quatre générations, sont terriblement attachants. Grâce à eux, une partie du mystère de leur vie quotidienne est levée, et on apprend beaucoup de choses : qui fait quoi, comment... Et beaucoup de choses y passent ! Broderie, confection du pain, tenue des uns et des autres... Mais bien sûr, un malheur survient, et nous jette à la figure les aspects les plus noirs de ces traditions, avec l'apparition du clan d'Amir...

A partir du troisième tome, à mon grand regret, on quitte cette charmante famille pour suivre plus précisément un journaliste britannique, hébergé chez Amir. Sa présence a ceci d'intéressant qu'elle favorise la mise en situation du lecteur occidental, grâce à ses questions, ses étonnements.

Autre point important dans un manga, outre l'histoire : le dessin. Et là, on est servis ! Bien que le premier tome soit essentiellement un tome introductif, dans lequel les événements marquants ne se bousculent pas, je n'ai pas songé un seul instant à abandonner cette œuvre. Car oui, on peut parler d’œuvre ! Le coup de crayon est d'une précision et d'une finesse incroyables, autant pour les paysages, les décors intérieurs, que pour les personnages... Le meilleur moyen d'en témoigner est de vous offrir quelques aperçus :
Un exemple de travail du bois...

 L'adorable couple Amir-Karluk, dans une scène de la vie quotidienne...

En résumé, que vous soyez passionnés de mangas, ou ignare comme moi, allez jeter un coup d’œil à cette série, qui est tout simplement superbe... et qui a brillamment réussi à me lancer dans ce genre de lectures ! 


mardi 13 novembre 2012

Joséphine, L'intégrale de Pénélope Bagieu

Au programme du jour une BD prise sur un coup de tête à la bibliothèque !

Editeur : Jean Claude Gawsewitch
Nombre de pages : 270 pages
Genre : Humour ?

Synopsis :
Joséphine a "la trentaine", comme elle dit pudiquement. Elle n'est pas mariée, n'a pas d'enfant, mais elle a un chat. Elle est blonde et menue, mais s'épaissit sensiblement au niveau des hanches. Elle travaille dans un bureau, avec plein de gens qui ne connaissent pas son nom, et un macho abject dont elle ne parvient pas à clouer le bec. Elle a aussi une soeur qui est mariée, et a des enfants blonds, souriants et polis plein sa grande maison. Elle a des parents qui n'habitent pas la même ville mais qui réussissent à l'envahir et à la culpabiliser par téléphone. Elle a des copines mais aucune n'arrive à la cheville de Rose, sa meilleure amie, solidaire de ses misères quotidiennes. Elle est terriblement fleur bleue et ne désespère pas de rencontrer l'homme idéal, ce à quoi elle s'emploie activement (bars, salles de gym, clubs d'oenologie, Meetic...). En attendant, elle pleure devant les films à l'eau de rose. Joséphine a des tas de malheurs dont elle est bien souvent à l'origine : elle est maladroite, ne gère pas très bien ses relations professionnelles, peine à se faire entendre, fait des gaffes assez embarrassantes, et enchaîne les faux-pas dans sa vie amoureuse. Elle est en quelque sorte l'artisan de son propre malheur, mais veille à ne surtout jamais tirer de leçons de ce qui lui tombe dessus.

Mon avis :
Une BD empruntée sur un coup de tête certes, mais pas tout à fait au hasard... En effet, la série hante depuis quelques temps déjà le Top 100 BD Livr@ddict, avec une très jolie 33ème place pour le premier tome de la série. Du coup, ni une ni deux je l'attrape et je l'embarque avec moi, souriant d'anticipation.

L'idée de départ est assez bonne : les tribulations d'une sorte de Bridget Jones à la française, voilà qui a des chances de nous faire marrer... D'autant que l'identification au personnage est plutôt facile, déboires avec les hommes, kilos en trop, maladresses en tous genres, il y en a pour tous les goûts ! Malheureusement, les gags s'enchainent sans être vraiment drôles car ils sont balancés les uns à la suite des autres sans que l'auteur prenne le temps de les exploiter correctement ni de trouver la réplique adéquate.

En ce qui concerne le dessin, là aussi je suis déçue. Il est simpliste, ce qui pourrait être un parti pris si les gags étaient à la hauteur. Prenez une BD de Trondheim (Donjon) par exemple et vous aurez le même genre de dessin mais admirablement porté par un scénario loufoque et des répliques cinglantes. D'ailleurs, il faudra que je le relise et que je vous le chronique un de ces jours !

En bref, courage fuyez ! Ou alors je suis un être bizarre, complètement démuni de ce genre d'humour (eh oui, c'est aussi une possibilité).

lundi 12 novembre 2012

Dracula de Bram Stoker

Pour mon deuxième partenariat, j'aimerais remercier les éditions J'ai lu ainsi que Livraddict, qui m'ont permis de découvrir un grand classique de la littérature fantastique : Dracula, de Bram Stoker.


Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 680 pages
Genre : Fantastique
Année de parution originale : 1897






Synopsis 
Répondant à l'invitation du comte Dracula qui prépare son prochain voyage en Angleterre, Jonathan Harker découvre à son arrivée dans les Carpates un pays mystérieux. Un pays aux forêts ténébreuses et aux montagnes menaçantes. Un pays peuplé de loups dont les habitants se signent au nom de Dracula. Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu'éprouver une angoisse grandissante. Ce comte, qui contrôle son courrier et verrouille les portes de son château, ne se reflète pas dans les miroirs et se déplace sur les murs en défiant les lois de l'apesanteur...
Jonathan Harker doit se rendre à la terrifiante évidence : il est prisonnier d'un homme qui n'est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres...

Mon avis : 
A l'heure où bon nombre de lecteurs (lectrices ?) ne jurent que par la bit-lit, qu'il est bon de se tourner vers les classiques du genre, avec les premières apparitions des vampires dans la littérature ! Ce livre nous fournit une occasion rêvée pour agir ainsi !

La lecture de cet ouvrage est très surprenante... En effet, gardons à l'esprit qu'il a été écrit à la fin du XIXème siècle. A cette époque, les vampires n'étaient pas monnaie courante dans l'imagination du commun des mortels, et le Dracula de Stoker n'a probablement pas manqué de faire frissonner dans les chaumières !

Et pourtant... quand on le lit aujourd'hui, inondés comme nous le sommes par cette créature fantastique, on ne peut qu'être amusés par la naïveté du personnage principal du début du livre. Mais bon sang, on devine tout de suite que le comte n'est pas net, que c'est un vampire ! Pas de reflet dans le miroir, il ne vient discuter que la nuit, ne mange pas... Évident ! Oui, mais pas à l'époque !

Puis on se glisse dans ces temps passés, où Edward et Bill ne recouvraient pas les murs des chambres des adolescentes, et on se prend au jeu. L'ambiance angoissante, les personnages pris au piège... Ces personnages, justement, sont touchants, tellement pleins de bons sentiments. Encore une chose qui ne serait pas vécue de la même façon de nos jours ! Là où eux étaient prêts à jouer leur vie pour sauver l'Humanité, de notre côté ce serait plutôt sauve qui peut !

A travers leurs journaux intimes, notes, et quelques extraits de quotidiens londoniens, nous suivons l'avancée de nos héros dans leur lutte contre le mâle mal. Le style (les regards croisés, les interprétations, et les conclusions -plus ou moins rapides- des uns et des autres) est assez original, et m'a bien plu. Bien que le roman souffre de quelques ralentissements par moments, il reste malgré tout très entraînant, et passionnant dans la mise en avant des faits sous des angles différents. J'ai particulièrement apprécié le patient du Dr Seward, qui, paradoxalement, est peut-être celui qui m'a le plus faite trembler !

En conclusion, bien que ce livre ait un peu vieilli, c'est un classique incontournable que devrait ouvrir tout fan de bit-lit qui se respecte, ou tout lecteur curieux de découvrir la représentation précoce du vampire dans l'imaginaire...

samedi 10 novembre 2012

Le Château de Hurle de Diana Wynne Jones

Je viens de terminer Le château de Hurle de Diana Wynne Jones, qui fait partie du baby challenge Fantasy.




Edition : Le pré aux clercs
Nombre de pages : 340 pages
Genre : Fantasy
Année de parution originale : 1986



Synopsis 
"Sophie est l'aînée des filles d'un chapelier fort réputé de la ville de Halle-Neuve, située dans le royaume d'Ingary. À la mort de leur père, les trois sœurs se voient obligées d'apprendre chacune un métier, et Sophie est tout naturellement désignée par sa belle-mère pour reprendre l'entreprise familiale. Dans le fond de l'atelier, le temps ne passe pas vite et on s'ennuie ferme à coudre des roses aux bonnets et des voilettes aux capotes de velours. Un jour pourtant, l'existence morne et solitaire de la jeune fille prend un tour inattendu lorsque la sorcière du désert lui rend visite et la transforme en vieille femme. Sophie se voit contrainte de quitter la ville et d'aller chercher fortune quand, sur sa route, un étrange château appartenant à un magicien nommé Hurle apparaît dans le paysage. L'homme a la terrible réputation de séduire les belles et de les croquer. Qu'à cela ne tienne, Sophie a bien l'intention de se faire adopter et de s'initier à la sorcellerie pour retrouver son apparence d'antan."

Mon avis : 
C'est un livre dont je n'avais jamais entendu parler même si je connaissais le film d'animation Le château ambulant de Miyazaki, que j'ai adoré.
Et j'ignorais aussi à ce moment là qu'il s'agissait du premier tome de la Trilogie des châteaux : 
- Tome 1, le château de Hurle
- Tome 2, le château des nuages
- Tome 3,  House of Many Ways (sorti en 2008, non traduit à ma connaissance)
Commençons par le style qui sans être extraordinaire reste tout de même assez agréable à lire. J'ai été un peu déçue toutefois car j'avais adoré le style des Mondes de Chrestomanci, romans jeunesse du même auteur.

Ceux qui font, selon moi, la force de ce livre sont les personnages principaux au caractère bien trempé et aux nombreux défauts. Imaginez une jeune fille insipide transformée en vieillarde têtue accro au ménage et aux sortilèges, un magicien aussi lâche et séducteur qu'imbu de sa personne, un apprenti magicien raté et un épouvantail obstiné ! Sans oublier Calcifer, démon du feu de son état, éternel grincheux mais néanmoins attachant... Tout cet assemblage hétéroclite de caractères, va se retrouver empêtré dans le conflit unissant Hurle à la Sorcière du Désert. 
En ce qui concerne l'intrigue en elle même, elle diffère vraiment entre le livre et le film d'animation ! J'ai trouvé le début un peu long, avec une mise en place lente jusqu'à en être lassante, alors que le dernier quart du roman est plein de rebondissements parfois déstabilisants. On ne sait plus trop ce qu'il se passe, comme si la fin du roman avait été écrite en catastrophe...

En bref, un avis plutôt mitigé. C'est un roman dont j'attendais beaucoup car j'avais vraiment adoré Le château ambulant. C'est ce qui rend sans doute ma déception plus amère. 
Si vous devez choisir, je vous conseille plutôt le film d'animation ! Miyazaki a su garder les personnages hauts en couleurs mais n'a pas hésité à supprimer tout le superflu de l'intrigue, pour un résultat épatant. :)

dimanche 28 octobre 2012

Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan

Le roman que je vais présenter aujourd'hui fait partie du baby challenge littérature contemporaine. C'est un livre que je n'aurais probablement jamais choisi d'ouvrir sans lui, et qui m'a beaucoup changée de mes lectures "habituelles", bien que ces dernières soient assez éclectiques !



Edition : JC Lattès
Nombre de pages : 437pages
Genre : contemporaine
Année de parution : 2011





Synopsis 
« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. » Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.

Mon avis : 
Je le disais en introduction, ce livre est totalement différent de ce que je lis le plus souvent. Différent, et très dérangeant !

Il s'agit d'une autobiographie, ou plus exactement de la biographie de la mère de l'auteur, par l'auteur elle-même. On y découvre une famille nombreuse, au premier abord des plus communes. Pourtant, derrière cette façade, se cachent des drames, et une douleur indicible... Des thèmes très durs sont abordés, allant de la mort d'un membre d'une fratrie, d'une mère, à des abus sexuels pratiqués par des proches... Autant de sujets qui m'ont mise assez mal à l'aise, à cause de ce sentiment selon lequel je n'avais rien à faire devant ces scènes. Il faut dire que les premiers mots nous mettent dans l'ambiance :

"Ma mère était bleue, d'un bleu pâle mêlé de cendres, les mains étrangement plus foncées que le visage, lorsque je l'ai trouvée chez elle, ce matin de janvier. Les mains comme tachées d'encre, au pli des phalanges. Ma mère était morte depuis plusieurs jours."

La maladie mentale occupe également une grande place. Elle est racontée à la fois de l'intérieur, et avec détachement, ce qui donne un point de vue des plus intéressants. Là encore, l'ambiance est lourde, même si certains passages m'ont malgré tout faite sourire !

La construction du roman est assez particulière. En effet, Delphine de Vigan, que je connaissais seulement de nom pour savoir qu'elle est l'auteur de No et moi, a fait un choix original. Chapitre après chapitre, le lecteur suit l'alternance de scènes de la vie quotidienne de la famille, et des questionnements soulevés par l'écriture de ce livre. Les allers-retours entre passé et présent sont donc permanents, et m'ont dérangée par moments. Mais après tout, il n'est pas inintéressant de découvrir comment l'écrivain a conçu et ressenti son œuvre...

En définitive, ce roman m'a permis de découvrir de nouveaux horizons littéraires, ce qui est plutôt positif. J'ai pourtant du mal à dire ce que j'ai pensé de ce roman. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux différents protagonistes, et le fait d'être plongée dans la part la plus sombre d'une famille dont je ne connais que ça m'a déstabilisée. Par moments, j'ai cru que j'allais abandonner... et d'autres instants m'ont vue dévorer les pages ! La seule chose dont je suis sûre, c'est que c'est un livre différent, qu'il faut lire pour se faire sa propre opinion !

dimanche 21 octobre 2012

Les enchantements d'Ambremer de Pierre Pevel

Une lecture de plus dans le Baby-challenge fantasy qui, décidément, n'en finit plus de me donner l'opportunité de faire de belles découvertes ! Cette fois-ci, c'est Les Enchantements d'Ambremer, de Pierre Pevel, qui m'a conquise.

Edition : Le Pré aux Clercs
Nombre de pages : 347 pages
Genres : fantasy, jeunesse
Année de parution : 2003

Synopsis 
Paris, 1909. La tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes se baignent dans la Seine, des farfadets se promènent dans le bois de Vincennes... et une ligne de métro relie la ville à l'OutreMonde, le pays des fées, et à sa capitale Ambremer. Louis Denizart Hippolyte Griffont est mage du Cercle Cyan, un club de gentlemen-magiciens. Chargé d'enquêter sur un trafic d'objets enchantés, il se retrouve impliqué dans une série de meurtres. L'affaire est épineuse et Griffont doit affronter bien des dangers: un puissant sorcier, d'immortelles gargouilles et, par-dessus tout, l'association forcée avec Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien...

Mon avis : 

Sous couvert d'une histoire assez classique de fantasy, rassemblant des magiciens et des créatures fantastiques, Pevel nous offre quelques brins d'originalité. Le cadre, le Paris du début du 20ème siècle, ne manque pas d'être revisité. Ainsi, nous cheminons avec les protagonistes dans des rues que nous connaissons tous, si ce n'est pour y avoir déambulé, au moins de réputation et de nom. Nous redécouvrons des lieux cultissimes, telle la fameuse Tour Eiffel, sous un jour bien nouveau. En effet, notre belle dame de fer s'est transformée sous la plume de l'auteur en une dame de bois blanche et lumineuse, ce qui n'est pas pour me déplaire.

J'ai aussi beaucoup apprécié de croiser d'illustres noms - Georges Méliès, par exemple - et de découvrir une face cachée de ces gens que nous pensions du commun des mortels ! Des références qui font agréablement écho à la culture générale du lecteur !

Les personnages ne sont pas en reste, car Pierre Pevel a su leur donner un caractère tel qu'au fil des pages, on ne peut s'empêcher de sourire, ou d'émettre quelques remarques désobligeantes à leur sujet ("Quelle garce !"). Je pense particulièrement à Griffont, manifestement troublé et mené à la baguette par les femmes qui croisent son chemin. C'est un "père courage" magicien ma foi très sympathique, un peu décalé, et qui doit avoir fière allure sur sa Pétulante. Je pense aussi à la Baronne de Saint-Gil, à mes yeux le personnage le plus réussi, le plus abouti : ses remarques sont imparables et feraient plier n'importe qui ! Pas loin derrière, le chat ailé Azincourt qui se donne des airs aristocratiques avec son pseudo-accent anglais... Renversants !

Mais ce que j'ai préféré, dans ce livre, c'est la plume de l'auteur. Après un début difficile, où j'étais un peu désemparée devant ce mélange de littérature jeunesse et de vocabulaire très riche, c'est finalement le style propre de Pevel qui s'est imposé, pour mon plus grand plaisir. Les phrases sont cinglantes, les répliques des personnages, tantôt drôles, tantôt cyniques, les mettent particulièrement bien en valeur... Et puis, il y a ces remarques, adressées directement au lecteur : déstabilisantes, d'abord, mais tellement appropriées et humoristiques qu'on s'y fait. 
Les tournures utilisées m'ont vraiment séduites, et je ne résiste pas à vous donner un petit exemple, à propos d'un gnome :
" L'anarchiste qui dormait en lui avait le sommeil léger."
Brillant, non ?

En conclusion, bien que cela m'ait demandé un peu de temps pour entrer dans l'histoire somme toute assez banale, les touches de singularité apportées par l'auteur, et surtout son style, m'ont permis de passer un très bon moment et m'ont tout simplement donné envie de découvrir d'autres de ses œuvres, peut-être plus 'adultes'.

jeudi 18 octobre 2012

Le chant du Troll de Pierre Bottero

Toujours dans l'optique d'approfondir ma connaissance de Bottero, auteur qui m'a littéralement "tapé dans l’œil" si on peut dire, j'ai proposé ce soir à ma moitié de découvrir avec moi Le chant du Troll, un album jeunesse illustré par Gilles Francescano.

Edition : Rageot
Nombre de pages : 187 pages
Genres : Jeunesse, fantasy
Année de parution : 2010

Synopsis 
- Psssst ! Est-ce que tu es prête ?
- Je ne sais pas de quoi tu parles. Prête pour quoi ?
- Le basculement a débuté...


Mon avis : 
Cela faisait une éternité que je n'avais pas attrapé un album illustré, mais l'appel de Bottero et le classement de ce livre dans le top Bibliomania (Livr@ddict) ont eu raison de moi. Et quel bonheur...

Cet ouvrage est un petit joyau de tendresse, de poésie, mais aussi de tristesse... Ces sentiments se côtoient et se mêlent dans l'histoire, pour ressortir avec force dans l'âme du lecteur.
Le thème abordé est en apparence des plus anodins, des plus fantastiques, irréels. Il traite en effet d'une guerre à venir entre les "Forces de la Lumière", et les "Forces de la Nuit". Mais au-delà de cela, bien caché derrière une flopée de créatures de l'Imaginaire qu'on ne manque pas de redécouvrir, couve un sujet bien plus grave : la maladie d'une enfant. Les allusions y sont tantôt masquées, tantôt frontales, en témoigne le nom de l'ennemi suprême : Leucemia.

Les personnages sont assez attachants, bien qu'assez peu développés. L'héroïne, Léna, m'a interpellée dès le départ, j'ai ressenti tristesse et malaise devant cette gamine que personne ne semble voir, que personne ne veut entendre... Les créatures imaginaires sont, elles, assez stéréotypées, ce qui est toujours drôle !

Je ne peux pas parler de ce livre digne de Bottero sans évoquer le dessinateur, Gilles Francescano. Son dessin est merveilleusement abouti, tant dans le monde urbain tel que nous le connaissons, que dans le monde imaginaire "touffu" ! Elfes, trolls, nains et autres harpies y sont représentés sous toutes les coutures, un vrai plaisir pour les yeux... Mon coup de cœur va sans hésiter au nain et à son équipement du tonnerre !
 
Une question me taraude tout de même : que comprennent les plus jeunes de ce livre ? S'ils n'ont jamais entendu parler de la maladie en question, quel est leur interprétation ? Les niveaux de lecture varient peut-être en fonction de l'âge du lecteur...

En tout cas, foncez vous faire votre propre opinion au sujet du Chant du Troll, un livre de plus sur la liste des coupables de m'avoir extorqué des larmes !

Un dernier mot avant de vous quitter, avec ma phrase préférée, qui se veut surtout être un clin d’œil bien peu discret : "Tu es beaucoup plus beau quand tu ne t'inventes pas un mauvais caractère."

vendredi 12 octobre 2012

L'élégance du hérisson de Muriel Barbery

Les circonstances actuelles nous empêchent décidément de poster régulièrement par ici... Qu'importe, nous voilà de retour ! Je ne vais pas parler aujourd'hui de ma dernière lecture, mais d'une plus ancienne, qui avait été un de mes coups de cœur... L'élégance du hérisson de Muriel Barbery !

Edition : Folio
Nombre de pages : 413 pages
Genres : contemporaine
Année de parution : 2006

Synopsis 
" Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois.
Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches.
Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "

Mon avis : 
Ce livre a été un coup de cœur pour moi, un vrai ! Les responsables de ce succès : les personnages... C'est pourquoi mon avis sera principalement axé sur eux. La galerie que nous propose l'auteur est en effet aussi variée que colorée.

Commençons par Paloma, cette pré-ado prétentieuse et supérieure... Ses remarques concernant le monde et son entourage ne sont pas sans énerver, désespérer, voire hérisser le lecteur. Difficile au premier abord de l'apprécier ! Et pourtant, au fil des pages, elle évolue, grandit, et sait se faire mieux apprécier du spectateur que nous sommes. C'est d'ailleurs l'un des personnages qui évolue le plus au cours du roman... ouf !

Renée, la concierge, n'est pas en reste quant au caractère. Vieille veuve aigrie... c'est à n'en pas douter le hérisson dont parle le titre ! Car apparemment, qui s'y frotte s'y pique ! Du coup, on évite de s'y frotter... A tort, peut-être ? En réalité, ce personnage d'apparence simple est un des plus complexes, poussés, et surtout, à mon humble avis, le plus attachant. L'histoire progresse, et ne manque pas de révéler de nouvelles facettes de la fameuse Renée, dont les émotions nous touchent à coup sûr !

Avec deux protagonistes si moroses et renfermés, visiblement écrasés par une vie qui ne semble leur apporter que bien peu de joie, on se doute que la rencontre ne peut qu'être explosive. Comment la communication serait-elle possible ? C'est là une bien belle histoire d'amitié naissante que nous offre Muriel Barbery. Petit à petit, jour après jour, Renée et Paloma se toisent, se jaugent, puis s'apprivoisent... 

D'autres personnages desservent le récit de façon amusante, et ne manquent ne nous faire réfléchir : les parents de la jeune fille, deux adultes qui ont manifestement oublié ce qui rend heureux, et sont à des lieues de l'idéal de parents de Paloma... la grande sœur, insupportable archétype de l'adolescente en crise... Parmi eux, se glisse un personnage dont le raffinement l'élève au-dessus du commun des mortels. Un homme adorable et prévenant, qui va en bouleverser plus d'une...

Tous, autant qu'ils sont, sont des arguments pour la lecture de ce roman ! Mais ce n'est pas tout. La plume de l'auteur n'enlève rien au plaisir du lecteur. Une plume légère, incisive, qui rend si vivante les scènes du quotidien de tous ces destins croisés !
La fin, quant à elle, est brillante... Inattendue, formidablement bouleversante, elle fut un choc pour moi, et a bien entendu réussi à m'arracher une larme... Foncez-y !

vendredi 28 septembre 2012

La quête d'Ewilan T.1 - D'un monde à l'autre de Pierre Bottero

Le premier livre de Bottero que j'avais lu (Les âmes croisées) m'ayant franchement donné envie de découvrir l'auteur plus avant, me voilà lancée dans cette nouvelle saga, la Quête d'Ewilan. Il s'agit d'une trilogie, dont je vais présenter ici le premier tome, intitulé D'un monde à l'autre.

Edition : Rageot
Nombre de pages : 281 pages
Genres : jeunesse, fantasy
Année de parution : 2003

Synopsis 
Quand Camille vit le poids lourd qui fonçait droit sur elle, elle se figea au milieu de la chaussée. Son irrépressible curiosité l'empêcha de fermer les yeux et elle n'eut pas le temps de crier... Non, elle se retrouva couchée à plat ventre dans une forêt inconnue plantée d'arbres immenses. Te voici donc, Ewilan. Nous t'avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d'achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable...


Mon avis : 

Le lecteur suit à travers cet ouvrage un changement brutal dans la vie de deux jeunes adolescents, projetés de façon soudaine dans un monde parallèle. Et quel monde ! Voilà de quoi les éloigner un peu de leurs environnements familiaux pas très marrants...

S'appuyant sur des descriptions précises mais jamais trop longues, l'auteur nous fait peu à peu découvrir cet univers nouveau, peuplé de gens "différents", ainsi que de créatures sorties tout droit de son imagination. En effet, il s'agit ici d'un ouvrage de fantasy, mais bien loin des standards du genre ! En témoignent les Ts'liches, mi-hommes mi-insectes, qu'il ne m'avait pas été donné de croiser ailleurs.

Autre élément important de ce monde, la magie. Sa nature est également à des lieues de ce que j'avais pu lire avant. Bottero nous fait en effet partager une magie fonctionnant par le dessin, ce qui ne manque pas de poésie...

Les personnages principaux ont en commun un fort capital sympathie et un caractère marqué (je ferai une exception pour le capital sympathie au sujet d'un protagoniste apparaissant tardivement dans le tome - mais chut, découvrez par vous-mêmes !-). L'héroïne, Ewilan, n'est pas ma préférée, je lui ai trouvé un petit côté agaçant, surtout au début. En revanche, Salim est pour le moins drôle et émouvant, dans toutes ses petites attentions... Et une jeune fille rencontrée dans le monde parallèle (dont je tairai le nom ^^) m'a tout simplement conquise par sa vivacité d'esprit et son sens de la répartie !

Pour terminer, la forme est fidèle à ce qu'on peut lire chez Bottero : l'action est rapide, les rebondissements ne manquent pas, et le lecteur est facilement happé ! J'ai eu un souci au départ avec le style que je trouvais trop "jeunesse", puis finalement ça s'est arrangé ensuite (changement de style, ou attrait de l'histoire, je ne saurais pas dire).

En résumé, un Bottero de plus, et je suis à nouveau conquise, tant par l'histoire que par le rythme imposé par l'auteur. Le seul bémol est le côté trop jeunesse au début, mais ne vous découragez pas, ça en vaut la peine !

jeudi 27 septembre 2012

Le Scorpion de Desberg et Marini

Au programme d’aujourd’hui, une série de bandes-dessinées que j’ai découverte par hasard, cet été, chanceuse que j’étais d’être hébergée chez des grands lecteurs… Cette série, c’est Le Scorpion, de Desberg et Marini.


La série en elle-même est composée de 9 tomes (le 10ème est à paraître en novembre 2012) de 46 planches chacun. Elle est publiée par Dargaud.

T.1 : La marque du diable
T.2 : Le secret du Pape
T.3 : La croix de Pierre
T.4 : Le démon au Vatican
T.5 : La vallée sacrée
T.6 : Le trésor du temple
T.7 : Au nom du père
T.8 : L’ombre de l’ange
T.9 : Le masque de la vérité
T.10 : Au nom du fils

Synopsis :
"Pour les habitants de la basse ville, il est le Scorpion. Les hommes l’évitent, redoutant son épée plus virevoltante que la nuée de moustiques d’une chaude nuit d’été. Les femmes le cherchent, fascinées par la prestance de ce beau brun qui sait les aimer comme personne.
Pour les habitants de la haute ville, il est Armando Catalano, l’homme à la perruque poudrée qui sait dénicher aux fins fonds des catacombes romaines les reliques des saints de l’antiquité et du Moyen âge que princes et évêques s’arrachent à prix d’or.
Pour le cardinal Trebaldi, l’impitoyable maître des moines-guerriers, l’homme qui n’hésite pas à faire empaler dans son confessionnal un prêtre trop bavard, il est le témoin d’une époque maudite qui doit disparaître. Pour cela, Trebaldi demandera à une gitane égyptienne experte en poisons de lui apporter la peau de l’homme qui porte sur l’épaule droite un tatouage en forme de scorpion. Tatouage infamant rappelant à tous que la mère du héros a péri brûlée vive sur le bûcher réservé aux sorcières.
Mais la gitane manquera son coup, déchaînant la colère du Scorpion. Les murs du Vatican en tremblent encore.." 

Mon avis :
Cette série se déroule dans la Rome religieuse et bourgeoise du XVIIIème siècle, en nous faisant suivre l’histoire du Scorpion, un personnage haut en couleur qui porte la marque du diable !

Ainsi, nous découvrons que le pouvoir est au main de neuf familles anciennes qui sont prêtes à tout pour imposer leur domination. A tout ? Tout ! Des coulisses du Vatican, aux bas-fonds de Rome, en passant par les somptueuses demeures des bourgeois de l’époque, le Scorpion met ses talents à disposition afin d’empêcher la plus grande des injustices.

Je ne suis pas très versée dans la religion, mais cette série m’a beaucoup plu. J’en ai dévoré les 8 premiers tomes en deux jours, et si je me suis arrêtée là c’est parce que je n’avais pas la suite ! Le Scorpion, bel Italien machissime, sait malgré son côté volage et prétentieux nous séduire. Ses acolytes ne manquent pas panache non plus, et s’avèrent plus ou moins dignes de confiance au fil des épisodes…

Autre aspect important en BD, le dessin. La diversité des décors est immense dans cette série, pourtant, tout est maîtrisé à la perfection par l’illustrateur. Edifices, mais aussi personnages, tout est soigné et retranscrit de façon à nous transmettre tantôt la chaleur, tantôt la froideur générée par une scène.

Tout ça m’a tellement plu que je n’ai pu m’empêcher d’aller les emprunter à la médiathèque pour les faire découvrir à ma moitié. En espérant pouvoir trouver le tome 9 rapidement, car en parler m’a redonné envie de connaître la suite !
Amateur d’histoires de traitrise, de pouvoir, de cape et d’épée, et aussi de religion, jetez-vous sur ces ouvrages vite lus que, j’espère, vous apprécierez autant que moi !