mardi 31 juillet 2012

Le combat d'hiver de Jean-Claude Mourlevat

Dans le cadre du Baby Challenge Science-fiction, j'ai découvert le combat d'hiver de Jean-Claude Mourlevat.

Edition Gallimard Jeunesse
331 pages
à partir de 13 ans.

Synopsis : 
Le combat d'hiver est celui de quatre adolescents, évadés de leur orphelinat-prison, pour reprendre la lutte perdue par leurs parents, quinze ans plus tôt.
Ont-ils la moindre chance d'échapper aux terribles "hommes-chiens" lancés à leur poursuite dans les montagnes glacées? Pourront-ils compter sur l'aide généreuse du "peuple-cheval"? Survivront-ils à la barbarie des jeux du cirque réinventés par la Phalange?
Leur combat, hymne grandiose au courage et à la liberté, est de ceux qu'on dit perdus d'avance.

Mon avis :
Ce roman, bien qu'étant un roman jeunesse, m'a surprise par le coté très dur et sombre du début. L'orphelinat est oppressant au possible et les règles strictes jusqu'à l'arbitraire ont nécessité la création du métier de Consoleuse afin d'alléger un peu les souffrances des jeunes internes. Et c'est lors d'une des visites à sa consoleuse que notre héroïne à la voix d'or fait une rencontre qui la lancera sur les traces de son passé.

Ce climat sombre met bien en lumière l'ambiance générale d'un pays totalitaire dans lequel tout espoir de liberté a été anéanti par la puissante et cruelle Phalange. Afin de maintenir son emprise sur la population, la Phalange encourage la délation, remet au gout du jour les jeux du cirque dans des "tournois" biannuels. De plus la musique, risquant de véhiculer un message d'espoir, est interdite et a été férocement réprimée depuis l'accession au pouvoir de la Phalange. Ce roman peut-être un outil utile pour permettre aux plus jeunes de commencer à appréhender les différences entre les régimes politiques.

En bref, encore un roman bien sympathique ! 
Décidément j'aime bien les challenges ^^

lundi 30 juillet 2012

Challenge "Livres en vacances"

 Juste un petit mot pour vous présenter un challenge sur lequel je suis tombée par hasard sur Livr@ddict et proposé par Léna de Bookenfolie. Le concept est relativement simple, vu que nous sommes nombreux à partir en vacance avec nos livres, pourquoi ne pas les emmener visiter avec nous et en profiter pour prendre de jolies photos !

En raison de la taille des photos et du caractère un peu particulier de ce challenge, les plus jolies photos que j'aurai réussi à prendre ne seront pas disponibles dans l'onglet challenge mais dans un billet que vous trouverez à mon retour  :)

vendredi 27 juillet 2012

Les coeurs fêlés de Gayle Forman

J'ai lu ce livre dans le cadre du Baby Challenge littérature contemporaine de Livraddict, et je dois avouer que je ne l'aurais pas forcément choisi spontanément dans les rayonnages de la médiathèque...

Edition : Pocket (Jeunes adultes)
Nombre de pages : 222 pages
Genre : littérature contemporaine, jeunesse, drame

Synopsis :
N'avez-vous jamais fait ce rêve étrange et glaçant : celui où vous savez pertinemment que vous n'êtes pas folle mais où personne autour de vous ne semble du même avis ?

Pour Brit, du haut de ses seize ans, ce cauchemar devient réel quand son père la conduit de force à Red Rock, un centre de redressement qui prétend mater les enfants rebelles. Brit doit y suivre une thérapie pour guérir des maux qui n'existent que dans la tête de son père.
Dans cet enfer d'humiliations et de brimades, Brit se raccroche à des amies qui vont l'empêcher de sombrer dans la folie. Des amies qui vont l'aider à survivre. Ensemble elles vont se redresser. Ensemble elles vont résister.
Les Coeurs fêlés est un formidable roman d¹amitié, cette amitié qui seule permet de tout supporter, de tout affronter et surtout de tenter l'impossible : devenir soi-même.

 Mon avis : 
Comme je le disais plus haut, mon choix ne se serait probablement pas porté sur ce livre en vagabondant dans les rayons de la médiathèque. Une couverture très "jeune chicklit", qui respire la nostalgie... Voilà qui ne me convainquait pas ! Puis, j'ai lu la quatrième de couverture, et je me suis dit pourquoi pas...

Me voilà donc partie dans la tragique histoire de Brit et ses amies, des ados supposées rebelles. L'histoire n'est pas très originale, mais ça se laisse lire ! On suit à travers ce roman les états d'âme de ces jeunes filles exilées dans un camp de redressement, qui subissent des traitements qu'elles étaient loin d'avoir mérité. On s'attache alors à elles, de façon assez inégale en ce qui me concerne. En effet, si j'ai adoré V, bien apprécié Cassie et Martha, Brit, l'héroïne, m'a laissée assez indifférente ! Et Babe... on n'aurait pas pu s'entendre ! Mais elles forment une équipe de choc assez sympa au demeurant.

En arrière plan, des sujets assez sérieux sont traités, comme les relations avec les beaux-parents, les conflits entre adolescents et leurs parents, les troubles du comportement divers... Une chose m'a particulièrement gênée : le fait de retrouver les homosexuelles et les "enveloppées" comme catégories de résidentes du centre de redressement, au même titre que les drogués, les voleurs, et j'en passe. Mais finalement, au fil des pages, on s'aperçoit que l'auteur ne cherche pas à les dénoncer comme des gens ayant des problèmes, mais plutôt à pointer du doigt l'entourage qui les pousse à se dévaloriser...

Côté forme, pas grand chose à dire, c'est assez fluide et ça se lit vite, comme un bon roman jeunesse. 

Pour conclure, Les cœurs fêlés est une lecture légère malgré les thèmes lourds, grandement grâce à la fine équipe qu'on nous propose de suivre. A découvrir si vous avez le temps, et que le cœur vous en dit, mais je n'en ferais pas une  priorité !

jeudi 19 juillet 2012

Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes

J'ai lu ce livre dans le cadre du Baby Challenge SF de Livraddict, mais ça faisait quelques mois qu'il me faisait de l’œil !

Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 252 pages
Genre : Science-fiction, drame

Synopsis :
Algernon est une souris de laboratoire dont le traitement du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l'intelligence. Enhardis par cette réussite, les deux savants tentent alors, avec l'assistance de la psychologue Alice Kinnian, d'appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d'esprit employé dans une boulangerie. C'est bientôt l'extraordinaire éveil de l'intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l'amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser. Mais un jours les facultés supérieures d'Algernon déclinent. Commence alors pour Charlie le drame atroce d'un homme qui, en pleine conscience, se sent retourner à l'état de bête...

 Mon avis : 
Première surprise à la lecture de ce roman, le genre dans lequel il a été rangé : science-fiction. En effet, il faut se rappeler que ce livre a été écrit dans les années soixante, dans un contexte scientifique différent de celui d'aujourd'hui même si on imagine assez bien que des expérimentations similaires ont été menées dans les camps de concentration avant cela... Finalement, à la lecture, on n'est pas dans un monde si futuriste que ça...

En effet, on découvre Charlie Gordon, l'"idiot du village", qui devient "subitement" intelligent suite à une lobotomie. C'est la première tentative chez l'Homme de reproduction d'une technique qui semble avoir fonctionné chez l'animal. Pas si improbable que ça aujourd'hui, hein ? Le livre est en réalité une succession de compte-rendus que les scientifiques lui ont demandé de rédiger, mêlée à une sorte de journal intime.

Au début, c'est très difficile à lire, car l'auteur ayant décidé de retranscrire les compte-rendus tels quels, les fautes d'orthographe à faire pâlir nos adeptes de langage SMS s'enchaînent. En plus de cela, c'est écrit comme on parle, ou plutôt comme parle "l'idiot"... donc pas facile ! Puis, ça s'arrange, avec les progrès faits par Charlie. Les phrases sont plus structurées, et on assiste alors à la naissance de l'orthographe... Alléluïa, la lecture n'en devient que plus simple et fluide !

J'ai découvert avec ce roman un protagoniste attachant, émouvant, toujours désireux de bien faire, et surtout d'une gentillesse extrême, avec tout le monde y compris son adversaire dans les tests : la souris Algernon. Du moins tant que son QI reste raisonnable. J'ai été triste de voir que les gens se moquent en permanence de lui, sans que lui s'en aperçoive, rigolant lui-même avec ceux qu'il appelle ses amis. Sa progression intellectuelle s'accompagne d'une douloureuse prise de conscience, pour lui et pour le spectateur que nous sommes, et par la découverte de souvenirs d'enfance...

Puis Charlie devient intelligent, supérieur, même, à l'individu lambda, et là mon sentiment n'a plus été le même. J'ai été exaspérée par l'homme qu'il devient.

J'ai passé de bons moments avec Des fleurs pour Algernon,  tantôt drôles (en particulier lorsque Charlie découvre la ponctuation !), tantôt tristes - ah,  les relations humaines ! -, tantôt touchantes, notamment quand il découvre la sensualité, la sexualité.

En bref je n'ai pas été déçue par le fond de cette lecture, riche en émotions, même s'il n'est pas si "fictionnel" que ça. Ma progression a été ralentie par moments par le style, ou la lassitude provoquée par certains passages, mais heureusement ça n'a été que temporaire. Une bonne note, donc !

lundi 16 juillet 2012

Fée et tendres automates de Téhy et Béatrice Tillier

C'est partie pour une petite merveille de bande-dessinée que Titepousse a eu le bon goût (comme d'habitude !) de me faire lire... Fée et tendres automates, une trilogie scénarisée par Téhy et dessinée par Béatrice Tillier.

Synopsis :

Carlotta, vaste mégalopole tentaculaire bâtie sur les lambeaux de l'Ancien Monde, est une ville glaciale où la haine des hommes est entretenue par un empereur déchu. Au sein de cet univers instable et violent, se déploie une histoire d'amour entre un automate du nom de Jam et une fée inachevée par son créateur...
 


Mon avis :
Les deux auteurs de cette saga m'étaient totalement inconnus avant ça, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils ont su me faire rêver !
Trois opus d'environ 48 pages chacun constituent cette série qui est aujourd'hui terminée.
Elle est ancrée dans un univers fantastique, et trouvable dans toute bonne médiathèque !

La trilogie raconte avant tout une histoire d'amour. Une histoire pure, belle, entre Jam, un automate, et son élue, une fée automate inachevée... Fabriqués tous deux par un passionné du genre, ils ont le "truc en plus", cette âme si innocente et délicate qui fait défaut aux Hommes. D'abord mêlés à leurs amis automates, ils se retrouvent rapidement propulsés dans un monde affreux, corrompu, et décadent, le nôtre... En effet, c'est le monde tel que l'a fait l'espèce humaine qui sert de décor à cette romance, violent, et en totale opposition avec tout ce qui pourrait qualifier l'histoire de nos tourtereaux.

Poésie, émotion, compassion vous touchent successivement, et même tristesse. Il y a une touche féminine indéniable dans cette bande-dessinée !

Parlons un peu  du style, qui n'enlève rien à l'histoire. Les dessins de Béatrice Tillier sont magnifiques, fins, des visages jusqu'aux détails des bâtiments. Nous sommes projetés dans des planches de couleurs passant du tout au tout, tantôt bleues, soulignant la tristesse de l'histoire, tantôt rouges, au coeur de la violence humaine... une touche d'originalité se glisse de temps à autre dans la mise en page, apportant un élan nouveau à la lecture... Même si vous n'êtes pas intéressés par l'histoire, allez jeter un coup d'oeil aux images !

En bref, on se fait happer dans cette histoire belle et triste à la fois, parfaitement servie par des dessins sublimes qui collent avec la poésie de l’œuvre...


Zoo City de Lauren Beukes

 Synopsis :
Zinzi arbore un paresseux symbiotique sur le dos, une sale habitude de faire des arnaques et un talent rare pour trouver les choses perdues. Mais quand les flics lui confisquent sa dernière paie, elle doit se tourner vers le job qu’elle déteste le plus : retrouver les personnes disparues.
Engagée par Odi Huron, un producteur renommé, pour retrouver une pop star pour ado disparue, elle pense avoir son ticket de sortie de Zoo City, la ville où les pires criminels d’Afrique du Sud et leurs compagnons animaliers symbiotiques tentent de survivre.
Au lieu de cela, Zinzi doit s’enfoncer dans les bas-fonds de la ville, ravagés par la magie et la criminalité, où elle devra faire face aux sombres secrets de différentes vies passés… dont la sienne.

Mon avis :

J’ai trouvé l’idée de départ de ce roman très bonne : des criminels doivent veiller sur un animal qui leur a été imposé, et qui représente le poids de leur conscience. Leur vie à tous les deux est intimement liée… cet animal leur confère un avantage incontestable, un pouvoir magique qui leur permet souvent de gagner leur vie. Mais c’est aussi un poids, car il expose son propriétaire au regard des gens, qui ont peur, et sont en constante opposition avec ceux qu’on appelle les « Zoo »… en plus des considérations pratiques (vous vous imaginez, vous, aller faire vos courses avec un hippopotame ?!) !

Cependant, l’univers fantastique est dans ce roman bien moins poussé que dans La croisée des mondes, saga à laquelle il est souvent comparé. Cela a été une déception dans la mesure où j’attendais quelque chose de très fantastique ! en revanche, il est beaucoup plus sombre, et cela de plus en plus au fur et à mesure de l’histoire.

Beukes a su nous immerger dans les quartiers pauvres de Zoo city, une grande ville d’Afrique du Sud, à travers des descriptions des lieux subtilement menées, pas trop lourdes, et bien imagées. A cela s’ajoute l’utilisation de l’argot sud-africain, qui contrairement à Titepousse (dont vous trouverez l’avis ICI), ne m’a pas gênée. L’idée générale est assez facilement comprise, même si, il faut le reconnaître, les nuances ne sont pas toujours saisies par le lecteur.

Côté intrigue, j’attendais beaucoup de cette œuvre dont tout le monde parle, et j’ai été un peu déçue. Pas que l’histoire m’ait déplu, non, mais c’est long… l’action véritable commence dans la deuxième moitié du livre, avant ça j’ai eu l’impression de patauger quelque peu dans la semoule !
En plus, j’ai eu beaucoup de mal à m’identifier à l’héroïne. Des éléments nécessaires à la compréhension de sa vie, sa personnalité, arrivent bien tard… des événements restent sans réponse… et il est parfois difficile de suivre le cours des pensées de Zinzi, notre héroïne.

Côté forme, les chapitres sont courts, mais les phrases un peu longues au début, tendance « concours du complément le plus long », puis ça s’arrange ! ou peut-être s’habitue-t-on ? Parfois trash, le style reflète bien l’atmosphère…

Au bilan, une lecture mitigée… l’idée est bonne, mais pas exploitée comme j’aurais aimé ! La fin est assez inattendue et permet malgré tout de terminer sur une bonne note.

dimanche 15 juillet 2012

Je suis une légende de Richard Matheson




Dernière chronique avant une semaine d’absence et toujours dans le cadre des Baby challenges, Science-Fiction cette fois ci, voilà mon avis sur Je suis une légende de Richard Matheson.



Synopsis :

Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l’abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie.

Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil... Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu’aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l’ultime survivant d’une espèce désormais légendaire.

Mon avis :

Ça alors, encore une histoire de vampires (à sa décharge, le livre date de 1954), c’est très à la mode en ce moment ! Pour une fois on est loin des classiques du genre tels que les vampires gentillets d’Anne Rice ou celui plus classique de Bram Stoker. Ces vampires ci sont plus proches des zombies régulièrement mis en scène dans les films : des coquilles vides, privées de toute capacité de réflexion, à croire que l’absence d’irrigation de leur cerveau a causé des dommages irréversibles.

Nous découvrons notre héros dans un univers dévasté, héros qui n’est rien de moins que le Dernier Homme vivant sur terre, le reste de la population ayant été transformé en vampire. Nous suivons au jour le jour ses tentatives de survie, sa chasse aux morts-vivants, ses interrogations... Interrogations qui tournent un peu en boucle, mais c’est compréhensible après quelques années à vivre en solitaire. Il apparait en effet peu à peu que le vampirisme est une maladie contre laquelle il va essayer de lutter jusqu’à l’obsession.

Ce scénario, après tout novateur, est vraiment desservi par un style très (très) lent et des flashbacks mal signalés, qui m’ont obligée à relire quelques passage pour être certaine que je n’avais pas loupé un évènement marquant.

La fin, quant à elle, est particulièrement intéressante car totalement inattendue et amène le lecteur à s’interroger sur ce qui constitue la norme !

jeudi 12 juillet 2012

Les âmes croisées de Pierre Bottero

C'est les vacances, mes lectures s'accélèrent ! Cette fois ci, j'avance dans le Baby Challenge Fantasy 2012, et j'arrive tranquillement à un total de 9/20 avec Les âmes croisées de Pierre Bottero.

Edition : Rageot
Nombre de pages : 439 pages
Catégorie : fantasy, jeunesse

Synopsis :
"Qui veux-tu être, Nawel ? Qui veux-tu vraiment être ?"
Elle le savait désormais.
-Je me nomme Nawel Hélianthas...
Un vœu, un simple choix, possédait-il le pouvoir d'orienter une existence entière ?
- Je sollicite le droit et l'honneur de revêtir...
Un mot, un unique mot pouvait-il devenir une clé ?


 Mon avis :
C'est dans la magnifique cité d'AnkNor qu'a grandi Nawel Hélianthas, jeune fille d'une arrogance peu commune. Quoi de plus normal, vu qu'elle appartient à la prestigieuse caste des Perles et est issue d'une famille de gouvernants ? Cette gamine, détestable au début de l'histoire, va petit à petit se rendre compte que tout n'est pas ce qu'il parait dans sa cité natale et qu'il serait peut-être temps qu'elle se mette à réfléchir par elle même ! Elle va donc décider de prendre sa vie en main pour le plus grand bonheur du lecteur qui suit ainsi son évolution au fur et à mesure des évènements.

Le résumé, toujours aussi succinct chez Bottero, ne rend pas justice à ce livre dans lequel l'auteur crée une fois encore un monde mêlant merveilleux et profondeur. Un monde tout en couleurs et diversité. La description de la cité fascine sans peine le lecteur, même pour moi qui ai horreur de ça et préfère généralement laisser travailler mon imagination. 

Par la séparation entre Cendres, corvéables à merci, et Perles disposant de la richesse et du pouvoir, puis le système de dix castes au sein des Perles, l'auteur met en place un gouvernement complexe et exotique. Il est d'autant plus frustrant de voir que cet univers ne pourra être exploité, en raison du décès de l'auteur avant la fin de la saga. 

En résumé, je conseille à tous les amateurs de Bottero et aux autres, sauf ceux qui ne pourraient supporter la frustration due au suspense conservé à la fin de l'histoire.

mercredi 11 juillet 2012

La stratégie Ender d'Orson Scott Card

Dans le cadre du Baby Challenge Science Fiction 2012, j'ai découvert La stratégie Ender d'Orson Scott Card. Ce premier tome de la saga Le cycle d'Ender a reçu les prix Nebula (1985) et Hugo (1986)
Cette série est séparée en 4 tomes : La stratégie Ender, La voix des morts, Xénocide et Les enfants de l'esprit.

Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 382 pages
Catégorie : Science fiction


Synopsis : 

Il y a cinquante ans, la flotte terrienne a réussi à repousser l'attaque des doryphores... Aujourd'hui pourtant, une nouvelle invasion menace. Un programme militaire pour la formation des futurs commandants de la flotte est en cours, mais le temps est compté. Parmi les élèves officiers, - Tous des surdoués - Andrew Wiggin, dit Ender, focalise toutes les attentions. Appelé a devenir un puissant Stratège, il est le jouet des manipulations de ses supérieurs depuis sa naissance... Et cela le dépasse. Car c'est entre ses mains que repose le sort de l'humanité. et Ender n'a que six ans.


Mon avis :
L'histoire commence sur une terre unie après les attaques des doryphores, espèce extra-terrestre insectoïde. Les différentes nations ont été obligées de mettre de coté leurs ambitions nationalistes et de s'effacer au profit d'un gouvernement planétaire. De plus, la menace doryphore empêchant la colonisation d'autres planètes, une politique démographique stricte a été mise en place : limiter à 2 le nombre d'enfants par famille. 
C'est dans cet univers que vient au monde Ender Wiggin, troisième né exceptionnellement autorisé par le gouvernement dans l'espoir que ses capacités en fassent le sauveur de l'espèce humaine.

Nous allons donc suivre les tribulations de ce gamin de 6 ans, aux capacités de raisonnement et d'adaptation phénoménales mais à l'innocence volée. Il sera en effet constamment manipulé et maintenu sous pression afin d'en faire le plus rapidement possible un stratège hors pair. Cet apprentissage se fera sous forme de jeu, un jeu de guerre, aux règles fluctuantes visant à toujours pousser Ender dans ses retranchements quitte à ce qu'il y laisse des plumes... Car si Ender triomphe malgré les pièges tendus, il est de plus en plus isolé de ses camarades, en souffre et s'interroge sur sa nature. Mais ici, la fin justifie les moyens parait-il !

En parallèle, nous suivons deux leaders politiques Locke et Démosthène qui préparent l'Après doryphores, et jouent sur les peurs des peuples (rappelons que ce livre a été écrit pendant la guerre froide). Nous avons ici, un autre type de manipulation, à beaucoup plus grande échelle mais de manière toute aussi efficace !

La fin, quant à elle est un peu étrange, il s'agit d'une ouverture sur le tome suivant : La voix des morts, où est révélée ce qui semble être une manipulation encore plus grande !

En bref, roman très intéressant, avec une écriture très rythmée, qui a l'art de concilier agréablement les interrogations d'un gamin sur sa vie et des retournements de situation particulièrement bien placés. Je recommande, et j'ai hâte de lire la suite !

lundi 9 juillet 2012

Cosmétique de l'ennemi d'Amélie Nothomb

J'ai lu ce livre dans le cadre du Baby Challenge Littérature contemporaine de Livraddict (ici). Je connaissais l'auteur à travers deux de ses ouvrages (L'hygiène de l'assassin et Stupeur et tremblements) que j'avais appréciés, c'est donc confiante que je me suis lancée dans la lecture de ce troisième roman, Cosmétique de l'ennemi.

Genre : littérature contemporaine
Edition : Albin Michel
Nombre de pages : 140 pages


Sans le vouloir, j'avais commis le crime parfait : personne ne m'avait vu venir, à part la victime.
La preuve, c'est que je suis toujours en liberté. C'est dans le hall d'un aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d'avance. Il lui a suffi de parler. Et d'attendre que le piège se referme. C'est dans le hall d'un aéroport que tout s'est terminé. De toute façon, le hasard n'existe pas.


Mon avis : 
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Amélie Nothomb a un style bien à elle. Ce roman, relatant un dialogue entre Jérôme Angust et Textor Texel, nous occupe du début à la fin avec une conversation pour le moins animée.

Une conversation qui débute simplement par un échange entre un homme en voyage d'affaires, et un chieur-né, qui a décidé qu'il ne laisserait pas le premier lire son livre tranquille. Puis, de banalités en banalités, l'échange devient plus sérieux, plus tragique. Amélie Nothomb nous met face à des sujets qui dérangent (le viol, le meurtre) dans un dialogue où personne ne semble révolté. Les répliques des personnages iront même jusqu'à faire sourire le lecteur, ce qui s'avère très perturbant.

Le style est lapidaire, incisif, tranchant, les répliques fusent, et le sens de la repartie des deux protagonistes enchanteront le lecteur qui parviendra à rester accroché malgré des propos révoltants... Malgré ces provocations littéraires, je suis restée bien arrimée à ce petit roman, que j'ai lu d'une traite. Il faut dire que le format s'y prête bien.

Quelques longueurs sur la fin où les personnages perdaient un peu leur humour, ce qui s'explique cependant par la tournure des événements, et par le fait que le récit continue après nous avoir donné les réponses à nos principales interrogations. Tout cela pour terminer sur du grand spectacle (à vous de lire pour en savoir plus !)...

En résumé, une lecture courte et distrayante, tantôt amusante, tantôt dérangeante, ce qui est fidèle à la marque de fabrique de l'auteur !

dimanche 8 juillet 2012

Zen City de Grégoire Hervier


Bienvenue à Zen City !
Grâce à notre programme Global Life®, la vie clés en main, profitez de tous nos services et travaillez dans un environnement idéal, naturel et sécurisant. Dominique Dubois, cadre trentenaire remarquablement moyen, s’installe plein d’espoir à Zen City, paradis high-tech où, grâce à la puce dont chacun est doté, on peut avoir un réfrigérateur toujours plein sans jamais aller au supermarché et être protégé 24 heures sur 24 sans même s’en rendre compte. Mais quand sa jolie collègue est assassinée chez elle, quand il devient la proie de hackers qui cherchent à miner de l’intérieur la Ville Transparence, sa vie en prépayé bascule…


Zen City, c’est au premier abord une ville très, très séduisante, puisqu’il est possible d’y obtenir tout ce qu’on veut, quand on veut. Une envie d’un bouquin au beau milieu de la nuit ? Il suffit de se rendre au supermarché ouvert 24h sur 24 ! Tout pour me plaire ! ^^

Les nouveaux arrivants sont encadrés, accueillis, soutenus quoiqu’il arrive, et sont même invités à une session d’intégration… Tout pour ne jamais se sentir seul, a priori. Ajoutez à cela un cadre susceptible de satisfaire tout le monde, des plus citadins qui découvriront des buildings ultra-modernes à faire pâlir nos amis outre-atlantique, aux amoureux de la nature qui n’auront qu’à sortir de l’enceinte de la ville pour s’aérer en montagne… On voit mal ce qu’on pourrait trouver de mieux !

Puis petit à petit, le lecteur est amené à revoir sa position. Les valeurs défendues apparaissent de plus en plus douteuses, les habitants doivent rentrer dans un moule sous peine de très mal vivre Zen City. Leurs amis ne sont finalement pas si proches, et malgré le cadre sécurisant/sécurisé, des événements tragiques commencent à se produire. Une psychose s’installe alors, donnant lieu à la surenchère dans le domaine de la protection, mais tous les systèmes perfectionnés ne sont-ils pas faits pour être contournés ?

On se rend finalement compte que dans cette ville, tout est sous contrôle, ou presque, d’un petit groupe qui gouverne absolument tout, et sait tout de nous, de notre localisation à notre marque de petites culottes préférées ! Pour ça, merci la puce électronique implantée dans la main de tous les résidents. C’en est flippant… De façon progressive, le sentiment du lecteur est amené à changer du tout au tout !

Le plus effrayant dans tout ça, c’est qu’on imagine bien que ce genre de ville pourrait pousser chez nous d’ici quelques décennies. Le lecteur est amené à se poser beaucoup de questions, à remettre en cause ses comportements quotidiens. Le livre est très bien servi en ce sens par le côté « ça se passe près de chez vous », puisque l’action se déroule en France, dans l’Arriège (cocorico !). 

Un autre aspect très intéressant dans ce livre concerne la description des techniques de merchandising, de conditionnement, qui font de nous de parfaits pigeons… un univers qui fait froid dans le dos !
Les personnages sont assez difficiles à cerner, ce qui donne encore plus de piment à l’ouvrage, et l’histoire bien ficelée.

Pour la forme, elle est très originale. C’est un subtil mélange de blog, de journal intime, et d’une partie romancée pour lier le tout, ce qui oblige à faire des chapitres courts, et rend la lecture rapide et agréable. Le réalisme est rendu par les commentaires des internautes qui lisent le blog de notre héros, dont une en particulier qui massacre impunément la langue de Molière, fait tellement commun de nos jours…
En revanche, le fait de ne pas pouvoir lire tous les commentaires (il faudrait pouvoir cliquer dessus pour ça !) est très frustrant, car le lecteur a envie de savoir si les gens partagent son ressenti !

Pour les bémols, j’ai été frustrée (encore !) par la persistance d’interrogations sur certains événements qui ne trouvent pas de réponse… Et parfois lassée par l’excès de détails dans des paragraphes traitant d’informatique ou d’électronique.

Pour résumer, un livre très intéressant à plus d’un titre, qui fait réfléchir voire frémir le lecteur qui se verra forcément (j’espère) se remettre au moins un peu en question. Je ne donnerai pas une aussi bonne note que Titepousse, mais reste très enthousiaste suite à cette lecture !

Pour un deuxième avis, vous pourrez trouver celui de Titepousse ICI !

mardi 3 juillet 2012

Arachnae de Charlotte Bousquet

Arachnae de Charlotte Bousquet est le premier tome de la saga L'Archipel des Numinées, séparée en 3 tomes : Arachnae, Cytheriae et Matricia

Edition : Mnémos Fantasy
Nombre de pages : 302 pages
Catégorie : Fantasy

Synopsis : 
Des ténèbres des bas-fonds aux éclats de la cour royale, la cité d’Arachnae se livre dans toute son horreur et ses excès… Dans le secret des arcanes du palais se joue une guerre souterraine entre le prince Alessio et les Moires, qui remettent en cause sa légitimité. Dans les riches faubourgs de la ville, une secte démoniaque étend son influence sur l’aristocratie décadente de la cité. Dans le Labyrinthe, quartier sordide où se côtoient la misère et le vice, les autorités retrouvent des corps d’enfants torturés. Afin de résoudre ces crimes en série, la jeune bretteuse libertine Théodora doit s’allier à l’austère capitaine de la milice Tigran Gracci… Se laisseront-ils engluer dans la toile mortelle de la destinée ?


Mon avis :
L'histoire se déroule dans une société matriarcale régie par les Moires, 3 prêtresses représentant différentes facettes d'une même déesse. Ces femmes aux noms aux consonances grecques ont les même pouvoirs que leurs antiques homologues, tisser la Trame du Destin ! Elles peuvent donc influer sur les évènements (presque) en toute impunité afin de destituer le prince Alessio et de remettre le gouvernement dans des mains féminines, pour le plus grand plaisir du lecteur témoin des machinations des deux camps.

Ce type de société ainsi que la décadence assumée de la cour et des citoyens d'Arachnae, m'a rappelé le type de société classiquement associé aux Drows ou elfes noirs. Ce goût pour l'interdit, la souffrance et la perversion provoque chez le lecteur, voyeur malgré lui, un sentiment mitigé - mi-révolté, mi-amusé selon les codes de la cité - qui peut s'avérer dérangeant !

Le style rapide et fluide et l'intrigue très prenante m'ont poussée à dévorer ce livre en quelques jours, malgré un étrange découpage de l'histoire pouvant s'avérer déstabilisant. En effet, la fin de la première partie de ce tome pourrait sans problème être la fin d'un tome ! Du coup, enchaîner sur le chapitre suivant parait un peu étrange et demande un peu de temps pour se replonger dans l'intrigue.
Dernier petit bémol, à mon sens, les relations entre les principaux personnages demanderaient à être approfondies... Peut-être dans les tomes suivants !

En bref, un livre sympa à conseiller aux adeptes de fantasy (voire de RPG, amis Geeks à vos livres !) mais à réserver à un public adulte.