Je l'ai délaissé pendant pas mal de temps après un démarrage en fanfare, mais me voilà relancée dans le challenge ABC avec la lettre O ! Mieux vaut tard que jamais. L'occasion pour moi de découvrir un classique du maître Orwell, dont j'avais lu 1984...
Année d'édition : 2014
Nombre de pages : 151 pages
Genre : SF, fable
Edition : Folio
Synopsis :
Un beau jour, dans une ferme anglaise, les animaux décident de prendre le contrôle et chassent leur propriétaire. Les cochons dirigent la ferme comme une mini société et bientôt des lois sont établies proscrivant de près ou de loin tout ce qui pourrait ressembler ou faire agir les animaux comme des humains. De fil en aiguille, ce microcosme évolue jusqu'à ce qu'on puisse lire parmi les commandements : " Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres. "
Le parallèle avec l'URSS est inévitable quand on lit cette fable animalière. A travers cette société, c'est une véritable critique du totalitarisme d'état que développe Orwell.
Mon avis :
Grand bien m'a pris d'inclure ce titre dans mon ABC car j'ai pris un réel plaisir à ma lecture, notant au fur et à mesure des pages les nouvelles manipulations de l'espèce régnant sur la ferme...
Tout démarre dans une ferme dont le propriétaire, méchant fermier s'enrichissant sur le dos de ses bêtes, symbole du capitalisme, est renversé par sa basse-cour.
Dès lors, tout va changer ! Plus question de travailler pour engraisser un homme, chacun œuvrera désormais au bien-être et à la subsistance de tous. Une utopie communiste qui va séduire tous les habitants des lieux. Cette idéologie de départ est louable, mais ne va évidemment pas perdurer. Le changement se produit quand Napoléon, bien-nommé cochon, prend les rênes de l'exploitation.
Vite oubliée, l'égalité des espèces ! D'une unité travailleuse où tout le monde donne de sa sueur pour nourrir l'ensemble, on distingue maintenant deux groupes : les têtes pensantes (les cochons), et la main d'oeuvre. Tiens tiens, si j'étais pessimiste, je dirais qu'on voit déjà un schéma se reproduire. Même si on propose d'éduquer chacun à la lecture et l'écriture, cela tombe vite à l'eau, et la masse va se contenter, longtemps, d'accorder une confiance aveugle aux néo-dirigeants.
Progressivement, les dérives s'installent. Les règles instaurées au début commencent à souffrir d'exceptions au profit des décideurs... bah oui, réfléchir nécessite beaucoup d'énergie et il est indispensable de nourrir davantage et de donner plus de confort aux cerveaux.
La manipulation des foules est habile, et pas sans rappeler des passages de notre histoire mondiale. On crée une unité en instaurant des chants et des devises. Puis un service d'ordre, pour s'assurer que personne ne vienne perturber le bien de tous. Et on instaure la terreur, pour s'assurer que personne n'aura trop envie de se rebeller. Pas d'autre choix que de suivre aveuglément le chef. On a l'impression qu'il a fait changer les lois à son profit ? Oh, non, c'est sûrement notre mémoire qui nous joue des tours... Et petit à petit, on se retrouve au point de départ, avec une différence : l'espèce maîtresse a changé. La boucle est d'ailleurs bouclée quand la ferme reprend son nom d'origine...
Sous couvert d'une fable rigolote, Orwell nous offre ici un apologue sombre et cynique, grinçant, qui dénonce à l'époque le totalitarisme stalinien. Mais il est d'autant plus glaçant qu'il n'est pas sans rappeler les techniques actuelles de certains partis politiques qui tentent, au hasard, de nous faire croire que tous nos maux viennent des immigrés.
C'est un roman très court, très vite lu. C'est même impressionnant de voir avec quelle efficacité la situation se retourne en si peu de pages. Quant à l'utilisation des animaux pour critiquer les sociétés humaines, c'est une technique qui a fait ses preuves (je pense notamment à Maus). Lisez-le, réfléchissez-y, c'est hyper intéressant !
Année d'édition : 2014
Nombre de pages : 151 pages
Genre : SF, fable
Edition : Folio
Synopsis :
Un beau jour, dans une ferme anglaise, les animaux décident de prendre le contrôle et chassent leur propriétaire. Les cochons dirigent la ferme comme une mini société et bientôt des lois sont établies proscrivant de près ou de loin tout ce qui pourrait ressembler ou faire agir les animaux comme des humains. De fil en aiguille, ce microcosme évolue jusqu'à ce qu'on puisse lire parmi les commandements : " Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres. "
Le parallèle avec l'URSS est inévitable quand on lit cette fable animalière. A travers cette société, c'est une véritable critique du totalitarisme d'état que développe Orwell.
Mon avis :
Grand bien m'a pris d'inclure ce titre dans mon ABC car j'ai pris un réel plaisir à ma lecture, notant au fur et à mesure des pages les nouvelles manipulations de l'espèce régnant sur la ferme...
Tout démarre dans une ferme dont le propriétaire, méchant fermier s'enrichissant sur le dos de ses bêtes, symbole du capitalisme, est renversé par sa basse-cour.
Dès lors, tout va changer ! Plus question de travailler pour engraisser un homme, chacun œuvrera désormais au bien-être et à la subsistance de tous. Une utopie communiste qui va séduire tous les habitants des lieux. Cette idéologie de départ est louable, mais ne va évidemment pas perdurer. Le changement se produit quand Napoléon, bien-nommé cochon, prend les rênes de l'exploitation.
Vite oubliée, l'égalité des espèces ! D'une unité travailleuse où tout le monde donne de sa sueur pour nourrir l'ensemble, on distingue maintenant deux groupes : les têtes pensantes (les cochons), et la main d'oeuvre. Tiens tiens, si j'étais pessimiste, je dirais qu'on voit déjà un schéma se reproduire. Même si on propose d'éduquer chacun à la lecture et l'écriture, cela tombe vite à l'eau, et la masse va se contenter, longtemps, d'accorder une confiance aveugle aux néo-dirigeants.
Progressivement, les dérives s'installent. Les règles instaurées au début commencent à souffrir d'exceptions au profit des décideurs... bah oui, réfléchir nécessite beaucoup d'énergie et il est indispensable de nourrir davantage et de donner plus de confort aux cerveaux.
La manipulation des foules est habile, et pas sans rappeler des passages de notre histoire mondiale. On crée une unité en instaurant des chants et des devises. Puis un service d'ordre, pour s'assurer que personne ne vienne perturber le bien de tous. Et on instaure la terreur, pour s'assurer que personne n'aura trop envie de se rebeller. Pas d'autre choix que de suivre aveuglément le chef. On a l'impression qu'il a fait changer les lois à son profit ? Oh, non, c'est sûrement notre mémoire qui nous joue des tours... Et petit à petit, on se retrouve au point de départ, avec une différence : l'espèce maîtresse a changé. La boucle est d'ailleurs bouclée quand la ferme reprend son nom d'origine...
Sous couvert d'une fable rigolote, Orwell nous offre ici un apologue sombre et cynique, grinçant, qui dénonce à l'époque le totalitarisme stalinien. Mais il est d'autant plus glaçant qu'il n'est pas sans rappeler les techniques actuelles de certains partis politiques qui tentent, au hasard, de nous faire croire que tous nos maux viennent des immigrés.
C'est un roman très court, très vite lu. C'est même impressionnant de voir avec quelle efficacité la situation se retourne en si peu de pages. Quant à l'utilisation des animaux pour critiquer les sociétés humaines, c'est une technique qui a fait ses preuves (je pense notamment à Maus). Lisez-le, réfléchissez-y, c'est hyper intéressant !
Super article ! ça donne envie de le relire, d'autant que c'est vite fait. Je ne me souviens plus, au début, l'intention est bonne et c'est ensuite que ça dérape, ou bien dès le départ les cochons ont prévu leur coup ? Si ça se trouve on pense que ce genre de livre fait du bien, en attirant l'attention sur de sombres techniques de manipulation, mais en réalité ils servent de manuel du parfait petit dictateur ^^
RépondreSupprimerOh merci ! :)
SupprimerAu début, l'intention de Sage l'Ancien est bonne, je pense qu'il voulait vraiment mener ses ouailles vers quelque chose de meilleur. C'est à sa mort et à l'avènement de Napoléon que tout commence à dérailler. Lui, je pense qu'il a prévu le coup depuis le début puisque d'entrée de jeu il se fait mettre des trucs de côté.
Je me suis faite la même réflexion que toi sur la nature du livre et la façon dont les différents publics peuvent l'aborder. Mais je crois qu'il est beaucoup plus confortable d'être mené que leader, et finalement c'est ce que les gens recherchent. Quelqu'un pour les guider dans des conditions de vie optimales. C'est souvent décevant, on est souvent abusé·e·s, c'est pour ça que de mon point de vue, l'essentiel du lectorat qui voit plus loin que la blague ne pourra qu'en tirer de bons enseignements, un sens critique et une vigilance qui devraient toujours rester de mise.