dimanche 24 février 2013

Simple de Marie-Aude Murail

Après pas mal de temps sans poster, me voilà de retour avec un coup de coeur ! Une fois de plus, c'est grâce à un baby challenge (jeunesse) que j'ai mis la main dessus, et, une chose est sûre, je ne suis pas déçue ! Je mets fin au suspense insoutenable pour vous en donner le titre : il s'agit de Simple, de Marie-Aude Murail.


Edition : Ecole des loisirs
Année de parution : 2004
Nombre de pages : 206 pages
Genre : jeunesse






Synopsis :
Simple dit " oh, oh, vilain mot " quand Kléber, son frère, jure et peste.
Il dit " j'aime personne, ici " quand il n'aime personne, ici. Il sait compter à toute vitesse : 7, 9, 12, B, mille, cent. Il joue avec des Playmobil, et les beaud'hommes cachés dans les téphélones, les réveils et les feux rouges. Il a trois ans et vingt-deux ans. Vingt-deux d'âge civil. Trois d'âge mental. Kléber, lui, est en terminale, il est très très courageux et très très fatigué de s'occuper de Simple.
Simple a un autre ami que son frère. C'est Monsieur Pinpin, un lapin en peluche. Monsieur Pinpin est son allié, à la vie à la mort. Il va tuer Malicroix, l'institution pour débiles où le père de Simple a voulu l'enfermer, où Simple a failli mourir de chagrin. Monsieur Pinpin, dans ces cas-là, il pète la gueule. Rien n'est simple, non, dans la vie de Simple et Kléber. Mais le jour où Kléber a l'idée d'habiter en colocation avec des étudiants, trois garçons et une fille, pour sauver Simple de Malicroix, alors là, tout devient compliqué.
Mon avis :

L'histoire est celle de deux frères, livrés à eux-mêmes suite à la mort de leur mère et l'indifférence de leur père. Deux frères très liés, et que pourtant tout oppose, puisque le plus vieux, Simple, est déficient mental, et le plus jeune, Kléber, encore mineur et croulant déjà sous les responsabilités. On l'aura compris, dans cette fratrie, les rôles sont "légèrement" inversés.
Les deux frangins débarquent un jour dans une coloc de jeunes étudiants bien loin des préoccupations des petits nouveaux, et c'est là que tout commence vraiment.

Contrairement à ce qu'annonce le titre du roman, Simple, c'est Kléber qui en est le personnage principal. 17 ans, toujours lycéen, et déjà partagé entre son frère déficient mental, et les filles avec lesquelles il aimerait tant arriver à ses fins. Ajoutez à cela un père absent, mais qui pointe suffisamment le bout de son nez pour être désagréable et moralisateur, et les services sociaux, et vous aurez un tableau à peu près complet de ce que peut être la vie de l'ado. Pas ordinaire, hein ?

Mais ne nous y trompons pas, LE personnage, c'est quand même Barnabé, ou plutôt Simple. Lui, se dit i-di-ot. Pas débile. C'est un type auquel on s'attache férocement, même si parfois on voudrait qu'il se taise pour faciliter la vie de son frère. Son regard sur les relations humaines, puisque dénué de tout préjugé, est des plus aiguisé. Combiné à son franc-parler, ça fait parfois des étincelles ! Il subit une vraie transformation au cours des pages, passant des amis imaginaires à la découverte des vrais amis.

Les autres intervenants sont moins intéressants. Parmi les colocs, on trouve Corentin, complètement transparent, qui est le frère d'Aria, l'étudiante au cœur partagé (forcément ^^). Elle sort avec Emmanuel, trop bosseur, très chiant (oh oh, vilain mot), mais est convoitée par Enzo, protagoniste le plus travaillé des quatre. Citons aussi Mr Villededieu, voisin aigri, chieur-né, mais pas vraiment méchant, et "les filles", Béatrice et Zahra, qui ne pourraient pas être plus différentes !

Le style du roman est extrêmement fluide, même avec les mots mal prononcés par Simple. C'est frais, ça coule tout seul, ça se dévore. Des thèmes pourtant sérieux y sont abordés, sans pour autant plomber l'ambiance. Ainsi, le regard des autres, l'intolérance face à la différence, ou les jugements trop hâtifs sont passés sur le grill, sans pour autant provoquer la pitié chez le lecteur. S'ajoute à cela un thème secondaire plus léger : le passage à l'âge adulte !

En conclusion, ce roman a été pour moi une véritable bouffée de fraicheur ! L'innocence, la naïveté, et la spontanéité de Simple y sont pour beaucoup. Je comprends maintenant la présence de ce roman dans le top jeunesse, tout à fait légitime de mon point de vue. Jetez-y un œil, c'est un moment plein de sourires et d'attendrissement en perspective !

8 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas du tout et, le moins que je puisse dire, c'est que ta chronique met l'eau à la bouche!
    Encore un titre que j'ai envie de lire après être passée ici =)

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    1. héhé tu m'en vois ravie !
      J'espère qu'il te plaira autant qu'à moi, Titepousse, elle, n'a pas accroché !

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  2. J'espère que la bouffée de fraîcheur de Simple viendra jusqu'à moi aussi. Il serait temps que je m'y mette à ce titre (vague sentiment d'avoir plus de choses à lire que je ne peux en ce moment...)

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  3. Eh bien, c'est une critique qui donne envie ! Surtout que j'aime beaucoup Marie-Aude Murail ( gros coup de coeur pour Miss Charity) donc je pense que je pourrais me laisser tenter. =) Ta chronique donne envie en tout cas =)

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    1. Eh bien tu vois, j'ai préféré Simple à Miss Charity ! Je l'ai trouvé plus léger, plus drôle, et plus fort à la fois ! Je surveillerai ton avis quand tu le liras !

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  4. C'est effectivement une très jolie lecture, une bouffée de fraîcheur comme tu dis. Je l'ai lu récemment aussi et j'ai vraiment beaucoup aimé, même si c'est parfois un peu enjolivé. Mais Simple est tellement attachant que c'est un vrai bonheur à lire.

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    1. C'est tout à fait ça, Simple est un personnage auquel on ne peut faire autrement que s'attacher ! Il a une telle acuité dans la perception des choses, et son côté 'brut de décoffrage' dans ses propos est à mourir de rire !

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