Edition : J'ai lu
Année de
parution : 1998Nombre de pages : 477 pages
Genre : fantasy
Synopsis
Il était une fois, perdu dans un lointain
passé, le royaume des Sept Couronnes... En ces temps nimbés de brume, où la
belle saison pouvait durer des années, la mauvaise toute une vie d'homme, se
multiplièrent un jour des présages alarmants. Au nord du Mur colossal qui
protégeait le royaume, se massèrent soudain des forces obscures ; au sud,
l'ordre établi chancela, la luxure et l'inceste, le meurtre et la corruption,
la lâcheté et le mensonge enserrèrent inexorablement le trône convoité. Pour
préserver de l'ignominie les siens et la dynastie menacés se dresse alors, armé
de sa seule droiture, le duc Stark de Winterfell, aussi rude que son
septentrion natal. Mais, en dépit du pouvoir immense que vient de lui conférer
le roi, a-t-il quelque chance d'endiguer la tourmente qui se lève ?
Mon avis
Avec cet épisode pilote, c’est un univers
pour le moins complexe et touffu qui s’offre à moi. L’auteur pose, on le sent
bien, les bases d’une grande série à venir, en développant différents aspects
du monde qu’il crée de toutes pièces. Ainsi, le lecteur peut à loisir découvrir
la religion, dont on a un premier aperçu très convaincant, mais aussi un mode
de fonctionnement tendance médiévale. Au sein du château des Stark, des
interactions entre personnages se mettent en place, mais les relations et les
enjeux vont bien au-delà de ses murs. De manigances en mensonges, de trahisons
en mariages arrangés… voilà qui promet bien du remue-ménage !
Et effectivement, les rebondissements ne
manquent pas. Les coups bas et les retournements de situation jalonnent le
récit, pour le plus grand plaisir du lecteur, qui se fait balader
tranquillement.
Ces événements se déroulent sur un fond d’intrigue
politique qui donne une dimension supérieure à l’histoire, ainsi qu’une menace
sourde et invisible, dont on ignore tout pour le moment. Cette épée de Damoclès
venue du nord fait manifestement trembler même les plus valeureux…
Et puis, qui dit grande saga, dit
profusion de personnages. Ils sont tellement nombreux qu’il est parfois
difficile pour le néophyte de se rappeler de tout le monde d’une mention à l’autre !
Certains sont très présents dès ce premier tome, d’autres moins, mais on sent
déjà qu’ils ne seront pas dénués d’importance. L’affection que leur porte le
lecteur est variable : si certains s'attirent d’emblée notre sympathie,
comme Arya, Jon, et même Eddard, pour d’autres l’aversion est immédiate. La
mienne s’est focalisée sur Jaime et Cersei Lannister, les jumeaux diaboliques, et
sur l'insupportable Joffray. Mais mon personnage préféré, le plus
emblématique sûrement, est Tyrion, le nain aux mœurs contestables et à l’humour
douteux !
Le
lecteur va très vite constater que le destin de chacun est intimement lié à ses
origines, on le ressent particulièrement dans la différence de traitement entre
Robb et Jon. Enfin, la place occupée par chacun est très codifiée, au grand dam
de la jeune Arya, plus encline à des activités prétendument masculines.
Concernant la forme, chaque chapitre se
concentre sur un personnage en particulier, ce qui donne un éclairage
intéressant sur certains événements, perçus en conséquence de différents points
de vue. Le lecteur a parfois quelques révélations d’avance sur le protagoniste
qu’il suit à un moment donné, et se régale à la découverte de sa réaction (ou
aimerait bien le pousser dans l’autre sens, parfois…). Ces chapitres sont courts,
d’où une lecture rapide, mais il peut être frustrant de quitter des personnages
dans de sales draps pour n’y revenir que plus tard !
Le vocabulaire est riche, j’ai trouvé
assez plaisant de ne pas être prise pour une bille et même d’apprendre un mot
de ci de là. Un bémol sur l’édition que j’ai lue cependant : de (trop)
nombreuses coquilles, notamment des espaces oubliés, qui rendent parfois
pénible la découverte du texte.
Enfin, quelques mots sur l’adaptation en
série que j’ai finalement appréciée en même temps que ma lecture : eh bien
j’ai regretté de ne pas avoir tout lu avant, car les faits ne sont pas adaptés
de façon linéaire par rapport au récit, donc certains personnages sont beaucoup
plus présents que ce qu’on a pu lire jusque-là, ou inversement. Je conseille
donc la lecture intégrale de cette œuvre de Martin avant d’en regarder l’adaptation,
si vous tenez bon !
En conclusion, les ingrédients prompts à
me séduire sont déjà réunis dans ce premier opus, ce qui promet de très, très
bons moments !