Rhinocéros fait partie des œuvres largement étudiées dans les collèges et lycées de France. Je suis passée au travers, mais pas mon papa, qui a aimé et m'a conseillé la pièce. Toujours ravie de découvrir des choses qui ont pu lui plaire dans ses années étudiantes, me voilà lancée !
Année de parution : 1980
Année de parution : 1980
Nombre de pages : 246 pages
Genre : théâtre
Edition : Folio
Synopsis :
"Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat." Tout langage stéréotypé devient aberrant. C'est ce que Ionesco démontre dans Rhinocéros, pièce qui a tout d'abord vu le jour sous la forme d'une nouvelle. Partisan d'un théâtre total, il porte l'absurde à son paroxysme en l'incarnant matériellement.
Allégorie des idéologies de masse, le rhinocéros, cruel et dévastateur, ne se déplace qu'en groupe et gagne du terrain à une vitesse vertigineuse. Seul et sans trop savoir pourquoi, Bérenger résiste à la mutation. Il résiste pour notre plus grande délectation, car sa lutte désespérée donne lieu à des caricatures savoureuses, à des variations de tons et de genres audacieuses et anticonformistes. La sclérose intellectuelle, l'incommunicabilité et la perversion du langage engendrent des situations tellement tragiques qu'elles en deviennent comiques, tellement grotesques qu'elles ne peuvent être que dramatiques.
Allégorie des idéologies de masse, le rhinocéros, cruel et dévastateur, ne se déplace qu'en groupe et gagne du terrain à une vitesse vertigineuse. Seul et sans trop savoir pourquoi, Bérenger résiste à la mutation. Il résiste pour notre plus grande délectation, car sa lutte désespérée donne lieu à des caricatures savoureuses, à des variations de tons et de genres audacieuses et anticonformistes. La sclérose intellectuelle, l'incommunicabilité et la perversion du langage engendrent des situations tellement tragiques qu'elles en deviennent comiques, tellement grotesques qu'elles ne peuvent être que dramatiques.
Mon avis :
Publiée en 1959, Rhinocéros est une figure de proue du théâtre de l'absurde. Apparu après la seconde guerre mondiale, il se veut un moyen de dénoncer les horreurs récentes et de créer une rupture avec le théâtre plus classique.
En effet, on est très loin des Roméo & Juliette et autres Cyrano de Bergerac.
J'ai d'abord été perturbée, voire gênée par le premier acte dans lequel tout le monde parle en même temps, les conversations se croisent, se recroisent... C'est bien fait, mais comme dans la vraie vie, ça a tendance à me farcir un peu la tête. Habituellement, on échappe à ça dans les livres... mais pas dans celui-ci ! Ceci-dit, je reconnais que joué au théâtre ça doit être génial. J'ai été scotchée par le niveau de détail des didascalies !
Heureusement, très vite, les personnages sont moins nombreux à la fois et ça devient plus simple à suivre. J'ai vraiment apprécié le texte, les dialogues travaillés et parfois hilarants. Mon moment préféré reste l'échange entre le logicien et le vieux monsieur (mes deux personnages favoris, d'ailleurs), succession de syllogismes tous plus... absurdes les uns que les autres et destinés à montrer la puissance de la logique. C'est vif, c'est déclamé avec aplomb, et certaines répliques sont devenues célébrissimes, comme le syllogisme des chats et de Socrate (cf première phrase du synopsis).
Au fil des actes, les réactions à la rhinocérite évoluent. Cette transformation des humains en rhinocéros, d'abord anecdotique puis de plus en plus répandue, suscite d'abord incrédulité, incompréhension, voire révolte. Progressivement, les volontaires sont de plus en plus nombreux à se soumettre à la "maladie". La méfiance laisse la place à la curiosité, puis à la résignation.
A travers sa pièce, Ionesco dénonce avec originalité le conformisme des populations, cette facilité à suivre la masse sans se poser de questions, ou, de façon plus hypocrite, à nier l'évidence et se trouver de fausses excuses.
En résumé, une oeuvre qui donne matière à réfléchir si on dépasse le premier niveau de lecture qui parait complètement loufoque !