Nouvelle incursion dans cette collection Electrogène des éditions Gulf Stream, qui a décidément le chic pour poser de bonnes questions et aborder des thèmes intéressants ! C'est cette fois I.R.L. d'Agnès Marot, autrice que je découvre à cette occasion.
Année d'édition : 2016
Nombre de pages : 432 pages
Genre : jeunesse, SF
Edition : Gulf Stream (Electrogène)
Synopsis :
Chloé Blanche a grandi à Life City. Comme tous ses habitants, elle ignore qu'ils sont filmés en permanence. Elle ignore qu'ils sont un divertissement pour des milliers et des milliers de foyers. Elle ignore qu'ils sont les personnages de Play Your Life, l'émission qui fait fureur hors de Life City, IRL. Elle ignore surtout à quel point ils sont manipulés. Lorsqu'elle rencontre Hilmi, le nouveau à la peau caramel, elle tombe immédiatement amoureuse. Mais ceux qui tirent les ficelles ne le lui destinent pas. C'est ainsi qu'elle découvre la nature de tous ceux qui vivent à Life City : les personnages d'un immense jeu vidéo.
Mon avis :
Thèmes passionnants et totalement d'actualité que ceux abordés dans ce roman !
A travers la confrontation entre Life City et l'IRL, Agnès Marot nous montre qu'il est parfois difficile de placer la frontière entre le réel et le virtuel. Où commence l'IA, où s'arrête l'influence du joueur dans ce jeu qui continue d'évoluer lorsqu'il est offline ?
Autant de questions qui me passionnent à l'heure du transhumanisme, à cette époque où la question commence à se poser de comment survivre après la mort de son corps ? Le transfert de la personnalité des humains dans des androïdes fait fantasmer... Mais est-on dès lors encore humain ?
L'autrice dénonce également la manipulation de l'opinion par les médias, en la poussant à voter dans un sens ou dans l'autre sur l'évolution du jeu, qui est pour eux une télé-réalité. Difficile de ne pas faire le parallèle avec de nombreuses émissions vues et revues, et qui sévissent encore dans le PAF. Ramollissement cérébral assuré pour tous ceux dont c'est le seul centre d'intérêt...
J'ai aimé l'opposition entre les deux mondes. Les joueurs, insouciants, qui sont convaincus de manipuler une IA mais s'attachent quand même à leurs avatars, parfois à l'extrême. Les personnages du jeu, en particulier Chloé, bien sûr, qui développe progressivement ses propres sentiments (amour, peur, colère...), jusqu'à devenir bien plus humaine que les vivants IRL qui tirent les ficelles... Les révélations sur le jeu et son fonctionnement m'ont convaincue, quelle bonne idée de montrer les "ficelles", justement !
Le monde réel semble très séduisant lui aussi. Modification du décor à volonté, submersion de technologies aussi diverses qu'excitantes... mais qui ont une lourde contrepartie : la disparition totale de la vie privée. Pistage, incursion de l'image de l'appelant directement dans le champ de vision à chaque coup de fil... Ce n'est pas sans évoquer la géolocalisation très efficace déjà enregistrée par nos téléphones, et les algorithmes de plus en plus efficaces des géants tels Google ou Facebook... Un peu glaçant !
Le récit est dynamique, truffé d'action, de rebondissements, d'alliances et de trahisons. J'ai moins aimé l'alternance temporelle entre le jeu et le plateau télé, qui a un peu cassé mon rythme de lecture (peut-être n'étais-je pas dans la bonne disposition d'esprit pour ça au moment de la lecture). Il aurait été facile de sortir Chloé des situations les plus difficiles en manipulant le code mais l'autrice n'en abuse pas... C'est plutôt réussi !
Les amateur·ice·s apprécieront les nombreuses références à des jeux vidéos (Sims, Second Life), films ou romans. Références qui sont toutes explicitées en fin d'ouvrage, très bonne idée ! Même si PAL/films à voir/jeux à découvrir n'en sont que toujours plus nombreux...
Le petit plus : le clin d’œil à Cindy, personnage touchant, chaleureux, au rire sonore... ou quand le réel fait une incursion dans la fiction ! Ceux qui la connaissent la reconnaîtront !
En conclusion, malgré une structure alternant les séquences temporelles que j'ai moins appréciée, j'ai apprécié la lecture de ce roman, qui me parle forcément en tant que joueuse, mais aussi et surtout pour les thèmes qu'ils évoquent. Des questions qu'il est bon - et grand temps - de se poser. Hâte de lire Erreur 404, maintenant !
Année d'édition : 2016
Nombre de pages : 432 pages
Genre : jeunesse, SF
Edition : Gulf Stream (Electrogène)
Synopsis :
Chloé Blanche a grandi à Life City. Comme tous ses habitants, elle ignore qu'ils sont filmés en permanence. Elle ignore qu'ils sont un divertissement pour des milliers et des milliers de foyers. Elle ignore qu'ils sont les personnages de Play Your Life, l'émission qui fait fureur hors de Life City, IRL. Elle ignore surtout à quel point ils sont manipulés. Lorsqu'elle rencontre Hilmi, le nouveau à la peau caramel, elle tombe immédiatement amoureuse. Mais ceux qui tirent les ficelles ne le lui destinent pas. C'est ainsi qu'elle découvre la nature de tous ceux qui vivent à Life City : les personnages d'un immense jeu vidéo.
Mon avis :
Thèmes passionnants et totalement d'actualité que ceux abordés dans ce roman !
A travers la confrontation entre Life City et l'IRL, Agnès Marot nous montre qu'il est parfois difficile de placer la frontière entre le réel et le virtuel. Où commence l'IA, où s'arrête l'influence du joueur dans ce jeu qui continue d'évoluer lorsqu'il est offline ?
Autant de questions qui me passionnent à l'heure du transhumanisme, à cette époque où la question commence à se poser de comment survivre après la mort de son corps ? Le transfert de la personnalité des humains dans des androïdes fait fantasmer... Mais est-on dès lors encore humain ?
L'autrice dénonce également la manipulation de l'opinion par les médias, en la poussant à voter dans un sens ou dans l'autre sur l'évolution du jeu, qui est pour eux une télé-réalité. Difficile de ne pas faire le parallèle avec de nombreuses émissions vues et revues, et qui sévissent encore dans le PAF. Ramollissement cérébral assuré pour tous ceux dont c'est le seul centre d'intérêt...
J'ai aimé l'opposition entre les deux mondes. Les joueurs, insouciants, qui sont convaincus de manipuler une IA mais s'attachent quand même à leurs avatars, parfois à l'extrême. Les personnages du jeu, en particulier Chloé, bien sûr, qui développe progressivement ses propres sentiments (amour, peur, colère...), jusqu'à devenir bien plus humaine que les vivants IRL qui tirent les ficelles... Les révélations sur le jeu et son fonctionnement m'ont convaincue, quelle bonne idée de montrer les "ficelles", justement !
Le monde réel semble très séduisant lui aussi. Modification du décor à volonté, submersion de technologies aussi diverses qu'excitantes... mais qui ont une lourde contrepartie : la disparition totale de la vie privée. Pistage, incursion de l'image de l'appelant directement dans le champ de vision à chaque coup de fil... Ce n'est pas sans évoquer la géolocalisation très efficace déjà enregistrée par nos téléphones, et les algorithmes de plus en plus efficaces des géants tels Google ou Facebook... Un peu glaçant !
Le récit est dynamique, truffé d'action, de rebondissements, d'alliances et de trahisons. J'ai moins aimé l'alternance temporelle entre le jeu et le plateau télé, qui a un peu cassé mon rythme de lecture (peut-être n'étais-je pas dans la bonne disposition d'esprit pour ça au moment de la lecture). Il aurait été facile de sortir Chloé des situations les plus difficiles en manipulant le code mais l'autrice n'en abuse pas... C'est plutôt réussi !
Les amateur·ice·s apprécieront les nombreuses références à des jeux vidéos (Sims, Second Life), films ou romans. Références qui sont toutes explicitées en fin d'ouvrage, très bonne idée ! Même si PAL/films à voir/jeux à découvrir n'en sont que toujours plus nombreux...
Le petit plus : le clin d’œil à Cindy, personnage touchant, chaleureux, au rire sonore... ou quand le réel fait une incursion dans la fiction ! Ceux qui la connaissent la reconnaîtront !
En conclusion, malgré une structure alternant les séquences temporelles que j'ai moins appréciée, j'ai apprécié la lecture de ce roman, qui me parle forcément en tant que joueuse, mais aussi et surtout pour les thèmes qu'ils évoquent. Des questions qu'il est bon - et grand temps - de se poser. Hâte de lire Erreur 404, maintenant !
C'est un peu comme Memorex. Les questions soulevées sont pertinentes, essentielles même, mais l'ensemble manque d'envergure et se trouve un peu brouillon... Typiquement, l'alternance, comme toi, je n'y ai rien vu d'intéressant. c'étaient comme des pages perdues; je pense qu'à l'heure actuelle, on est encore en panne de mots pour aborder ces sujets; En panne d'un angle qui servirait de levier pour les consciences; Peut-être un peu réussi quand même dans la série Black Mirror.
RépondreSupprimer