lundi 27 janvier 2014

Belle famille d'Arthur Dreyfus

Folio est à l'honneur aujourd'hui puisque c'est une chronique qui fait suite à un partenariat avec Livraddict que je viens partager avec vous ! Belle famille, d'Arthur Dreyfus a attiré mon attention parmi les différents livres proposés, par son résumé court et ouvert...

Edition : Folio
Année de parution : 2013
Nombre de pages : 272 pages
Genre : contemporaine, drame







Synopsis :
Madec se dirigea vers la cuisine pour chercher un couteau à pointe fine. Comme s'il était surveillé, il s'interdit la lumière. L'obscurité ne faisait pas disparaître les formes, mais les couleurs. Est-ce ainsi que voyaient les gens dans les vieux films ? L'enfant ouvrit le tiroir à ustensiles. Ensuite, un peu de bruit, et beaucoup de silence.

Mon avis :
Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce livre ne m'a pas laissée indifférente !

Ce roman se découpe en plusieurs parties. La première nous pose comme spectateur de la vie d'un gamin 'pas comme les autres'. Il ne partage pas les jeux de ses frères, n'a pas les mêmes centres d'intérêt... Un gosse bizarre... Rapidement, la famille part en vacances en Italie, où un événement tragique va bousculer bien des choses. Une enquête s'en suit, et on bascule dans la noirceur la plus totale.

Des thèmes sérieux sont abordés, pas de quoi rire, vraiment. Il s'agit essentiellement de l'évocation de sexualités malsaines : pédophilie, inceste... Leur traitement est glauque, brutal. Je ne m'attendais pas du tout à ça, et cela m'a dérangée. Le déferlement de violence est déjà bien présent dans notre quotidien, en témoignent les informations, et je n'avais pas envie de ça. Si encore les termes choisis n'avaient pas été si désagréables, ça aurait pu passer, mais là... Tout est prétexte à pensées sexuelles !
"Il se souvenait peu de son visage, mais se rappelait sa queue : rouge, foncée partout, grandiose de près. Elle lui donnait envie de vomir (même sans toucher le fond de sa glotte."
ou encore
" Le projet de loi de rénovation des espaces publics allait être un gros morceau. Il se demanda si ça le faisait bander."
J'en passe, et des meilleures...

Heureusement, la deuxième partie du roman, plus centré sur l'enquête, m'a plus convaincue. Elle aborde notamment le déchaînement médiatique auquel les parents doivent faire face, la récupération politique des événements, l'investissement de certains pour se faire mousser... Là encore, les pires aspects de notre espèce ressortent.

J'ai souvent été décontenancée par le style, qui passe par tous les extrêmes. Les phrases sont d'abord longues, voire interminables, rendant le texte difficile à lire dans un endroit un peu bruyant ou distrayant : "Autant le grand salon tapissé de gravures bretonnes n'était pas spécialement graphique, autant l'entremêlement des jambes claires du petit garçon, étendu sur le sol près du terrarium, et les silhouettes empruntées de son oncle et de sa mère - comme légèrement inclinées par un vent d'intérieur - auraient pu composer une scène du Caravage ; où la lampe de poche déchargée de l'enfant se serait subsituée, dans le clair-obscur, à la flamme mourante d'une bougie."  * Reprend sa respiration *. Je n'aime pas particulièrement le déferlement de ponctuation de toutes sortes pour rallonger toujours plus les phrases... j'ai été servie !
Heureusement, le style s'allège assez rapidement pour devenir plus vif, presque lapidaire par moments, et plus près du texte. Ainsi, certains passages majeurs, certains retournements de situation nous sont offerts en une seule et unique phrase.

Autre aspect qui a été un bémol au départ, mais auquel je me suis habituée : le fait de passer d'un personnage à l'autre à chaque paragraphe, sans transition ! On s'y fait, mais il peut arriver de se demander de qui on parle, parfois !

Je terminerai cet avis en évoquant les personnages. Fait rare, je ne me suis absolument pas attachée à eux. L'auteur m'a gardée extérieur à son récit, peut-être par l'absence même de sentiments de certains protagonistes. Bizarre, dérangeant...

En conclusion, ce livre est sombre et violent, à l'ambiance malsaine, et le style utilisé par l'auteur, qui, certes, reflète bien les travers humains, ne m'a pas convaincue. J'en ai lu d'autres chroniques, qui l'ont pourtant loué... A croire que Belle famille n'était pas fait pour moi. Qu'importe, il en faut pour tous les goûts !

Merci encore à Livraddict et Folio, malgré tout, pour l'expérience !

6 commentaires:

  1. Pfiou ! Et bien celui là ne sera pas pour moi !

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  2. Idem... j'ai besoin de douceur, de tendresse, pas de violence, en ce moment !

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    1. Comme je te comprends... ce n'est sans doute pas le bon roman pour ça, mais il y en a bien d'autres ! ;)

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  3. Et bien, je dois le commencer (il serait temps!). Bizarrement ton article me rend impatiente de l'entamer alors que j'étais prise d'une certaine flemme.
    On verra quelle sera ma réaction à ce roman :)

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    1. Curieuse de voir ton avis ! J'espère qu'il te plaira, en tout cas ! ;)

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