dimanche 13 avril 2014

Paco les mains rouges, tome 1 de Fabien Vehlmann et Eric Sagot

Reprise des chroniques avec une BD qui m'a gentiment été envoyé lors de l'Opération la BD fait son festival de PriceMinister ! Encore une fois, merci à vous, cette deuxième édition partagée m'a encore fait passer un bon moment ! Lumière, donc, sur Paco les mains rouges premier opus du diptyque.

Edition : Dargaud
Année de parution : 2013
Nombre de pages : 88 pages
Genre : BD, drame
 
 
 
 
 
 
 
Synopsis :
1er tome de Paco les Mains rouges, un diptyque signé Fabien Vehlmann et Éric Sagot ; témoignage sur le bagne de Cayenne et le sort réservé à ces condamnés que l'on envoyait à l'autre bout du monde... Dans ce premier épisode de Paco les Mains rouges, on découvre l'histoire d'un jeune instituteur auteur d'un crime passionnel qui échappe à la guillotine, mais se voit condamné au bagne à perpétuité. Son calvaire commence dès le voyage vers la Guyane. Là-bas, « Paco les Mains rouges », surnommé ainsi parce qu'il a commis un crime de sang, doit affronter la réalité d'un monde carcéral où règne la loi du plus fort, où il faut survivre à chaque instant sans avoir le moindre espoir de sortir libre. 1er des deux volets de Paco les Mains rouges, avec un cahier graphique en fin d'ouvrage ; une BD sur le bagne de Cayenne et un magnifique roman graphique.

Mon avis
Nous avons tous entendu parler du bagne, mais que savons-nous vraiment des conditions de vie réservées aux bagnards ? Cette BD fait la lumière sur un quotidien soupçonné, mais dont nous sommes loin de connaître toute l'horreur. Car, certes, ces hommes n'étaient pour la plupart pas des enfants de coeur, mais cela justifie-t-il ce qu'on leur a fait subir là-bas ?

A travers de la vie de Paco, jeune instituteur condamné au bagne suite à un crime passionnel, c'est la dure réalité de la vie à Cayenne qui nous est dévoilée. Ce récit particulièrement bien documenté révèle en effet le quotidien d'un gringalet qui doit apprendre à se faire respecter, à trouver sa place dans un univers où la loi du plus fort prévaut. 

Rien n'est épargné au lecteur : violence, magouilles des administrateurs, maladie, avec le paludisme qui n'épargnait pas les prisonniers, et même viol... Tout cela est présenté pudiquement, subtilement. En effet, les choses les plus horribles ne sont pas représentées mais suggérées, et le message passe, sans aucun doute.

Alors, on se prend d'amitié pour ce Paco, pourtant criminel mais qui s'avère plutôt avoir un bon fond. Il essaie de s'en sortir, jour après jour, avec l'idée de faire mentir les statistiques et de vivre plus longtemps que la plupart de ses camarades passés par les mêmes épreuves...

Et puis, il y a Armand, le tatoueur baraqué qui a pris Paco sous son aile. La complicité entre eux va progressivement faire naître des sentiments nouveaux et difficiles à appréhender...

Le style graphique est parfaitement adapté au scénario, et au thème traité. Le choix des teintes sépia, et le trait somme toute assez simple, offrent au lecteur une immersion dans cet environnement lourd, aussi bien dans le climat que dans l'ambiance. 

A noter également, à la fin de cet ouvrage, un superbe carnet graphique qui témoigne des échanges entre les deux auteurs, chacun apportant sa touche et ses modifications. On voit vraiment la bande-dessinée se mettre en place, c'est impressionnant et diablement intéressant !

En conclusion, cette BD traite brillamment un thème sombre et dramatique, et j'attends maintenant le deuxième opus qui clôturera ce diptyque, et s'annonce déjà riche en sentiments...

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