mardi 16 juin 2020

Songe à la douceur de Clémentine Beauvais

Celles et ceux qui me connaissent savent que j'ai assez peu d'attrait pour les romances. J'ai bien eu de bonnes surprises, mais souvent... des déceptions. La dernière en date étant le mémorable Quand souffle le vent du nord. Mais voilà, j'entends parler de Clémentine Beauvais depuis un moment (coucou Camille !) et ce roman en particulier me paraissait très ambitieux et différent !

Année d'édition : 2018
Nombre de pages : 264 pages
Genre : romance
Edition : Sarbacane (Exprim')







Synopsis :
Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c’est l’été, et il n’a rien d’autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant, et plein d’ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse de lui, et lui, semblerait-il… aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s’est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s’aperçoit, maintenant, qu’il la lui faut absolument. Mais est-ce qu’elle veut encore de lui ? Songe à la douceur , c’est l’histoire de ces deux histoires d’un amour absolu et déphasé – l’un adolescent, l’autre jeune adulte – et de ce que dix ans à ce moment-là d’une vie peuvent changer. Une double histoire d’amour inspirée des deux Eugène Onéguine de Pouchkine et de Tchaikovsky – et donc écrite en vers, pour en garder la poésie.

Mon avis :
Ce roman est une adaptation libre du roman russe Eugène Onéguine, d'Alexandre Pouchkine. Ce dernier m'étant totalement inconnu, je me garderai de faire des comparaisons !

L'histoire est celle d'une deuxième rencontre, 10 ans après la première, franchement ratée et marquée par un événement sombre et tragique. Une décennie qui a permis aux deux protagonistes de ressasser, de spéculer sur les événements de l'époque... et aussi de suivre chacun leur chemin.

L'autrice nous fait découvrir en parallèle le présent et le passé.
Cette romance est somme toute assez classique. Une fois de plus, j'ai du mal à m'identifier aux personnages, qu'on découvre d'abord jeunes.
Lui, Eugène, est un ado désabusé. Tout l'ennuie, la vie n'a aucun intérêt pour lui. D'ailleurs, pour être exact, une seule chose l'intéresse peut-être : l'ennui.
Elle, Tatiana, vit de grandes histoires d'amour par procuration grâce aux classiques littéraires du genre (qu'il faudrait quand même que je lise, d'ailleurs... ça tombe bien, certains sont sur la liste de recommandations que je suis de près).
Elle rêve sa vie, lui vit sans rêves. Evidemment, leur rencontre va provoquer un grand chambardement sentimental et hormonal mutuel.

Je serais probablement plus proche des personnages du présent, notamment dans les passages où Eugène se torture les méninges sur quoi écrire, quand écrire, et imagine les pires scénarios à même de compromettre ses chances.

Petite entorse à ce conformisme romantique : la fin, qui laisse au lectorat le soin de compléter les trous...

Mais ce qui fait l'intérêt de ce livre, ce n'est pas tant l'histoire que la plume. Et ça, pour le coup, j'ai vraiment adhéré. Car la grande particularité de ce livre, c'est l'écriture en vers.
Les mots sont choisis avec soin pour coller au mieux aux émotions des narrateurs, alternant douceur et crudité, langueur et staccato en fonction des moments de torpeur, de rêveries, ou de tension. La lecture est très rythmée, très "musicale".

La mise en page vaut le détour aussi. Originale, travaillée... elle a dû, à mon avis, coûter quelques touffes de cheveux aux éditeurs... Un petit aperçu ci-dessous.



A conseiller à tous les amoureux et amoureuses de romance et à celles et ceux qui auront la curiosité et l'entrain pour se frotter à une forme différente !

2 commentaires:

  1. Tu as déployé de beaux efforts mais rien à faire... l'extrait que tu cites/montres me ferait plutôt fuir.
    Bon. En résumé, le fond, c'est plutôt 50 shades ou Emma Bovary qui se languit ?

    RépondreSupprimer