Séduite récemment par D'un trait de fusain, aux éditions Talents Hauts, j'avais très envie de découvrir d'autres titres, proposés en particulier dans la collection Les Héroïques. Je suis tombée sur celui-ci, que j'ai lu, par pur hasard, juste après Là où tombent les anges de Charlotte Bousquet, et qui traite du même thème.
Année d'édition : 2017
Nombre de pages : 147 pages
Genre : jeunesse, historique
Edition : Talents Hauts
Synopsis :
1916 : les hommes sont mobilisés sur le front. À l’arrière, les femmes prennent la relève. Parmi elles, Agnès est embauchée comme conductrice de tramway. Lorsque son mari, Célestin, rentre blessé de la guerre, il supporte mal qu’elle gagne plus que lui. Une fois la paix revenue, Agnès est renvoyée : les hommes doivent retrouver leur place. Révoltée par cette injustice, elle s’engage dans le mouvement des suffragettes. C’en est trop pour Célestin.
Mon avis :
Première Guerre Mondiale. Les hommes sont envoyés au front, laissant vacants de nombreux postes qui leur sont habituellement réservés. Mais voilà, sans conducteurs de tram, sans contrôleurs, sans ouvriers d'usine, on comprend vite que le pays est paralysé et ne peut pas suivre la guerre sur le plan logistique. Il est temps de faire une entorse aux sacro-saintes règles patriarcales et de laisser une chance aux femmes, sinon d'être les égales des hommes, de les remplacer. Agnès décide donc de quitter son travail pour postuler aux services de transports en commun. Son rêve, c'est de conduire une de ces grosses machines, job qui offre en plus l'avantage d'être beaucoup mieux payé.
Et là, stupéfaction. Ça fonctionne ! Le pays revit, les trams circulent. Alors certes, les usagers de sexe mâle ont eu quelques difficultés au début à garder leurs remarques déplacées pour eux. Les femmes bien conditionnées par le carcan sexiste aussi, d'ailleurs. Mais petit à petit, les choses se sont débloquées et sont devenues plus "normales" pour tout le monde.
Quand les hommes font leur retour, le soufflé retombe. Les femmes redeviennent ce qu'elles avaient toujours été : des inférieures au service de leurs mari, père, frère... Leurs nouveaux emplois leur sont retirés. Beaucoup doivent faire face à la violence de leurs hommes traumatisés, blessés par la guerre. Doivent répondre aux envies pressantes de leurs conjoints privés pendant de longs mois de la volupté de leur femme. Doivent se soumettre à l'entrain que mettent les hommes à repeupler le pays, sous la houlette du gouvernement. On imagine la violence des événements pour ces héroïnes de l'ombre bien trop éphémères. Agnès en fait les frais de façon particulièrement brutale, exposée à la violence physique de son mari qu'un alcoolisme avancé n'arrange pas.
Un vent de révolte souffle alors... Les premiers mouvements féministes se mettent en place.
Agnès rencontre à cette occasion des femmes fortes, parmi lesquelles Madeleine Pelletier, militante homosexuelle et fière de s'affranchir des normes vestimentaires en s'affichant, le croirez-vous... en pantalon ! Scandaleux. Une invertie, en plus ! Aux côtés des suffragettes, Agnès se prend alors de plus en plus à rêver d'émancipation et de liberté... Les droits des femmes tarderont à s'élargir, mais il ne fait nul doute que ces femmes-là, ces battantes, ont largement contribué à nous donner à nous, les femmes d'aujourd'hui, le confort de vie et les possibilités qui nous sont offertes. Même s'il reste encore du chemin à parcourir.
Bien que moins fouillé que le roman de Charlotte Bousquet, notamment au niveau de la psychologie des personnages, Celle qui voulait conduire le tram m'a offert un excellent moment de lecture. Petit bonus, l'action se déroule à Lyon et ses environs, ville que je connais bien. J'ai trouvé génial de m'y promener... un siècle en arrière.
Essai transformé pour les éditions Talents Hauts, et en particulier cette collection des Héroïques ! Des romans courts, efficaces et poignants qui nous donnent envie de faire quelque chose à notre échelle, d'être nous aussi des personnages de l'ombre sur lesquels compter. A mettre dans la bibliothèque pour les enfants, plus tard !
Et vous, vous connaissez la collection ? Vous avez des titres à conseiller ? N'hésitez pas à les partager ici !
Année d'édition : 2017
Nombre de pages : 147 pages
Genre : jeunesse, historique
Edition : Talents Hauts
Synopsis :
1916 : les hommes sont mobilisés sur le front. À l’arrière, les femmes prennent la relève. Parmi elles, Agnès est embauchée comme conductrice de tramway. Lorsque son mari, Célestin, rentre blessé de la guerre, il supporte mal qu’elle gagne plus que lui. Une fois la paix revenue, Agnès est renvoyée : les hommes doivent retrouver leur place. Révoltée par cette injustice, elle s’engage dans le mouvement des suffragettes. C’en est trop pour Célestin.
Mon avis :
Première Guerre Mondiale. Les hommes sont envoyés au front, laissant vacants de nombreux postes qui leur sont habituellement réservés. Mais voilà, sans conducteurs de tram, sans contrôleurs, sans ouvriers d'usine, on comprend vite que le pays est paralysé et ne peut pas suivre la guerre sur le plan logistique. Il est temps de faire une entorse aux sacro-saintes règles patriarcales et de laisser une chance aux femmes, sinon d'être les égales des hommes, de les remplacer. Agnès décide donc de quitter son travail pour postuler aux services de transports en commun. Son rêve, c'est de conduire une de ces grosses machines, job qui offre en plus l'avantage d'être beaucoup mieux payé.
Et là, stupéfaction. Ça fonctionne ! Le pays revit, les trams circulent. Alors certes, les usagers de sexe mâle ont eu quelques difficultés au début à garder leurs remarques déplacées pour eux. Les femmes bien conditionnées par le carcan sexiste aussi, d'ailleurs. Mais petit à petit, les choses se sont débloquées et sont devenues plus "normales" pour tout le monde.
Quand les hommes font leur retour, le soufflé retombe. Les femmes redeviennent ce qu'elles avaient toujours été : des inférieures au service de leurs mari, père, frère... Leurs nouveaux emplois leur sont retirés. Beaucoup doivent faire face à la violence de leurs hommes traumatisés, blessés par la guerre. Doivent répondre aux envies pressantes de leurs conjoints privés pendant de longs mois de la volupté de leur femme. Doivent se soumettre à l'entrain que mettent les hommes à repeupler le pays, sous la houlette du gouvernement. On imagine la violence des événements pour ces héroïnes de l'ombre bien trop éphémères. Agnès en fait les frais de façon particulièrement brutale, exposée à la violence physique de son mari qu'un alcoolisme avancé n'arrange pas.
Un vent de révolte souffle alors... Les premiers mouvements féministes se mettent en place.
Agnès rencontre à cette occasion des femmes fortes, parmi lesquelles Madeleine Pelletier, militante homosexuelle et fière de s'affranchir des normes vestimentaires en s'affichant, le croirez-vous... en pantalon ! Scandaleux. Une invertie, en plus ! Aux côtés des suffragettes, Agnès se prend alors de plus en plus à rêver d'émancipation et de liberté... Les droits des femmes tarderont à s'élargir, mais il ne fait nul doute que ces femmes-là, ces battantes, ont largement contribué à nous donner à nous, les femmes d'aujourd'hui, le confort de vie et les possibilités qui nous sont offertes. Même s'il reste encore du chemin à parcourir.
Bien que moins fouillé que le roman de Charlotte Bousquet, notamment au niveau de la psychologie des personnages, Celle qui voulait conduire le tram m'a offert un excellent moment de lecture. Petit bonus, l'action se déroule à Lyon et ses environs, ville que je connais bien. J'ai trouvé génial de m'y promener... un siècle en arrière.
Essai transformé pour les éditions Talents Hauts, et en particulier cette collection des Héroïques ! Des romans courts, efficaces et poignants qui nous donnent envie de faire quelque chose à notre échelle, d'être nous aussi des personnages de l'ombre sur lesquels compter. A mettre dans la bibliothèque pour les enfants, plus tard !
Et vous, vous connaissez la collection ? Vous avez des titres à conseiller ? N'hésitez pas à les partager ici !