jeudi 14 mars 2013

Cent cinquante pulsations de Laurent Boyet

Nouveau partenariat aujourd’hui ! Il s’agit de Cent cinquante pulsations de Laurent Boyet, avec une nouveauté, il s’agissait de mon premier partenariat numérique ! Merci à Livraddict et aux éditions Numeriklivres pour cette lecture !

Synopsis :
Tout aurait pu sourire à Watson Epps, instituteur noir, sans histoire et bien élevé, en poste à Clarksville, dans le comté de Red River, au Texas. Pourtant, à Huntsville, Watson Epps est dans le centre d’exécution des condamnés à mort, Ellis Unit. Dans quelques minutes, il va mourir par injection létale. De sa cellule au fauteuil où la mort doit venir le cueillir, il revient 18 ans en arrière, à ce jour où il est devenu l’assassin du sheriff de Clarksville, Doug Brooks.

Eileen Brooks est quant à elle coincée dans une voiture, quelque part entre Chicago et Huntsville. Elle accompagne son fils, Justin, qui attend depuis 18 ans que justice soit faite et que l'assassin de son héros de père ait enfin ce qu'il mérite. Ne pouvant plus se dérober, ni se cacher dans la fuite ou dans l’alcool, Eileen doit répondre aux questions de son fils, revenir à son tour 18 ans en arrière pour tenter d'expliquer à Justin qui était vraiment son père et pourquoi, comment il est mort.

Au rythme de son cœur qui s'emballe à l’approche de la mort, et sur fond d’une très belle histoire d’amour, Watson Epps nous plonge dans une Amérique surannée, mais pourtant pas si lointaine, celle de Reagan, de la ségrégation qui persiste, du racisme, celle des coins perdus du Texas.

Au fil des kilomètres, des grandes villes américaines traversées, Eileen livre enfin sa vérité, celle où, au Texas, les hommes (blancs de préférence) sont plus forts qu'ailleurs.

Lorsque le roman commence, Watson Epps en est déjà à 150 pulsations. Eileen et Justin sont sur la Route 61, dans le Missouri, à 10 heures de l'exécution...

Mon avis :
Cent cinquante pulsations est un court roman traitant de plusieurs thèmes très forts, le principal étant la peine de mort. On pourrait imaginer qu’il s’agit là d’une nouvelle version du Dernier jour d’un condamné, mais ce n’est pas le cas. Ici, l’attachement au condamné est bien plus grand, bien qu’on connaisse la raison qui l’a mené là. De plus, on vit ici les derniers instants, la mort est plus imminente, et le lecteur se prend d’empathie, voire de sympathie pour le malheureux.

D’autres sujets graves sont également évoqués, et ce sont paradoxalement ceux qui m’ont le plus touchée. Il est grandement question de racisme, de discrimination, arrosés d’une bonne dose de préjugés, puisque Watson est afro-américain dans une ville très « blanche », à une époque où il ne faisait pas bon être coloré.

Autre sujet fort, la violence conjugale, qui ne peut que révolter le lecteur (et a fortiori la lectrice que je suis). Ce dernier est témoin de faits d’une injustice terrible, et de l’incapacité de la femme à s’éloigner du foyer pour s’en sortir. On n’est pas loin du syndrome de Stockholm par moments, c’est effrayant…

Mais avant tout, Cent cinquante pulsations c’est une histoire d’amour, une idylle impossible, qui va tenter de tenir malgré plusieurs barrières.
Ce roman comporte quelques points négatifs : hormis les quelques coquilles qui subsistent, mais ne gênent heureusement pas la compréhension, j’ai parfois eu quelques difficultés pour savoir qui est le narrateur. Il s’agit en effet du point de vue croisé de plusieurs personnages, à plusieurs moments : Watson Epps, le condamné, dont on suit les derniers instants, et revit les souvenirs ; des souvenirs d’Eileen, femme du shérif assassiné ; des échanges entre cette dernière et son fils, sur la route qui les conduit vers le lieu de l’exécution de Watson… Les changements de narrateur ne sont pas toujours bien marqués, et on s’y perd parfois au début. Cependant par la suite, le schéma narratif se répète et on finit par s’y retrouver.

Pour les points positifs maintenant, j’ai trouvé ce livre très bien documenté, en particulier sur la situation des Afro-américains à l’époque en question. J’ai appris des choses, comme l’origine du mot « blues », que j’ai retenue, et ça me plait bien ! Stylistiquement parlant, hormis les absences de transition parfois gênantes, l’écriture est simple, et le livre se fait écho à lui-même avec la reprise de phrases et de structures d’un passage à l’autre.

Le résumé ne laisse pas de place à la surprise, on sait d’emblée pourquoi Watson est en prison et va être exécuté… A moins que…
Cette lecture, sans être un coup de cœur, a malgré tout été agréable, le lecteur est impliqué dans l’histoire, et se prend même à espérer un dénouement favorable !
A lire, donc, pour ceux qui s’intéressent à un/des thème(s) fort(s) précédemment cités !

4 commentaires:

  1. pas mal ton avis, il donne envie par les thèmes qui sont abordés. Par contre, je me demande pour l'écriture parce que Sound qui l'a lu aussi m'a dit avoir trouvé je crois certains dialogues peu crédibles (si je ne me trompe pas).
    Je crois que je vais attendre de lire un peu plus d'avis pour me décider si...

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    1. Les thèmes sont intéressants en effet. Mais je n'ai pas trouvé le style transcendant, moi non plus ;)

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  2. J'ai vraiment aimé ce livre moi aussi ! Il est enrichissant et il arrive à nous surprendre jusqu'au bout !

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    1. Contente qu'il t'ait plu à toi aussi ! C'est super l'histoire d'Ellen et Watson qui m'a plu :)

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