Seconde lecture commune avec ma femme et livre choisi pour le book-club local ayant pour thème... "Michel" ! Oui, je sais... L'occasion pour moi de découvrir un auteur dont tout le monde parle et qui dormait dans ma wish-list depuis longtemps, et surtout de renouer avec le roman policier !
Année d'édition : 2015
Nombre de pages : 512 pages
Genre : policier
Edition : Pocket
Synopsis :
Tout n'est qu'illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels. Au cœur de l'intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit tout et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps.
Mon avis :
C'est toujours difficile à chroniquer, un roman policier. On veut parler de nos hypothèses, mais en même temps il ne faut pas trop en dire pour ne pas gâcher la surprise... pas évident, encore plus dans ce livre. Je vais donc essayer de vous parler de mon ressenti, en bonne funambule, sans me casser la figure dans le spoil qui a remplacé mon filet.
L'histoire se déroule dans un cadre intéressant : Giverny, village élu par Claude Monet et qui a inspiré bon nombre de ses tableaux, en particulier ses Nymphéas. Ne nous voilons pas la face, je suis totalement ignare dans ce domaine. J'ai commencé par râler intérieurement sur le fait que tout tournait beaucoup autour de ça. Et puis, petit à petit, je me suis laissée prendre au jeu, allant même jusqu'à faire des recherches pour voir à quoi ressemblaient les œuvres évoquées, et les lieux visités. Il faut dire que ce petit village s'y prête bien : charme et caractère, on comprend tout à fait les attraits que le peintre a pu y trouver. Un bon point pour ma culture.
Sur le déroulement de l'enquête, j'ai tout de suite été séduite. J'ai immédiatement joué à deviner si les grosses pistes qu'on nous mettait sous les yeux étaient les bonnes ou non. J'en ai discuté avec ma femme (je me sens très Columbo quand je dis ça...), j'ai râlé (encore) sur le fait que si c'était vraiment ça le dénouement, c'était vraiment très très appelé du pied ! L'investigation suit grosso modo trois pistes : celle des maîtresses d'un néo Dom Juan, celle d'un·e enfant mystère et la dernière... d'un trafic d'art, bien sûr. On va, on vient d'une hypothèse à l'autre, on échafaude, on spécule... Nos certitudes sont régulièrement ébranlées et c'est une bonne part de ce qui fait un bon polar.
L'autre part, c'est le dénouement. Et là, je dois dire que je l'ai pris en pleine face. J'étais tellement occupée à surveiller autre chose que je me suis laissée piéger sans problème. Les deux pieds dedans. Il faut dire que c'était bien goupillé, et même si la fin était peut-être un chouille longue, elle m'a bien permis de tout remettre en perspective et de faire la pleine lumière sur les événements.
Côté personnages et propos, je suis restée plus mitigée.
Le duo d'enquêteurs fonctionne bien : Sérénac incarne le séducteur instinctif, Bénavidès le collectionneur de barbecues méthodique. Les deux se complètent malgré une incompréhension mutuelle, parfois.
Je ne me suis en revanche pas vraiment attachée aux enfants (Fanette, Paul, Vincent...), que je regardais évoluer d'un œil très extérieur. Peut-être, comme ça m'est arrivé dans d'autres romans, parce que leur maturité ne colle pas vraiment à ce que j'imagine d'enfants en école primaire, je ne sais pas...
Mais mon gros bémol, c'est les propos tenus par certains personnages, et le rôle donné à la jolie institutrice. Elle a l'air cultivée, intelligente, mais dès la première rencontre avec Sérénac (souvenez-vous, le séducteur qui marche à l'instinct), elle se transforme en pièce du boucher après 30 jours de jeûne sur Koh Lanta. Le type choisit ses mots juste pour "qu'elle rougisse encore". Les scènes entre les deux ne m'ont pas déplu, la tension sexuelle est intense est bien décrite, mais de là à faire de cette pauvre Stéphanie une pauvre nana qui n'en peut plus de ses hormones... ça tourne parfois au ridicule :
Les autres femmes ne sont guère mieux loties, entre le cliché de la potiche ("si ça se trouve, elle se contente dans les vernissages d'offrir du champagne, des boudoirs, et son décolleté derrière une nappe blanche"), ou le cliché du bonhomme ("derrière le volant [de l'autocar], c'est une conductrice. Elle n'a même pas une allure de garçon manqué ou de chauffeur routier" ou encore "elle avait déjà cette sorte d'élégance assez rare chez les fliquettes").
Je ne parlerai pas des éléments que j'ai trouvé un peu grossophobes. Alors je sais très bien qu'il faut dissocier l'auteur des personnages. Ici un flic macho ou une mamie dans l'air du temps, mais du sien. Mais ça faisait un poil trop pour moi.
Ceci étant dit, j'ai tout de même vraiment apprécié ce polar bien construit, surprenant, et original. J'ai d'ores et déjà repéré d'autres titres de l'auteur qui me tentent beaucoup, comme Maman a tort ou un recueil de nouvelles qui attise bien ma curiosité... nous verrons donc à la prochaine lecture si l'essai sera transformé (les seins seront transformés ?) !
Et comme d'habitude, l'avis de ma moitié par ici : Monet, Monet, Monet, must be funny !
Année d'édition : 2015
Nombre de pages : 512 pages
Genre : policier
Edition : Pocket
Synopsis :
Tout n'est qu'illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels. Au cœur de l'intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit tout et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps.
Mon avis :
C'est toujours difficile à chroniquer, un roman policier. On veut parler de nos hypothèses, mais en même temps il ne faut pas trop en dire pour ne pas gâcher la surprise... pas évident, encore plus dans ce livre. Je vais donc essayer de vous parler de mon ressenti, en bonne funambule, sans me casser la figure dans le spoil qui a remplacé mon filet.
L'histoire se déroule dans un cadre intéressant : Giverny, village élu par Claude Monet et qui a inspiré bon nombre de ses tableaux, en particulier ses Nymphéas. Ne nous voilons pas la face, je suis totalement ignare dans ce domaine. J'ai commencé par râler intérieurement sur le fait que tout tournait beaucoup autour de ça. Et puis, petit à petit, je me suis laissée prendre au jeu, allant même jusqu'à faire des recherches pour voir à quoi ressemblaient les œuvres évoquées, et les lieux visités. Il faut dire que ce petit village s'y prête bien : charme et caractère, on comprend tout à fait les attraits que le peintre a pu y trouver. Un bon point pour ma culture.
Sur le déroulement de l'enquête, j'ai tout de suite été séduite. J'ai immédiatement joué à deviner si les grosses pistes qu'on nous mettait sous les yeux étaient les bonnes ou non. J'en ai discuté avec ma femme (je me sens très Columbo quand je dis ça...), j'ai râlé (encore) sur le fait que si c'était vraiment ça le dénouement, c'était vraiment très très appelé du pied ! L'investigation suit grosso modo trois pistes : celle des maîtresses d'un néo Dom Juan, celle d'un·e enfant mystère et la dernière... d'un trafic d'art, bien sûr. On va, on vient d'une hypothèse à l'autre, on échafaude, on spécule... Nos certitudes sont régulièrement ébranlées et c'est une bonne part de ce qui fait un bon polar.
L'autre part, c'est le dénouement. Et là, je dois dire que je l'ai pris en pleine face. J'étais tellement occupée à surveiller autre chose que je me suis laissée piéger sans problème. Les deux pieds dedans. Il faut dire que c'était bien goupillé, et même si la fin était peut-être un chouille longue, elle m'a bien permis de tout remettre en perspective et de faire la pleine lumière sur les événements.
Côté personnages et propos, je suis restée plus mitigée.
Le duo d'enquêteurs fonctionne bien : Sérénac incarne le séducteur instinctif, Bénavidès le collectionneur de barbecues méthodique. Les deux se complètent malgré une incompréhension mutuelle, parfois.
Je ne me suis en revanche pas vraiment attachée aux enfants (Fanette, Paul, Vincent...), que je regardais évoluer d'un œil très extérieur. Peut-être, comme ça m'est arrivé dans d'autres romans, parce que leur maturité ne colle pas vraiment à ce que j'imagine d'enfants en école primaire, je ne sais pas...
Mais mon gros bémol, c'est les propos tenus par certains personnages, et le rôle donné à la jolie institutrice. Elle a l'air cultivée, intelligente, mais dès la première rencontre avec Sérénac (souvenez-vous, le séducteur qui marche à l'instinct), elle se transforme en pièce du boucher après 30 jours de jeûne sur Koh Lanta. Le type choisit ses mots juste pour "qu'elle rougisse encore". Les scènes entre les deux ne m'ont pas déplu, la tension sexuelle est intense est bien décrite, mais de là à faire de cette pauvre Stéphanie une pauvre nana qui n'en peut plus de ses hormones... ça tourne parfois au ridicule :
"Stéphanie s'accroche au peuplier, se frotte à lui, se contorsionne comme pour s'essuyer à l'écorce, comme pour épouser sa force."
Là, elle veut juste se nettoyer. J'ai trouvé ça... un poil too much. Mais bon, si même les astres s'y mettent, faut lâcher le morceau.
"Un soleil coquin dévore avec délice ses bras et ses cuisses nus."
Je ne parlerai pas des éléments que j'ai trouvé un peu grossophobes. Alors je sais très bien qu'il faut dissocier l'auteur des personnages. Ici un flic macho ou une mamie dans l'air du temps, mais du sien. Mais ça faisait un poil trop pour moi.
Ceci étant dit, j'ai tout de même vraiment apprécié ce polar bien construit, surprenant, et original. J'ai d'ores et déjà repéré d'autres titres de l'auteur qui me tentent beaucoup, comme Maman a tort ou un recueil de nouvelles qui attise bien ma curiosité... nous verrons donc à la prochaine lecture si l'essai sera transformé (les seins seront transformés ?) !
Et comme d'habitude, l'avis de ma moitié par ici : Monet, Monet, Monet, must be funny !