Littéralement soufflée par un autre roman de l'autrice, D'un trait de fusain, et comme je le fais souvent dans ces cas-là, je n'ai pas tardé à vouloir découvrir autre chose de Cathy Ytak. Direction la médiathèque, qui me proposait deux autres titres, dont ce très court roman jeunesse, Pas couché.
Année de parution : 2014
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 67 pages
Genre : jeunesse
Edition : Actes Sud Junior
Synopsis :
« C'est vrai, après tout... Pourquoi on ne couche pas ensemble, Timothée et moi ? Pourquoi on n'en a jamais eu envie, tous les deux ?
Oh, et puis merde ! En quoi ça vous regarde ? Timothée, c'est mon ami. Ami, vous savez ce que ça veut dire ? Il ne nous manque rien. On est heureux, on rit beaucoup, on ne se fait jamais de mal. »
Non, Manon n'a pas couché avec Timothée ! L'amitié entre fille et garçon, sans embrouilles et sans larmes, ça existe. Manon le clame haut et fort, même si les autres ne peuvent, ne veulent pas comprendre. Jusqu'au jour où, malgré elle, malgré lui, le doute s'installe...
« C'est vrai, après tout... Pourquoi on ne couche pas ensemble, Timothée et moi ? Pourquoi on n'en a jamais eu envie, tous les deux ?
Oh, et puis merde ! En quoi ça vous regarde ? Timothée, c'est mon ami. Ami, vous savez ce que ça veut dire ? Il ne nous manque rien. On est heureux, on rit beaucoup, on ne se fait jamais de mal. »
Non, Manon n'a pas couché avec Timothée ! L'amitié entre fille et garçon, sans embrouilles et sans larmes, ça existe. Manon le clame haut et fort, même si les autres ne peuvent, ne veulent pas comprendre. Jusqu'au jour où, malgré elle, malgré lui, le doute s'installe...
Mon avis :
Ce livre appartient à la collection "D'une seule voix", et se présente comme ça :
"Des textes d'un seul souffle.
Des textes à dire, à partager
avec soi et le monde."
Et c'est exactement ça. Un texte très court, une narratrice unique, Manon, une narration d'une traite, mais fluide malgré tout. Les mots sont justes pour une ado, le problème abordé important et les réactions des autres protagonistes (essentiellement les camarades de classe de Manon) tout à fait réalistes.
Et voilà ce qui fait jaser : Manon a un meilleur ami garçon. Garçon, vous imaginez ? Elle, une fille ! Alors forcément, il doit y avoir plus entre eux, c'est en tout cas ce que sous-entendent les autres gosses qui gravitent autour. Ou alors, s'il ne se passe rien, c'est immanquablement qu'elle est lesbienne ET lui gay. Alors un peu, ça va, mais non stop, ça commence à l'énerver. Jusqu'au jour où elle éclate un grand coup, et où ça va un peu mieux. Mais ça n'a pas raté, maintenant, elle se pose des questions.
Tout ça parait superficiel, mais les messages sous-jacents sont essentiels dans une société où on voudrait que les filles, les femmes agissent d'une certaine façon. Alors une bonne fois pour toutes, les filles :
* vous avez le droit d'avoir des amis garçons sans avoir de sentiments amoureux (l'inverse est vrai, soit dit en passant)
* vous n'êtes pas obligées de coucher avec les garçons dont vous êtes proches (amis, évidemment, mais pas de pression non plus s'il y a d'autres sentiments !)...
C'est dit. En résumé, ça donne : vous êtes propriétaires de votre corps (et de votre tête).
Texte court, chronique courte ! Même si je n'ai pas été subjuguée, je ne peux pas juger sur les mêmes critères que D'un trait de fusain, du fait de publics cibles très différents. Pas couché est un roman qu'il me parait intéressant de faire lire à l'entrée au collège. Je n'y ai pas été aussi sensible qu'au précédent, mais lui reconnait des qualités indéniables et des messages importants !
Whouah ! Tu vas encore plus loin que moi, toi, en matière d'éducation sexuelle ! L'entrée au collège ça fait quoi... neuf ou dix ans. Qu'on ait des notions sur la sexualité,normal, mais parler du désir et de la façon de le gérer, quand la plupart ne l'auront encore jamais ressenti, je pense, c'est pas un peu jeune?
RépondreSupprimerJ'aurais plutôt dit 11-12 ans. En fait, tout cela est très dépendant des gamins, certains vont ressentir du désir très tôt, sans forcément l'identifier, quand pour d'autres ça viendra des années plus tard (ou jamais).
SupprimerMais face à la multiplication des écrans, et au contact direct avec des plus grands parmi lesquels certains trouvent drôle de montrer des vidéos aux "petits", je pense qu'il vaut mieux prendre les devants en les exposant à du contenu intelligent. Je ne crois pas que ce soit les priver de leur innocence, puisque les pré-ados non concernés ne se projetteront juste pas dans la relation qui lie les deux personnages de ce roman ! ;)