J'ai eu l'immense chance de gagner ce roman grâce à un concours organisé par Antonin Atger sur Twitter. D'autant plus cool qu'il faisait partie des 21 sélectionnés pour le PLIB2019 dans lequel je suis jurée !
Année d'édition : 2018
Nombre de pages : 496 pages
Genre : jeunesse, SF
Edition : Pocket Jeunesse
#ISBN9782823811834
Synopsis :
Et si le monde entier avait accès à vos émotions ?
Nathan et ses amis sont en permanence connectés à Interfeel, un réseau social qui permet de partager ses émotions. Pour l'immense majorité des habitants de la planète, connaître les émotions de chacun est tout aussi naturel que téléphoner. Mais un événement tragique va se produire sous leurs yeux et bouleverser Nathan. Fasciné par Élizabeth, une " sans-Réseau " qui vit en marge de la société, il voit toutes ses certitudes vaciller. Ce que les deux adolescents découvriront pourrait bien changer le monde à jamais...
Mon avis :
Dans Interfeel, premier roman de l'auteur, Antonin Atger nous embarque dans une dystopie dans laquelle les technologies connectées ont tout envahi. Tout le monde est en réseau et peut lire de façon très directe les émotions des autres. Peut-être trouverez-vous ça génial, personnellement je trouve l'idée glaçante ! Plus aucune émotion n'est intime, chaque personne devient un livre ouvert. Pire, les émotions peuvent se projeter sur les gens qui nous entourent... on voit assez vite à quel point il va être facile de manipuler ses semblables...
Pourtant, hormis dans un groupe d'individus vivant à l'écart des autres et refusant de se connecter, la technologie est bien acceptée. En apparence. Car heureusement, certain·e·s tentent avec leurs petits moyens de la remettre en question. C'est le cas du professeur de philo de Nathan qui, à l'issue d'un cours aux propos dissidents, se jette par la fenêtre. La graine du doute est semé dans l'esprit du héros, et de quelques uns de ses amis. Cette prise de conscience va s'accompagner de la rencontre d'une sans-réseau, Elizabeth, et la découverte du monde à l'ancienne... et des premières interrogations sur la réalité ou non des sentiments que l'on ressent.
La révolution qui se met en place dans ce groupe d'adolescent·e·s, motivé par le besoin de comprendre, ne va pas être simple pour tous, d'autant plus qu'elle nécessite pour eux de se mettre dans des situations inédites. Je n'en dis pas trop pour ne pas vous gâcher le plaisir, mais cela ne se fait pas sans douleur, chacun·e réagissant à sa façon, avec son histoire personnelle. Trahisons, abandons surviennent inévitablement, mais globalement l'esprit d'équipe domine et c'est ce qui rend ce groupe attachant.
Une quête périlleuse débute alors, les embûches se multiplient. Une course-poursuite s'engage avec les autorités, dont les représentants, en particulier le second, font froid dans le dos. Leurs techniques sont contestables... Les médias d'information peu objectifs... Les ados sont bien seuls. De nombreux rebondissements confèrent au roman un rythme soutenu qui en fait un bon page-turner, avec il est vrai quelques facilités parfois dans la résolution des situations trop épineuses. Mais cela peut s'entendre dans un one-shot (du moins l'est-il probablement le temps de voir s'il marche suffisamment pour avoir une suite).
Tous les personnages évoluent, y compris les personnages secondaires. C'est assez flagrant chez les parents de Nathan, ce qui ajoute un peu de profondeur à l'histoire. On comprend bien que rien n'est tout blanc ou tout noir... une technologie n'est ni bonne ni mauvaise, tout dépend évidemment de l'utilisation qu'on en fait. Ce qui est bien le problème dans ce monde dystopique comme dans notre monde actuel.
A côté de ce malaise vis à vis du réseau, j'ai trouvé certaines utilisations d'une autre technologie, l'opale, assez géniales. Elle permet notamment de se retirer dans un monde intime, en projetant des images, sons, sensations autour de soi. Antistress de rêve. Elle permet aussi de laisser libre cours à l'imagination des plus créatifs comme Nathan, qui s'en sert pour réaliser des films, matérialisant l'image des éléments à introduire juste devant lui. La 4DX n'a qu'à bien se tenir !
En somme, j'ai trouvé qu'Interfeel était une dénonciation et une mise en garde intéressante sur le tournant hyperconnecté actuel que prend notre société. En plus d'être un roman dynamique, dont la plume assez légère nous embarque facilement. J'ai été assez dubitative lorsque, sur Twitter, l'auteur a posé la question aux lecteurs de savoir quelle technologie ils aimeraient avoir à leur disposition, et que la réponse majoritaire a été... le réseau. Cela en dit long sur le stade où nous en sommes actuellement, et nourrit mon pessimisme dévorant !
Un mot sur la fin (et pour la fin) : ce roman, one-shot en apparence, s'achève sur une fin très ouverte, appelant clairement à une suite... étrange. Eh bien non ! Info de dernière minute, l'auteur a annoncé début avril qu'il y aurait bien un tome 2, que j'attends donc de pied ferme malgré les quelques facilités de ce premier opus.
Année d'édition : 2018
Nombre de pages : 496 pages
Genre : jeunesse, SF
Edition : Pocket Jeunesse
#ISBN9782823811834
Synopsis :
Et si le monde entier avait accès à vos émotions ?
Nathan et ses amis sont en permanence connectés à Interfeel, un réseau social qui permet de partager ses émotions. Pour l'immense majorité des habitants de la planète, connaître les émotions de chacun est tout aussi naturel que téléphoner. Mais un événement tragique va se produire sous leurs yeux et bouleverser Nathan. Fasciné par Élizabeth, une " sans-Réseau " qui vit en marge de la société, il voit toutes ses certitudes vaciller. Ce que les deux adolescents découvriront pourrait bien changer le monde à jamais...
Mon avis :
Dans Interfeel, premier roman de l'auteur, Antonin Atger nous embarque dans une dystopie dans laquelle les technologies connectées ont tout envahi. Tout le monde est en réseau et peut lire de façon très directe les émotions des autres. Peut-être trouverez-vous ça génial, personnellement je trouve l'idée glaçante ! Plus aucune émotion n'est intime, chaque personne devient un livre ouvert. Pire, les émotions peuvent se projeter sur les gens qui nous entourent... on voit assez vite à quel point il va être facile de manipuler ses semblables...
Pourtant, hormis dans un groupe d'individus vivant à l'écart des autres et refusant de se connecter, la technologie est bien acceptée. En apparence. Car heureusement, certain·e·s tentent avec leurs petits moyens de la remettre en question. C'est le cas du professeur de philo de Nathan qui, à l'issue d'un cours aux propos dissidents, se jette par la fenêtre. La graine du doute est semé dans l'esprit du héros, et de quelques uns de ses amis. Cette prise de conscience va s'accompagner de la rencontre d'une sans-réseau, Elizabeth, et la découverte du monde à l'ancienne... et des premières interrogations sur la réalité ou non des sentiments que l'on ressent.
La révolution qui se met en place dans ce groupe d'adolescent·e·s, motivé par le besoin de comprendre, ne va pas être simple pour tous, d'autant plus qu'elle nécessite pour eux de se mettre dans des situations inédites. Je n'en dis pas trop pour ne pas vous gâcher le plaisir, mais cela ne se fait pas sans douleur, chacun·e réagissant à sa façon, avec son histoire personnelle. Trahisons, abandons surviennent inévitablement, mais globalement l'esprit d'équipe domine et c'est ce qui rend ce groupe attachant.
Une quête périlleuse débute alors, les embûches se multiplient. Une course-poursuite s'engage avec les autorités, dont les représentants, en particulier le second, font froid dans le dos. Leurs techniques sont contestables... Les médias d'information peu objectifs... Les ados sont bien seuls. De nombreux rebondissements confèrent au roman un rythme soutenu qui en fait un bon page-turner, avec il est vrai quelques facilités parfois dans la résolution des situations trop épineuses. Mais cela peut s'entendre dans un one-shot (du moins l'est-il probablement le temps de voir s'il marche suffisamment pour avoir une suite).
Tous les personnages évoluent, y compris les personnages secondaires. C'est assez flagrant chez les parents de Nathan, ce qui ajoute un peu de profondeur à l'histoire. On comprend bien que rien n'est tout blanc ou tout noir... une technologie n'est ni bonne ni mauvaise, tout dépend évidemment de l'utilisation qu'on en fait. Ce qui est bien le problème dans ce monde dystopique comme dans notre monde actuel.
A côté de ce malaise vis à vis du réseau, j'ai trouvé certaines utilisations d'une autre technologie, l'opale, assez géniales. Elle permet notamment de se retirer dans un monde intime, en projetant des images, sons, sensations autour de soi. Antistress de rêve. Elle permet aussi de laisser libre cours à l'imagination des plus créatifs comme Nathan, qui s'en sert pour réaliser des films, matérialisant l'image des éléments à introduire juste devant lui. La 4DX n'a qu'à bien se tenir !
En somme, j'ai trouvé qu'Interfeel était une dénonciation et une mise en garde intéressante sur le tournant hyperconnecté actuel que prend notre société. En plus d'être un roman dynamique, dont la plume assez légère nous embarque facilement. J'ai été assez dubitative lorsque, sur Twitter, l'auteur a posé la question aux lecteurs de savoir quelle technologie ils aimeraient avoir à leur disposition, et que la réponse majoritaire a été... le réseau. Cela en dit long sur le stade où nous en sommes actuellement, et nourrit mon pessimisme dévorant !
Un mot sur la fin (et pour la fin) : ce roman, one-shot en apparence, s'achève sur une fin très ouverte, appelant clairement à une suite... étrange. Eh bien non ! Info de dernière minute, l'auteur a annoncé début avril qu'il y aurait bien un tome 2, que j'attends donc de pied ferme malgré les quelques facilités de ce premier opus.